Iran: Les médias occidentaux cherchent à amplifier la situation, les manifestations sont d’ampleur limitée
Par AlAhed
Les médias occidentaux cherchent à amplifier les évènements qui ont lieu en Iran, a déclaré samedi la TV iranienne, soulignant que des émeutiers ont profité des circonstances actuelles pour tenter de déstabiliser l’ordre public.
Des manifestations d'ampleur limitée ont eu lieu hier soir et aujourd’hui dans certaines villes iraniennes après l'annonce par le gouvernement d'une hausse du prix de l'essence.
Le procureur général iranien Mohammad Jaafari Montazeri a déclaré samedi que la décision de la hausse des prix des carburants a été prise sur le fondement de la loi et l’avis des experts, affirmant que les revenus de la hausse du prix du pétrole seront mis au service des gens pauvres et seront dépensés sous forme d’aides.
M. Montazeri a indiqué que des émeutiers ont profité des circonstances actuelles pour déstabiliser l’ordre public, appelant le peuple iranien à s’éloigner de ce petit groupe d’émeutiers et à ne pas vandaliser les lieux publics.
Quelque temps plus tôt, la TV iranienne a déclaré que les médias occidentaux cherchent à amplifier les évènements pour montrer que la situation est tendue dans toutes les villes iraniennes et que les manifestations sont émaillées de violence.
La TV iranienne a d’ailleurs rapporté que la police avait tiré des gaz lacrymogènes sur des groupes de manifestants dans certaines villes ayant profité des protestations pour saccager des lieux et des biens publics.
Vendredi, le gouvernement iranien a annoncé une hausse d'au moins 50% du prix de l'essence, qui était jusqu'alors fixé à 10.000 rials, soit moins de huit centimes d'euros.
Pour les conducteurs détenteurs d'une carte pour faire le plein, le prix sera désormais de 15.000 rials (onze centimes d'euros) pour un maximum de 60 litres par mois et chaque litre supplémentaire coûtera 30.000 rials (22 centimes d'euros).
Ces cartes avaient été introduites en 2007 lorsque le gouvernement avait déjà tenté de réformer le système de subventions et de lutter contre la contrebande. Elles avaient été progressivement abandonnées, avant leur réintroduction fin 2018.
L'Iran est l'un des pays où l'essence est la plus subventionnée. Encouragée par les prix bas, la consommation de carburant est élevée, avec 90 millions de litres consommés par jour pour 80 millions d'habitants.
La faiblesse des prix du carburant entraîne par ailleurs une forte contrebande, estimée --selon Irna-- à entre 10 et 20 millions de litres par jour, écoulés principalement au Pakistan voisin où les carburants se vendent plus chers.