Hôpitaux en grève: mise en garde contre une «grande catastrophe sanitaire»
Par OLJ
Le président du syndicat des propriétaires des hôpitaux privés, Sleiman Haroun, a mis en garde vendredi contre une «grande catastrophe sanitaire», alors que quelque 100 hôpitaux observent aujourd’hui une journée de grève pour tirer la sonnette d’alarme face à la crise que traverse le secteur.
Dans ces hôpitaux, notamment au Liban-Nord, au Liban-Sud ainsi qu'à Zahlé, les admissions seront limitées aux urgences et seuls les soins urgents, la chimiothérapie et la dialyse seront assurés. Aujourd’hui également, les consultations médicales seront suspendues, ainsi que les chirurgies non urgentes.
«La crise monétaire s'est transformée en cauchemar car les importateurs d'équipements médicaux n'ont plus la capacité d'acquérir leurs marchandises», a déclaré M. Haroun sur la chaîne locale LBC.
Cette crise est récurrente et a été exacerbée par la baisse de la quantité de dollars circulant sur le marché libanais et par la suppression des facilités bancaires décidée par les établissements de crédit depuis le début du soulèvement populaire le 17 octobre.
«Nous commençons à souffrir d'une pénurie d'équipements, de produits anesthésiques et de produits utilisés pour les opérations chirurgicales. Le matériel nécessaire dont nous disposons suffit pour un mois et demi. Ensuite, ce sera la catastrophe», a prévenu le président du syndicat des propriétaires des hôpitaux privés.
Interrogé sur le fait que certains hôpitaux aient été contraints d'arrêter les chimiothérapies, Sleiman Haroun a déclaré que «les produits sont présents sur le marché et les commerçants n'arrivent pas à les écouler car les hôpitaux sont dans l'incapacité de payer les médicaments les plus onéreux».
Une délégation du syndicat des hôpitaux a rencontré le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, pour lui exposer le problème et lui demander de permettre aux fournisseurs de fournitures et d’équipements médicaux d’être alignés sur le même protocole que celui accordé aux fournisseurs de produits pharmaceutiques. Celui-ci consiste à permettre aux fournisseurs de placer leurs commandes auprès de leurs fournisseurs étrangers à travers les banques libanaises en déposant 15 % du montant de leurs commandes en devises étrangères (euros ou dollars) et 85 % en livres libanaises que la BDL se chargera de changer au taux interbancaire.