L’Iran n’a pas enfreint les règles de non-prolifération nucléaire, affirme Moscou
Par AlAhed avec AFP
L'Iran, qui a annoncé la reprise prochaine d'activités d'enrichissement d'uranium en réaction aux sanctions américaines à son encontre, n'enfreint pas pour autant ses obligations en matière de non-prolifération nucléaire, a affirmé ce mercredi 6 novembre la diplomatie russe.
«Toutes les mesures de l'Iran concernant la réduction de ses obligations se font en informant l'AIEA (Agence internationale pour l'énergie atomique) en présence d'inspecteurs de l'AIEA et sans enfreindre la moindre disposition de l'accord sur la non-prolifération nucléaire et du protocole additionnel», a indiqué, selon les agences russes, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Tandis que le président français Emmanuel Macron a accusé mercredi l'Iran de «pour la première fois (...) sortir du cadre du JCPOA», l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, Sergueï Lavrov a renvoyé les Européens à leurs responsabilités.
«On demande à l'Iran de tout mettre en œuvre sans exception, mais en retour on ne lui donne rien», a-t-il dit.
Il a notamment pointé du doigt la lenteur de la mise en œuvre d'Instex, un mécanisme de troc créé début 2019 pour l'Iran par les Européens et destiné à contourner les sanctions américaines en évitant d'utiliser le dollar.
Sergueï Lavrov a une nouvelle fois rendu responsable les Etats-Unis des tensions autour du dossier du nucléaire iranien, qui dominent de nouveau l'agenda diplomatique international depuis que Donald Trump a décidé de sortir du JCPOA et de multiplier les sanctions contre Téhéran.
«Nous sommes très préoccupés et cette préoccupation ne date pas d'hier ou d'aujourd'hui mais de mai de l'année dernière, lorsque les Etats-Unis ont annoncé leur sortie de l'accord», a-t-il rappelé.
L'Iran a annoncé mardi la reprise prochaine de ses activités d'enrichissement d'uranium dans l'usine de Fordo (à quelque 180 km au sud de Téhéran) gelées en vertu de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien.
C'est la quatrième phase du plan de réduction des engagements iraniens lancé en mai, en riposte au retrait américain.
Le président Hassan Rohani a assuré que les mesures prises par son pays étaient «réversibles» et que Téhéran restait prête à respecter pleinement ses engagements dès que les autres parties (Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) en feront autant en satisfaisant ses demandes.
L'Iran exige en particulier de pouvoir exporter son pétrole et que son système financier puisse sortir de l'isolement des sanctions.