Afghanistan: 62 victimes lors d’une attaque meurtrière contre une mosquée
Par AlAhed avec AFP
Au moins 62 fidèles ont péri pendant la prière du vendredi dans un attentat contre une mosquée de l’est de l’Afghanistan, alors que les victimes civiles ont atteint de nouveaux records cet automne dans le pays.
«Le bilan de l’attaque contre la mosquée est monté à 62 morts et 33 blessés», a annoncé le porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar, Attaullah Khogyani, via la messagerie WhatsApp. Son alter ego de la police, Mubarez Attal, a confirmé le nombre de morts et fait état de 36 blessés.
Selon M. Khogyani l’attaque a été menée avec «des explosifs qui avaient été placés à l’intérieur de la mosquée», située dans le village de Jaw Dara, dans le district d’Haska Mina.
C’est le deuxième attentat le plus meurtrier de l’année en Afghanistan, après celui qui avait fait 91 morts dans un mariage chiite à Kaboul en août, revendiqué par le groupe terroriste «Daech».
La mosquée, dont le toit s’est effondré selon plusieurs sources, «pouvait contenir jusqu’à 700 fidèles, mais en comptait 350 au moment de l’explosion», a dit à l’AFP Omar Ghorzang, un habitant de Jaw Dara. Aucun groupe n’a revendiqué l’attentat.
«Au milieu de la prière»
Les «talibans» et «Daech» sont tous deux implantés dans le Nangarhar, province frontalière du Pakistan, où ils s’affrontent. Le district de Haska Mina, aussi appelé Deh Bala, est proche de cette frontière.
«C’était une forte explosion», a raconté à l’AFP Haji Amanat Khan, qui habite la zone. «Le toit de la mosquée est tombé à la suite de l’explosion», a-t-il ajouté.
Depuis son lit d’hôpital, Abdul Wahab, 24 ans, a raconté à l’AFP : «Nous étions au milieu de la prière du vendredi quand une grosse explosion est survenue et le toit de la mosquée est tombé».
Dans un communiqué, Amnesty International a dénoncé un «crime de guerre».
«Tuer de la sorte autant de civils en pleine prière est un crime de guerre», a déclaré l’ONG dans un communiqué, dénonçant une «escalade» de la violence dans ce conflit dont les premières victimes sont les civils.
Jeudi, un rapport de l’ONU a déploré un nombre de victimes «sans précédent» depuis plus d’une décennie au troisième trimestre de l’année, l’Afghanistan continuant à s’enfoncer dans une violence «totalement inacceptable».
Entre le 1er juillet et le 30 septembre, la Mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) a recensé 1174 civils tués et 3139 blessés, d’après son rapport trimestriel.
Le mois de juillet, avec 425 morts recensés, a aussi été le pire depuis une décennie.