Le Canada suspend les nouvelles ventes d’armes à la Turquie
Par AlAhed avec sites web
Le gouvernement canadien a annoncé mardi la suspension temporaire de « nouveaux permis d’exportation vers la Turquie », essentiellement de matériel militaire, en réaction à l’offensive militaire d’Ankara dans le nord de la Syrie.
« Cette action unilatérale risque de miner la stabilité dans cette région déjà fragile, exacerbant la situation humanitaire et nuisant aux progrès réalisés par la Coalition internationale contre Daech dont la Turquie est membre », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« À la lumière des récents développements, le Canada a temporairement suspendu les nouveaux permis d’exportation vers la Turquie », qui couvrent des « biens contrôlés », essentiellement du matériel militaire, selon une liste fournie par le ministère.
Ottawa emboîte ainsi le pas à plusieurs pays européens qui ont pris des mesures semblables.
Réactions européennes
Réunis à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont entendus lundi sur un régime de sanctions économiques à l'encontre de la Turquie pour ses forages gaziers dans les eaux territoriales de Chypre.
Si le plan de la Turquie est la création d'une zone de sécurité, n'attendez pas de financement de l'Union européenne, a affirmé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devant le Parlement européen réuni à Bruxelles.
Londres et Madrid ont suspendu certaines exportations d'armes vers la Turquie. Aucun nouveau permis d'exportation d'armes « qui pourraient être utilisées dans les opérations militaires en cours en Syrie » ne sera accordé. Le Royaume-Uni, et l'Espagne sont les derniers d'une série de pays européens à suspendre ce type d'exportations.
Dimanche, la présidence française déclarait dans un communiqué vouloir accentuer ses efforts pour obtenir la cessation immédiate de l’offensive turque.
Le président Macron a déclaré que l’offensive lancée par la Turquie peut entraîner des conséquences humanitaires dramatiques, une résurgence de «Daech» dans la région, et une déstabilisation durable du nord-est syrien, selon le communiqué. « La France la condamne dans les termes les plus fermes », a-t-il dit.
L’Allemagne et la France ont également annoncé samedi qu’elles n’exporteraient plus d’armes vers la Turquie. La décision n’est pas sans conséquence pour l’Allemagne puisque selon le quotidien Bild, « l’année dernière, les exportations d’armes vers la Turquie ont rapporté 353 millions de dollars au pays ».
Aux États-Unis, le président Donald Trump avait simplement désapprouvé l’opération sans proposer de sanction.
Mais deux sénateurs démocrate et républicain ont dévoilé mercredi une proposition visant à geler les biens des plus hauts dirigeants turcs aux États-Unis. Elle imposerait également des sanctions à toute entité étrangère qui vendrait des armes à Ankara et viserait aussi le secteur énergétique turc.
Le président russe, Vladimir Poutine a lui aussi émis des réserves quant à l'opération militaire turque, demandant à M. Erdogan de bien réfléchir à la situation.
Le président iranien a aussi appelé la Turquie à cesser son offensive militaire. Lors d'une conférence de presse lundi, Hassan Rohani a dit ne pas accepter « la méthode qu'ils ont choisie. »