Paris a demandé à l’Arabie et aux EAU de ne pas utiliser d’armes françaises au Yémen, selon Macron
Par AlAhed avec sites web
Paris a demandé à l'Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis de ne pas utiliser d'armements de fabrication française dans le conflit au Yémen, a affirmé jeudi le président français Emmanuel Macron, tout en répétant que les matériels français n'étaient a priori «pas engagés dans des offensives».
«La France a des partenariats structurants dans la région, surtout avec les Emirats» qui ont «beaucoup réduit leur implication au Yémen», et «à moindre égard avec l'Arabie Saoudite», a-t-il rappelé lors d'une conférence de presse à Lyon, au centre-est du pays.
«Depuis que je suis élu, nous avons demandé des engagements clairs pour que les armements qui s'inscrivaient dans le cadre de notre coopération ne soient pas utilisés» sur le théâtre yéménite, a-t-il souligné.
Par ailleurs, «nous avons aussi beaucoup réduit nombre de ces contrats et les plus sensibles», a fait valoir le chef de l'Etat français.
«Je pense qu'on a réussi à ce que nos matériels ne soient pas engagés dans des offensives», a-t-il estimé.
Toutefois, a-t-il ajouté, «partout où sont identifiés et tracés des matériels français, je souhaite qu'on puisse mener des investigations sous supervision internationale et qu'on puisse demander des comptes à nos partenaires parce que ce que je leur ai demandé, c'est de ne pas les utiliser dans ce conflit».
De nombreuses ONG appellent très régulièrement la France à suspendre les transferts d'armement français à Ryad et Abu Dhabi, engagés au Yémen dans une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2015, en majorité des civils.
Le mois dernier, la cellule investigation de Radio France, en partenariat avec Lighthouse Reports et Disclose, a dévoilé dans le cadre de l'enquête #FrenchArms une preuve visuelle de l’implication de navires de guerre vendus par la France dans le blocus au Yémen.
Au début du mois de septembre, des experts des Nations unies (ONU) sur le Yémen ont fait état, dans un rapport, de la «multitude de crimes de guerre» qui auraient été commis par les diverses parties depuis le début du conflit.
«Les Etats peuvent être tenus responsables de l'aide ou de l'assistance qu'ils fournissent pour la commission de violations du droit international si les conditions de complicité sont remplies», insiste le rapport, pointant que plusieurs Etats apportent un soutien direct ou indirect aux parties, comme la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.