Le général Soleimani : la guerre des 33 jours a coûté à «Israël» sa dissuasion
Par PressTV
À peine quelques jours après la diffusion d’un entretien du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah réalisé par les journalistes iraniens, là où ce dernier décrit les moments forts de la guerre de 2006 contre «Israël», le commandant en chef de la Force Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le général Qassem Soleimani, accorde son premier entretien aux médias depuis qu’il a épousé le treillis de soldat il y a « 40 ans ».
Le général dont le nom fait froid dans le dos de bien des militaires de haut rang en «Israël» et aux États-Unis évoque lui aussi les mêmes séquences de la guerre de 2006 que celles décrites il y a peu par sayed Nasrallah.
D’ailleurs en 2006 et au plus fort des combats, les deux hommes se trouvaient à la banlieue sud de Beyrouth, accompagné par Haj Imad Moghnieh, Leader et martyr du Hezbollah, assassiné par «Israël» en 2008. Preuve que toute nouvelle agression israélienne contre le Liban les verra encore bien ensemble sur le front contre l’Entité sioniste.
Le commandant Soleimani choisit surtout et non sans raison d’aborder le réel tournant que fût pendant cette guerre la destruction pour la première fois par un missile du Hezbollah d’un bâtiment israélien, « épisode qui a changé la règle du jeu de fond en comble ». C’est bien significatif, ce rappel historique d’une guerre qui a coûté définitivement à «Israël» sa dissuasion en termes de combat au sol et mis hors circuit sa marine. C’est encore plus significatif quand cet épisode est relaté en quelques jours d’intervalle par deux des principaux commandants de l’axe de la Résistance, Qassem Soleimani et Hassan Nasrallah dont les aptitudes pour combattre et gagner des combats sont connues de la partie adverse.
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Après 20 ans, pour la première fois depuis sa nomination au poste de commandant en chef de la Force Qods, le général de division Qassem Soleimani a été interrogé par Khamenei.ir. Voici la première partie de l’interview :
Selon le général Soleimani, la guerre des 33 jours a eu des raisons cachées qui auraient été ses principaux facteurs de déclenchement. La guerre avait en fait des causes apparentes et des causes cachées. «Israël» avait des objectifs cachés depuis un certain temps. Et si je dis qu’il y avait des causes cachées, c’est parce que nous avions pu accéder à des informations sur les préparatifs du régime sioniste, mais nous n’avions aucune information sur le fait que l’ennemi voulait lancer une attaque sous forme d’embuscade. Sur fond de deux circonstances, nous avons conclu plus tard qu’avant cette guerre, une embuscade rapide devait être dressée pour renverser le Hezbollah. Eh bien, cette guerre a eu lieu alors que deux importants événements se déroulaient, l’un concernant l’ensemble de la région et l’autre concernant exclusivement le régime sioniste. En ce qui concerne la région, à la suite des attentats du 11 septembre, les États-Unis ont considérablement développé la présence de leurs forces armées dans notre région, comme lors de la Seconde Guerre mondiale, même si ce n’est qu’en termes de quantité ; s’agissant de la qualité, ces renforts étaient encore beaucoup plus importants, par rapport à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. En 1991, lorsque la première attaque américaine a eu lieu à la suite de l’action militaire de Saddam contre le Koweït, l’invasion américaine et la défaite de Saddam ont donné lieu à la présence des militaires [US] dans notre région, menant à la colonisation d’une base militaire américaine. Mais après le 11 septembre, en raison des deux lourdes actions militaires menées par les États-Unis, environ 40 % des forces armées à la disposition des États-Unis sont entrées dans notre région ; et plus tard, progressivement, à la suite des changements et des échanges effectués, même les forces réservistes ainsi que la garde nationale se sont impliquées. C’est-à-dire qu’environ 60 % de l’armée américaine, forces internes et extraterritoriales comprises, ont été déployés dans notre région. Il y avait donc une présence dense dans une zone limitée : rien qu’en Irak, il y avait plus de 150 000 soldats et plus de 30 000 militaires américains présents en Afghanistan.
Et d’ajouter : Pourtant, cela excluait les forces de la coalition qui étaient environ 15 000 en Afghanistan. Ainsi, une force, composée de 200 000 effectifs, spécialisée et entraînée, était présente dans notre région, à côté de la Palestine. Cette présence a normalement offert des opportunités au régime sioniste. Autrement dit, la présence des États-Unis en Irak était un obstacle au dynamisme des Syriens en Syrie ainsi qu’une menace pour le gouvernement syrien et une menace pour l’Iran. Donc, si vous regardez la position géopolitique de l’Irak, vous verrez que pendant la guerre de 2006, la guerre des 33 jours, les États-Unis ont placé un obstacle dans le pays qui reliait le principal pays de la Résistance ; un obstacle qu’était une force armée de 200 000 hommes, des centaines d’avions et d’hélicoptères, ainsi que de milliers de véhicules blindés.
Cela a évidemment permis au régime sioniste de tirer profit de cette situation et de prendre des mesures. L’envergure [de leurs installations] aurait effrayé l’Iran, effrayé et freiné la Syrie, de sorte que ces deux gouvernements ne prendraient aucune mesure. Sur la base de cette hypothèse, le régime sioniste a estimé que le terrain était propice pour prendre une telle mesure, en particulier grâce à l’approche de l’administration Bush - une administration dure et à décision rapide - avec l’équipe dirigeante de la Maison-Blanche appuyant le régime sioniste. Ainsi, ils trouvèrent la situation propice à une telle mesure, a-t-il poursuivi.
Le général Soleimani a par ailleurs estimé que la racine principale repose dans le fait que le régime sioniste cherchait à tirer avantage de la présence militaire des États-Unis dans la région ; de la chute de Saddam ; de la victoire initiale des États-Unis en Afghanistan et la panique semée par les États-Unis dans la région, en considérant un grand nombre de groupes politiques de la région et du monde, comme des groupes terroristes s’ils étaient considérés comme opposés à la politique américaine. Le régime sioniste voulait en profiter, pensant que c’était la meilleure opportunité pour une guerre ; parce que le régime israélien avait subi une défaite en 2000 et s’était retiré - ou s’était en fait échappé - du Liban.