noscript

Please Wait...

L’Arabie saoudite donne son « feu vert » à des négociations avec l’Iran

L’Arabie saoudite donne son « feu vert » à des négociations avec l’Iran
folder_openMoyen Orient access_time depuis 4 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par Middle East Eye

Un responsable du bureau du Premier ministre irakien Adel Abdel-Mahdi confirme que Bagdad a des canaux ouverts avec les deux parties et cherche à organiser une rencontre.

L’Arabie saoudite a donné le feu vert au Premier ministre irakien Adel Abdel-Mahdi pour que celui-ci organise une rencontre avec l’Iran, ce qui pourrait constituer un premier pas vers la désescalade des tensions dans la région, a découvert Middle East Eye.

Les dirigeants saoudiens et iraniens ont indiqué ces derniers jours que leurs pays étaient ouverts à des négociations visant à désamorcer les tensions régionales.

Abbas al-Hasnawi, un responsable du bureau du Premier ministre irakien, a déclaré à MEE mardi qu’Abdel-Mahdi assurait la médiation entre les dirigeants à Riyad et à Téhéran et avait communiqué les conditions de chaque partie pour des négociations.

Ce lundi, un porte-parole du gouvernement iranien a déclaré que l’Arabie saoudite avait envoyé des messages au président iranien Hassan Rohani par l’intermédiaire de « dirigeants de certains pays ».

Hasnawi a confirmé à MEE qu’Abdel-Mahdi agissait en tant qu’intermédiaire dans le but d’atténuer les tensions depuis les attaques sur les installations pétrolières saoudiennes imputées à l’Iran au début du mois dernier, lesquelles semblaient avoir rapproché ces deux rivaux d’un conflit ouvert.

« Canaux ouverts avec les deux parties »

« Les dirigeants irakiens ont des canaux ouverts avec les deux parties. Nos frères sunnites [au gouvernement] assurent la liaison avec les Saoudiens et nos frères chiites avec les Iraniens », a-t-il expliqué.

« Les Saoudiens ont énoncé des conditions avant le début des négociations, de même que les Iraniens. Nous les avons communiquées de part et d’autre. Ce n’est pas chose facile que de réunir deux parties opposées en termes d’idéologie, de confession et d’alliances dans la région. »

Hasnawi a déclaré qu’Abdel-Mahdi avait convoqué une rencontre entre l’Arabie saoudite et l’Iran, laquelle serait supervisée par le gouvernement irakien qui ferait office de médiateur, et Bagdad en serait le lieu privilégié.

« Les Saoudiens ont donné leur feu vert dans cette affaire, et M. Abdel-Mahdi y travaille », a déclaré Hasnawi, ajoutant que l’Arabie saoudite, y compris le prince héritier Mohammed ben Salmane, avait « apaisé leur discours » ces derniers jours.

Abdel-Mahdi était à Djeddah la semaine dernière pour s’entretenir avec le prince héritier saoudien.

Hasnawi a précisé que le gouvernement américain avait également approuvé les négociations entre les deux parties. Falih Alfayyadh, conseiller irakien à la sécurité nationale, est actuellement à Washington pour discuter du calendrier des rencontres, a-t-il ajouté.

« S’il existe un accord potentiel dans la région incluant le Yémen, la Syrie et l’Irak, cela ne posera aucun problème aux Américains », a assuré Hasnawi.

Bagdad, « le meilleur endroit »

Hasnawi a indiqué qu’Abdel-Mahdi espérait organiser une rencontre à Bagdad, mais que le lieu de la rencontre devait encore être approuvé.

« Bagdad est le meilleur endroit pour cette rencontre, mais je ne peux pas confirmer qu’elle y aura lieu. Au début, il y aura des réunions entre les responsables des deux pays, puis un accord sera conclu. Les dirigeants de l’Arabie saoudite et de l’Iran se rencontreront pour le signer. »

Les contacts via des canaux informels entre Riyad et Téhéran font suite aux attaques dévastatrices de ce mois-ci sur des installations pétrolières saoudiennes, imputées à l’Iran par l’Arabie saoudite et les États-Unis. L’Iran nie toute implication dans ces attaques, qui avaient été revendiqués par Ansarullah.

Une solution politique est préférable

Dans une interview accordée ce dimanche à la chaîne américaine CBS, Mohammed ben Salmane a déclaré qu’« une solution politique et pacifique [était] largement préférable à une solution militaire », appelant l’Iran à mettre fin à son soutien aux Houthis au Yémen.

Il a laissé entendre qu’une guerre entre l’Arabie saoudite et l’Iran signifierait « l’effondrement total de l’économie mondiale ».

« Entre le marteau et l’enclume »

Adel Abdel-Mahdi s’emploie depuis plusieurs mois à empêcher son pays de devenir le champ de bataille d’une guerre par procuration entre les États-Unis et l’Iran.

Selon des sources des services de sécurité irakiens qui se sont entretenues avec MEE, l’armée américaine lui a fait part plus tôt cette année de son intention de frapper un aérodrome tenu par les brigades du Hezbollah suite aux frappes de drones contre des installations pétrolières dans le Golfe.

Selon des témoins de l’échange, Abdel-Mahdi aurait déclaré aux Américains qu’il ne pouvait pas les empêcher de procéder à des frappes où bon leur semblait, mais qu’il ne pouvait pas non plus empêcher les frappes de représailles des groupes armés irakiens contre les troupes et les bases américaines en Irak.

La frappe américaine contre le Hezbollah irakien n’a jamais eu lieu. Au lieu de cela, les États-Unis ont autorisé «Israël» à utiliser ses drones depuis des bases des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord-est de la Syrie, a annoncé une source des services de renseignement irakiens.

Comments

//