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Discours du sayed Nasrallah à l’occasion de la grande victoire divine de 2006

 Discours du sayed Nasrallah à l’occasion de la grande victoire divine de 2006
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Au nom de Dieu

Je vous souhaite à tous la bienvenue, dans ce rassemblement qui est celui de votre victoire, elle aussi le résultat de votre résistance, de vos efforts et de votre détermination. Je bénis donc cette grande occasion. Cette année, cette célébration intervient quelques jours après la fête de l’Adha et peu après celle d’Al Ghadir, entre la fête du sacrifice et de la loyauté et celle de la wilaya. Pour ces occasions, nous avons beaucoup de choses à dire. Bien entendu, nous aurons dans quelques jours, une autre commémoration, une autre fête et une autre victoire. Le 25 août, nous célébrerons dans la Békaa, et plus précisément dans la localité Al Aïn, la fête de la Seconde libération. Je vais donc partager entre eux ce que j’ai à dire, laissant au discours d’Al Aïn certains sujets. Je vais donc parler de l’occasion en elle-même, avant d’aborder la situation régionale et de conclure par la situation interne.

Mais dans l’introduction, je voudrais évoquer un point très important. Au cours des derniers jours, il y avait des congés, ceux de la fête et d’autres. La plupart des gens se sont rendus dans les régions pour y passer les jours de congé. Je vais ici parler un peu du Sud, de ses habitants et de ses villages. Même les localités frontalières étaient pleines de monde, les habitants et ceux qui sont venus les rejoindre. Tous ont vécu ces quelques jours dans la sérénité, la confiance et la sécurité. Ceux qui sont restés à Beyrouth peuvent témoigner du nombre de gens qui sont partis vers les régions rurales et vers les localités du Sud en particulier. Ceux qui sont venus passer les congés au Sud ont pu profiter de la tranquillité, sans la moindre peur ou angoisse. Ils ont aussi vu dans l’ensemble du Sud, un grand boom dans la construction des maisons, qu’elles soient de simples logis ou des villas. Il y a même de nouveaux centres touristiques, des projets économiques. Tout cela avec l’argent des gens, leurs efforts, la sueur de leurs fronts, les fonds envoyés par les émigrés que les Américains et les Israéliens poursuivent sans relâche dans tous les coins de la planète, car ils constituent un des éléments de force de ce pays.

Quand nous regardons ce boom immobilier, nous comprenons qu’il s’agit d’un signe de confiance. Les gens n’ont pas peur d’investir, de construire des maisons et de venir y passer des congés dans ces régions toutes proches de la frontière. Ils viennent nombreux, confiants dans la capacité à affronter l’ennemi et surtout conscients de l’incapacité de ce dernier à menacer leur sécurité. C’est un des bienfaits de Dieu pour nous et pour vous dans ce pays.

Nous devons prendre conscience de ce bienfait. J’en parle dans tous mes discours. Nous devons l‘évoquer et remercier Dieu pour elle. Mais le remerciement se fait en cherchant à la préserver, à faire en sorte qu’elle dure et qu’elle continue à assurer aux habitants du Sud la tranquillité. Il faut se rappeler que cette tranquillité dans laquelle baignent les habitants du Sud en particulier n’est pas venue par hasard. Elle est le fruit d’efforts, de fatigue et de sacrifices. Certains parlent d’un surplus de force. Mais ce surplus est aussi le fruit d’années de lutte, d’efforts et de sacrifices. Depuis le 14 août 2006, lorsque les habitants du sud sont revenus dans leurs maisons et leurs villages détruits ou endommagés jusqu’à ce 16 août 2019, le Sud bénéficie d’une grande stabilité et de beaucoup de sécurité, mais cette tranquillité et cette sécurité viennent de la force, de la capacité, de la liberté et de la dignité. Nul ne peut venir dire aux habitants du Sud : c’est grâce à moi que vous avez tout cela aujourd’hui, ni les Etats-Unis, ni la communauté internationale, ni le Conseil de sécurité... Ce n’est pas non plus grâce aux résolutions internationales, ni la protection arabe, personne ! Les Libanais ont façonné eux-mêmes leur sécurité dans le pays et au Sud à partir d’une position de force, de dignité et de capacité, dans le cadre de l’équation en or ou en diamant, celle de l’armée, du peuple et de la résistance. Ce sont l’armée libanaise, la population libanaise et la résistance qui ont réalisé tout cela.

Je voudrais aujourd’hui insister sur ce point. J’ai dit que tout cela n’est pas arrivé par hasard ou gratuitement. C’est le fruit d’un effort constant, de chaque instant, avant et aujourd’hui, de la part de l’armée, des forces de sécurité, des services de sécurité officiels qui assurent la protection des frontières et la sécurité intérieure dans les villages et les villes du Sud et de tout le Liban.  Il faut que cela soit apprécié à sa juste valeur, honoré et pris en considération. C’est important de le relever, car les gens lorsqu’ils s’habituent à quelque chose, comme l’air qu’ils respirent, ils n’y font plus attention, jusqu’à ce qu’il se fasse rare et qu’ils sont sur le point d’étouffer. La santé et le sentiment de sécurité font partie des choses auxquelles on s’habitue et dont on ne mesure pas l’importance que lorsqu’on s’apprête à les perdre. C’est pourquoi je dis aujourd’hui que cette tranquillité dans le Sud et dans tout le Liban, il faut la préserver. C’est la responsabilité de l’Etat, de ses responsables, du peuple et des composantes politiques. Ils doivent tous la préserver, ainsi que la résistance. J’en parlerai plus longuement tout à l’heure.  Lorsque nous parlons de la peur de l’ennemi  de sa crainte s’il lance une attaque contre le Liban et de l’équilibre de la dissuasion, cela ne vient pas non plus par hasard, ni avec des discours et des slogans. C’est aussi le fruit d’une action constante, sérieuse, de tous les instants de 1982 à 2000 et après 2000 jusqu’à 2006 et de 2006 jusqu’à aujourd’hui.  Il y a des gens qui veillent, qui surveillent sans relâche, planifient, entraînent, s’arment, développent leurs capacités, leurs moyens et leurs techniques sur tous les plans et dans tous les domaines pour rester prêts. C’est pourquoi, nous comprenons que les Etats-Unis veuillent assécher le financement de cette résistance, car sa présence, dans cette équation en or, est la cause de la dissuasion  de l’ennemi. Ces efforts continus doivent être appréciés. Cela se passe derrière les rideaux, loin des médias et des yeux des gens. Vous en voyez les résultats, vous les sentez et les vivez, tout le temps et chaque instant, depuis ce fameux 14 août 2006 jusqu’à aujourd’hui. Si les gens vivent aujourd’hui dans la tranquillité et la sérénité c’est grâce aux efforts  de ces hommes, de ces moujahidins, de leurs familles, les hommes, les femmes, les parents, les enfants qui subissent les conséquences et le poids de cette responsabilité, de cette vigilance et de cette disponibilité permanente pour continuer à avoir la force et les moyens nécessaires pour préserver cet équilibre de la dissuasion. Nous devons protéger tout cela et remercier Dieu de l’avoir.

Concernant cette occasion, je voudrais évoquer quelques points, certains pour les confirmer et d’autres pour les renouveler.

Le premier point est que nous devons être convaincus, dans notre raison et dans notre subconscient que la guerre qui a été menée contre le Liban en juillet 2006, n’était pas uniquement israélienne. Israël était tout simplement un instrument d’exécution, dans cette guerre. Il s’agissait d’une guerre américaine dans le but de créer un Nouveau Moyen orient. Certains vont protester et se demander comment je dis cela alors que le Premier ministre est à Washington, mais je m’empresse de préciser que cela n’a rien à voir. J’allais le dire s’il n’y était pas. Il s’agissait donc d’une guerre destinée à compléter le projet entamé avec l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak, dans le but de créer un Nouveau Moyen orient. La décision était américaine, ainsi que le projet, le projet de la guerre et la décision de la lancer. Les Israéliens n’étaient qu’un instrument d’exécution. Sinon, dans les faits, Olmert était un nouveau venu en matière de guerre ainsi que le ministre de la Défense Péretz. Même chose pour le chef d’état-major, Dan Haloutz. En général une nouvelle équipe ne vient pas lancer en quelques mois une guerre d’une telle ampleur.  Je n’innocente pas Israël. Mais tous les documents les mémoires écrits sur cette période montrent que les Israéliens comptaient se contenter d’une récation le premier jour après l’enlèvement des soldats israéliens à la frontière.  Mais c’est la décision américaine  envoyée rapidement a accéléré cette guerre qui devait en principe être déclenchée à la fin de l’été. La décision est donc américaine, ainsi que le projet et l’exécutant était l’Israélien. Pour rappel aussi, le projet de guerre stipulait les étapes suivantes :

1-Eliminer la résistance au Liban

2- Eliminer la résistance en Palestine.

3-Faire chuter le régime du président Bachar el Assad en Syrie car il s’agit d’un régime qui appuie la résistance tout en résistant lui-même.

4- Consolider l’occupation américaine en Irak pour couper la voie à la jeune résistance en train de naître dans ce pays et qui a intégré l’axe de la résistance. Je ne parle bien sûr pas d’Al Qaëda, ni d’Al Nosra, ni de leurs semblables, car ces formations tuaient les Irakiens et ne résistaient pas contre l’occupation américaine.

5-Isoler l’Iran et l’encercler en prélude à sa chute.

Si ce projet avait réussi, il aurait abouti à une hégémonie américaine absolue sur la région. Vous vous souvenez d’ailleurs de certains analystes qui disaient à ce moment, que notre région est en train d’entrer dans «  l’ère américaine qui va durer 200 ans ». Le début de cette ère était donc la guerre de juillet 2006. Il s’agissait donc de prendre pour cible la résistance et les Etats résistants ainsi que tous les mouvements de résistance, après l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan. C’était cela la décision et c’est la guerre qui nous a été imposée et à vous tous au Liban.

Finalement, cette guerre s’est terminée pour une raison unique, qui n’a rien à voir avec les pressions américaines, ni avec les pressions arabes qui, d’ailleurs, n’existaient pas, ni même à cause d’un sursaut de la conscience internationale, suite aux images sur le massacre de Qana et d’autres,  qui ont tué des femmes, des enfants et des personnes âgées dans toutes les régions du pays. Le monde ne s’est donc pas réveillé face à la barbarie. La guerre s’est arrêtée pour une seule raison, c’est que les Américains et les Israéliens ont réalisé qu’elle ne pouvait pas atteindre son objectif. Plus même, ils ont eu peur que le sort se retourne contre le magicien. Je possède des preuves  tirées des médias israéliens et des congrès et autres commissions d’enquête, dont celle de Winograd, qui ont été organisés et formés pour évaluer cette guerre. Toutes ces réunions  et les rapports qui les suivent confirment ce que m’avait  confié un des responsables arabes des négociations au sein du Conseil de sécurité. En résumé, s’il poursuivait la guerre, Israël se dirigeait vers une véritable catastrophe, un drame terrible. Le projet du Nouveau Moyen Orient reposait sur la supériorité d’Israël qui devrait être le pivot de cette région. Mais si la guerre devait aboutir à une catastrophe pour Israël ou même au début de son effondrement, il fallait l’arrêter. Toutes les données montrent que si cette guerre devait se prolonger, elle aboutirait à un tel résultat. Je dois vous confier qu’avec les frères, nous discutions pendant cette période. Certains chefs jihadistes disaient qu’il ne fallait pas conclure un cessez-le feu et qu’il fallait poursuivre le combat pendant quelques semaines encore, parce qu‘il y aurait alors des résultats époustouflants. Mais notre position humaine et morale, ainsi que notre évaluation de la situation des gens et les contacts que nous avons effectués  avec nos partenaires dans la gestion de cette guerre, à leur tête le frère Nabih Berry, nous ont poussés à accepter d’arrêter la guerre, pour notre peuple, nos gens, nos villages, nos femmes etc. Mais croyez-moi, si la guerre s’était poursuivie, elle aurait abouti à une véritable catastrophe pour Israël. Ce témoignage dont je vous ai parlé est celui d’un des responsables arabes qui faisait partie de la délégation arabe qui s’était rendue à New York pendant la guerre. Certes, pendant les premiers jours, les Arabes n’avaient pas réagi. Ils ont attendu deux semaines et ils ont vu que le Liban tenait bon, avec sa résistance. Par conséquent, l’issue de la guerre était incertaine. Ils ont décidé de réagir. Ils se sont rendus à New York au siège de l’ONU. Selon ce témoin que je vous ai cité, John Bolton les attendait à l’entrée. Que personne ne dise que je l’ai dans le collimateur. C’est le témoin qui m’a raconté cela. Bolton les attendait parce qu’il était à cette époque le représentant des Etats-Unis aux Nations Unies.  Bolton lui donne donc l’accolade et lui demande pourquoi ils sont venus à New York. Le responsable arabe répond : pour voir comment mettre fin à la guerre. Bolton répond : Allez donc vous promener. C’est l’été, profitez de New York et ne vous occupez pas de cette guerre qui se terminera par l’élimination du Hezbollah, ou par sa reddition totale et la remise de ses armes. Le responsable arabe a répondu qu’il y avait des responsabilités à assumer et qu’il était en contact avec les dirigeants libanais et qu’il fallait faire des efforts pour faire cesser la guerre. Bolton a rétorqué : faites comme bon vous semble, mais vos efforts n’auront aucun effet. Selon le responsable, deux semaines ont passé et la guerre tirait à sa fin. Nous avions tenu une longue réunion épuisante, au cours de laquelle les Israéliens posaient de lourdes conditions face aux Libanais. A ce moment-là, la délégation arabe était en contact permanent par téléphone avec le frère Nabih Berry qui avait à ses côtés, Hajj Hussein Khalil et d’autres frères.  Il y avait donc des discussions au sujet des conditions posées par les Israéliens qui devenaient de plus en plus exigeants et fermes. Le responsable raconte : lorsque je suis rentré à l’ambassade de mon pays pour me reposer, il était près de minuit. Le représentant israélien est venu me voir en me disant qu’il voulait me parler de toute urgence. J’étais étonné car l’heure était avancée, mais je l’ai accueilli. Il m’a dit : on m’a contacté aujourd’hui de Tel Aviv pour me dire que la guerre doit s’arrêter à tout prix. J’ai demandé : pourquoi ? Que se passe-t-il ? Il m’a dit qu’il n’en savait rien.

Le responsable raconte qu’il s’est rendu immédiatement ( il était plus de minuit) avec les membres de la délégation arabe au siège de l’ONU où cette fois-ci Bolton les attendait, comme la première fois. Il lui a aussi donné l’accolade et il l’a entraîné à l’écart pour lui dire : il faut tout faire pour arrêter rapidement cette guerre. Le responsable arabe lui a demandé: pourquoi ? Vous avez éliminé le Hezbollah ? Certes, le responsable connaissait la réponse, car il était en contact permanent avec le Liban. Mais il a insisté : Le Hezbollah s’est-il rendu ? Bolton a répondu : Non, mais les Israéliens  ne sont plus en mesure de poursuivre la guerre. Selon leurs estimations  sécuritaires, militaires et internes, si la guerre se poursuit, ils se dirigent vers une grande catastrophe. Ils ont donc renoncé à plusieurs conditions qu’ils avaient posées au début des négociations. Je ne vais pas rappeler ces conditions pour ne pas prendre trop de temps. Mais la guerre s’est arrêtée parce qu’Israël a échoué et a été incapable d’atteindre l’objectif fixé. Tout cela parce que vous avez été forts, uni, résistants, patients, loyaux, déterminés, nobles, vous tous, hommes, femmes, petits et grands. Vous assumez tous des responsabilités dans cette guerre. Ce qui a arrêté la guerre, c’est la force du Liban, la force de la résistance, la force de l’équation. Que personne dans le monde, ne vienne nous dire qu’il a arrêté cette guerre le 14 août 2016. Nous devons toujours être conscients de cela. ?

3-Ce projet ne serait pas tombé, la guerre ne se serait pas arrêtée et l’ennemi n’aurait pas été vaincu et n’aurait pas reconnu sa défaite sans vous. Ce point complète le précédent sur l’armée, le peuple et la résistance. Que possédions-nous dans cette guerre ? Même sur le plan des moyens matériels, ils n’étaient pas à comparer avec ce que nous possédons aujourd’hui. Même si nous voulons parler en pourcentage, ce qui est déjà imprécis et correct, nous ne pouvons pas mettre des chiffres. Nos moyens, même s’ils étaient importants, ne pouvaient en aucun cas être comparés à ceux de l’armée la plus forte de la région, appuyée par les Américains. Ces derniers lui ont établi un pont aérien pour lui livrer des missiles de haute précision et des missiles lancés par les avions. Notre élément de force, même si vous le connaissez, il est bon de le rappeler pour ce qui nous attend dans l’avenir, c’est votre foi, votre confiance, votre sincérité, votre courage, votre clairvoyance, votre éveil et votre immense aptitude au sacrifice. Voici les familles des martyrs, les blessés, ceux dont les maisons et les échoppes ont été détruites, ceux dont les champs ont brûlé… Qui, autant que vous a une telle disposition au sacrifice ? Qui donne autant que vous ? Qui a autant de patience ? C’est cette expérience qui a jeté les fondements et a constitué la base populaire de la résistance armée sur le terrain, la résistance dans tout ce qu’elle représente et tout ce qu’elle a fait pendant la guerre de juillet, à travers le Hezbollah, Amal et tous les partis résistants qui étaient présents dans toutes leurs factions sur le terrain, jusqu’au commandement politique et jusqu’à la décision politique.

Je ne veux pas parler d’une unité nationale pendant la guerre de juillet. Il n’y en avait pas. Nous ne devons pas nous moquer de nous-mêmes ni des gens. Certes, il y avait une position politique officielle remarquable et avancée, représentée par le président de l’époque Emile Lahoud, notamment lorsqu’il présidait les séances du Conseil des ministres. Il y avait aussi le président de la Chambre Nabih Berry et tous les ministres qui se sont solidarisés avec nous, les députés, les chefs de blocs, des leaders, des chefs politiques, des forces populaires, les gens dans les régions, chrétiens et musulmans dans toute la diversité de leurs courants et de leurs partis, qui ont appuyé, aidé, accueilli et ouvert leurs portes à ceux qui ont quitté leurs maisons et leurs localités, tous ceux-là ont fait qu’il y avait un grand appui. Certes, si nous avions une unité nationale véritable – je ne veux pas ouvrir les dossiers du passé-, nous aurions été en position non seulement de refuser les conditions de l’ennemi, mais aussi de lui imposer les nôtres, sur le plan de la victoire politique. Mais certains ont laissé passer cette occasion. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas rouvrir de vieilles blessures, mais il n’y avait pas une homogénéité interne dans la position libanaise. Naturellement, le principal facteur de ce à quoi nous avons abouti dans de telles circonstances, c’est l’aide de Dieu. En fait, seule cette aide du Tout Puissant peut expliquer cette résistance légendaire, cet héroïsme, ce courage et cette détermination. Par exemple, comment expliquer, dans ce petit carré dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui, la résistance d’une poignée de moujahidins face aux unités, aux brigades blindées, aux chars, aux bombardements aériens et aux canonnades, dans un rapport des forces totalement déséquilibré ? Cette poignée de moujahdins a réussi à semer la panique chez les soldats de l’ennemi. D’où est venue leur foi, cette assurance et cette confiance, si ce n’est de Dieu ? Nous sommes convaincus que ce qui s’est passé pendant la guerre de juillet est un appui divin et une victoire divine. Il n’y a pas d’autre explication.

Aujourd’hui aussi, nous sommes forts et nous espérons que la position nationale face à l’ennemi soit harmonisée. J’ai entendu aujourd’hui une déclaration du président de la République Michel Aoun au sujet de la guerre de juillet- je me souviens aussi de sa position pendant cette guerre et celle de nombreux leaders nationaux, chrétiens et musulmans, mais aujourd’hui, il est à la tête de l’Etat et il dit : si la guerre de juillet devait avoir lieu de nouveau, nous remporterons de nouveau une victoire. Lorsque nous avons une position officielle courageux, stable et fort, nous avons une armée dotée d’une idéologie nationale, prête au sacrifice, et lorsque nous avons un peuple et une résistance, l’ennemi ne peut pas nous vaincre.

4-Ce carré dans lequel nous nous trouvons : Bint Jbeil-Aïnata-Maroun el Rass-Aïtaroun a connu une des plus grandes batailles de la guerre de juillet. Le film diffusé pendant cette cérémonie m’économise de longues explications. La bataille qui s’est déroulée dans ce carré est une étape essentielle dans cette guerre, dans le sens où elle a abouti à son arrêt. Certes, elle n’est pas la seule, mais elle a contribué à faire cesser la guerre. Il y a eu plusieurs étapes qui ont poussé l’ennemi à être convaincu qu’il ne peut plus continuer dans cette guerre et s’il le fait, il se dirige vers une catastrophe. Pourquoi ce carré constitue-t-il une étape importante ? Après l’échec de la guerre aérienne, vous savez qu’ils ont bombardé toute leur banque de cibles. Ils ont même tout détruit et ont recommencé à bombarder les cibles détruites deux et trois fois, parce qu’ils ne savaient plus quoi bombarder. Tous les experts militaires et les généraux disent qu’on ne peut remporter une guerre par le ciel. Il faut donc recourir à la bataille terrestre, sur le terrain. L’ennemi avait les yeux fixés sur Bint Jbeil. Pourquoi ? Parce que c’est une ville, la ville la plus proche de la frontière. Pour eux, c’aurait été un grand push d’occuper une ville. Ils l’auraient utilisé sur le plan psychologique et médiatique et cela aurait rendu plus facile le fait d’occuper d’autres localités et villages. L’ennemi cherchait donc une grande réalisation militaire sur laquelle il aurait basé la suite de la guerre. L’autre raison est ce qui a été repris dans le documentaire qui a été diffusé, lorsque le ministre de la « Défense » ennemi a été interrogé sur cette question, il avait répondu, après avoir été conseillé en ce sens par certains généraux : Je veux aller là où s’est tenu le grand rassemblement de la victoire le 25 mai 2000 pour y prononcer un discours qui serait entendu par tous les Libanais, les Arabes et le monde entier et pour montrer qu’Israël n’est pas une toile d’araignée. Cela fait partie de la guerre psychologique, détruire les symboles, le moral, c’est connu et cela a été écrit, notamment au sujet de cette époque. Le projet de l’ennemi était donc après avoir occupé Bint Jbeil de dresser le drapeau israélien sur le lieu de la cérémonie du 25 mai 2000, de faire un défilé militaire et de prononcer un discours pour dire qu’Israël n’est pas aussi fragile qu’une toile d’araignée.

Que s’est-il passé ? Après avoir échoué à entrer à Bint Jbeil, ils ont essayé d’avancer sur plusieurs axes. C’est pourquoi il y a eu une très grande pression sur ce carré et Aînata, Aïtaroun et Bint Jbeil ont assumé une plus grande responsabilité dans la bataille et la plupart des combattants et des martyrs dans cette bataille étaient de Aïnata.

Les Israéliens sont arrivés avec leurs unités et leurs véhicules , sous une couverture de bombardements aériens intenses pour tenter d’entrer dans ce carré. Il y a eu alors la confrontation historique et héroïque. Nous parlons ici de résistants venus de Aïnata, Aïtaroun, Bint Jbeil et Maroun el Rass ainsi que de tous les villages et localités. Il y a même un martyr de Nabi Chit dans la Békaa qui est tombé ici. Les résistants et les moujahidins ont tenu bon, ont résisté. Il y a eu des combats à quelques mètres de distance, des lancements de grenades, derrière l’arbre et sous le champ en escalier, d’une maison à l’autre, parfois même d’une chambre à l’autre, dans des conditions difficiles et presque impossibles, le tout sous un bombardement aérien intensif et avec de notre côté, des nombres réduits. Malgré cela, la victoire était au rendez-vous. Les moujahidins avaient le cœur tranquille et confiant, alors que les soldats de l’ennemi étaient pris de panique et ils se sont retirés sous le feu, comme ils le reconnaissent eux-mêmes. Cela signifie que la résistance ne leur a pas laissé le choix. Ils sont partis sous le feu. Qu’est-ce que cela signifie ? L’armée le sait parfaitement. C’est pourquoi en partant ils ont commis des massacres , dont l’un à Aïnata qui a fait 18 martyrs dont un grand nombre membres d’une même famille. Pourquoi l’ont-ils fait ? pour couvrir le retrait de leurs soldats et officiers, vaincus et effrayés.

Il s’agissait donc d’une étape importante qui a constitué une base pour la suite. Dans l’autre sens. C’est-à-dire que le sort s’est retourné contre le magicien, dans les deux dimensions. La première, l’armée israélienne voulait offrir une réalisation sur le terrain qui lui servirait pour avancer vers les autres localités. D’ailleurs, la défaite à Bint Jbeil, et dans tout ce carré de la résistance, l’a poussé à désespérer de la possibilité de remporter une victoire sur le terrain. Les Israéliens ont compris qu’avec tous leurs moyens, ses unités d’élite et leur supériorité militaire, ils sont incapables de prendre le contrôle de ce carré, sans parler de l’impossibilité de prendre le contrôle d’une grande ville comme Bint Jbeil. Les Israéliens se sont dits : Ouf, si à Bint Jbeil et Aïta Chaab nous n’avons pas pu entrer, nous avons mis 4 jours pour entrer à Maroun el Rass et nous avons eu de grandes pertes en chars. Nous ne pouvons plus continuer ainsi, notre armée ne peut pas le supporter.

Ensuite, dans la seconde dimension, ils n’ont pas réussi à modifier le statut de « plus fragile que la toile d’araignée » qu’ils voulaient effacer. Au contraire, les moujahidins, les martyrs, les héros, les résistants dans ce carré et sur tous les fronts de la résistance, ont confirmé cette expression. Désormais, elle est tellement incrustée en eux que les Israéliens en parlent encore 13 ans après la guerre de juillet 2006 et elle est présente dans leurs analyses, leurs congrès, leurs recherches et leur inconscient.

C’est donc le résultat obtenu dans la lutte dans ce carré. Elle s’inscrit désormais profondément dans l’inconscient israélien, dans la conscience de ses soldats, de son peuple, de ses officiers, de son gouvernement et de son opinion publique.

Depuis cette date, c’est-à-dire depuis 13 ans ( Je ne vais pas parler de l’avenir), les Israéliens cherchent à réparer les dégâts occasionnés par cette guerre sur son armée terrestre ainsi que sur le moral, la confiance et la foi dans la victoire au sein de son armée. Jusqu’à aujourd’hui, de l’aveu de ses généraux et de ses experts militaires, cette armée reste incapable de façonner des victoires. Cela grâce à la guerre de juillet et bien sûr, à ce qui s’est passé par la suite à Gaza.

C’est une question très profonde. Chaque jour je revois ce que disent les généraux israéliens et chaque jour cela confirme que l’armée de terre israélienne est incapable de mener une opération militaire terrestre de grande envergure en direction du Liban, indépendamment des circonstances différentes. Même contre Gaza, l’ennemi a peur, bien que cette bande soit encerclée de tous les côtés.

De plus, et c’est un élément de force pour ceux qui veulent spéculer sur les possibilités d’une guerre dans l’avenir, avec quoi l’ennemi peut-il lancer une guerre ? L’armée aérienne ? Elle ne peut pas trancher la guerre. La force terrestre ? Elle est incapable. Ce sont eux qui le disent et ils disent même plus que leur force est en train de s’effondrer.

Dans le camp adverse, la résistance a profité de la guerre de juillet, dans le carré de la résistance, mais aussi dans tous les lieux, de Maroun el Rass, à Taybé, à Khiam, nous avons établi un système de défense de nos villages et localités. Nous avons établi un système créatif et nous avons élaboré des plans militaires pour défendre notre terre, nos vallées, nos collines. Depuis cette guerre, nous nous sommes entraînés, nous nous sommes équipés, nous avons dressé des plans, réalisé des manoeuvres au point que je peux aujourd’hui dire clairement à l’ennemi, à ses unités d’élite et à tous ses corps et divisions militaires ; dans toute nouvelle attaque, chaque pouce de territoire, au Sud en particulier, sera comme l’a été ce carré pendant la guerre de 2006. Plus de 500 fois, vos unités seront détruites, vos brigades aussi, vos divisions, vos blindés et cela sous les caméras des télévisions du monde entier. Je vous le promets de nouveau : vous verrez en direct la destruction de vos blindés, de vos unités et de vos brigades s’ils essaient d’entrer au Liban.

5- Quelques résultats avant d’aborder la situation régionale.

Je ne vais pas évoquer tous les résultats, mais me concentrer sur deux.

D’abord, de l’avis de tous ceux qui ont suivi cette guerre et de l’avis de ceux qui l’ont menée, notamment les Israéliens et leur appui les Américains, de l’avis aussi de nombreux responsables arabes, l’objectif était d’éliminer le Hezbollah, en le citant. Or, aujourd’hui, ce Hezbollah qu’ils ont voulu détruire, où en est-il ? En toute simplicité, tout le monde parle d’un surplus de force chez lui et ses alliés.

De plus, beaucoup parlent désormais de sa transformation en une force régionale, ou d’une force ayant son poids dans un axe régional, ce Hezbollah qu’ils ont voulu détruire en 2006. A mon avis, ce qui est plus important que ce que dit le monde, c’est le regard que porte l’ennemi sur nous. Sur la base de ce regard, nous pouvons élaborer des stratégies en faveur du Liban et du conflit dans la région. Aujourd’hui, tous reconnaissent qu’il y a un équilibre dans la dissuasion. Je ne parle pas de quelques uns, mais de tous et si j’avais le temps, je vous aurais lu quelques exemples. Tous reconnaissent qu’il y a désormais qu’il y a un équilibre de la peur ou de la terreur, appelez-le comme vous le voulez. C’est cet équilibre qui a abouti à la stabilité actuelle qui est dans l’intérêt du Liban. Pourquoi ? Parce qu’Israël est toujours l’agresseur. C’est lui toujours qui viole, qui a des ambitions et qui est le terroriste. C’est pourquoi l’équilibre actuel est dans l’intérêt du Liban. Tout le monde reconnaît aujourd’hui l’existence de cet équilibre. Certains généraux israéliens vont même jusqu’à l’appeler un équilibre stratégique entre Israël et le Hezbollah au Liban. Cette expression je l’ai lue il y a quelques semaines. Pourquoi cet équilibre ? Parce qu’Israël craint ce que représente la résistance et le Hezbollah au Liban. Je vais donner un exemple  pour confirmer tout cela. Le 12 juillet, j’ai accordé un entretien à la chaîne Al Manar. J’avais sorti une carte et j’avais montré un rectangle. Il y a quelques jours, les frères m’ont envoyé ce qu’a déclaré un spécialiste sur Israël et qui a tout-à-fait l’air de me plagier. Cet expert s’appelle le général de réserve Michael Hertzog. Il était le responsable du département de la planification stratégique au sein de l’armée israélienne. L’étude qu’on m’a remise a été publiée par le Washington Institute pour les Politiques du proche Orient, qui est un centre d’études et de recherches américain fondé par la commission des relations américano-israélienne ( AIPAC). En parlant d’Israël, cet expert écrit, écoutez-moi bien et vous verrez pourquoi je dis qu’il me plagie, que le projet des missiles de haute précision  pourrait être le plus dangereux, du point de vue israélien dans les plans iraniens en Syrie et au Liban. Car Israël, en dépit de sa puissance militaire, est considéré comme un petit pays, fragile, puisque les centres névralgiques et les principaux points de peuplement  et l’infrastructure militaire nationale principale se trouvent dans une superficie de 20 kms de large et de 80 à 100 kms de long. En même temps, il possède un nombre relativement réduit de missiles de haute précision. Par conséquent, le Hezbollah peut lui faire subir de lourdes pertes dans toute guerre future, en ciblant les centres importants pour la sécurité nationale israélienne et ses capacités à mener efficacement une guerre. La réalité d’Israël fragile et faible a commencé à se faire connaître à partir de la guerre de juillet ? C’est pourtant une réalité géographique et démographique qui existe depuis 1948. Pourquoi en parlons-nous aujourd’hui ? Parce qu’elle est claire. Parce que nous l’avons regardée, étudiée, découverte, expérimentée et touchée. Le responsable du front interne a lui-même déclaré, il y a quelques jours, que le front interne n’est pas prêt pour une guerre. Je dis cela à tous ceux qui font peur aux Libanais avec le spectre d’une guerre. Je reviendrai sur ce sujet. Mais le chef du front interne dit une phrase importante. Il affirme que dans toute prochaine guerre, les limites seront éliminées entre le front interne civil et les fronts militaires. L’ensemble d’Israël deviendra un front unique. Israël devra donc assumer cette responsabilité dans toute agression qu’il lance.

Ces réalisées ont donc été faites grâce à Dieu. Aujourd’hui, dans tous les congrès israéliens depuis le 14 août 2006, la même question est posée : Israël gagnera-t-il la troisième guerre contre le Liban ? Les généraux et les experts, les hommes politiques discutent, échangent des points de vue et ne sont pas sûrs. C’est la première fois qu’il y a en Israël un tel flou, de telles hésitations sur la possibilité de remporter une victoire sur le Liban. Nous parlons du seul Liban et non d’une grande guerre régionale, comme c’est le cas aujourd’hui. Le chef d’état major israélien a réuni ses généraux et les experts en matière de guerre psychologique, il y a quelques mois pour trouver une nouvelle définition de la victoire. Car il sait que selon la définition réelle, Israël ne peut plus en remporter une. Il veut donc établir une nouvelle définition et convaincre ainsi son peuple qu’Israël a gagné. C’est la réalité.

Toujours dans les résultats : à travers la guerre de juillet, ils avaient voulu éliminer toute la résistance dans la région, de la Palestine au Liban, en Syrie, dans la République islamique d’Iran. A cette époque, il n’y avait pas encore la guerre au Yémen. Mais aujourd’hui, il faut compter avec ce pays. Voyons un peu les résultats ? Aujourd’hui, nous avons un front et un axe de la résistance qui s’étend de la Palestine jusqu’au Liban, la Syrie, l’Irak, l’Iran et le Yémen. Cet axe, ou appelez-le comme vous le voulez, a, avec lui, de nombreux peuples arabes et islamiques, celui qui a la voix la plus élevée, le peuple de Bahrein, le peuple tunisien et le peuple algérien ainsi que beaucoup d’autres et des forces politiques vivaces dans la région et le monde. Aujourd’hui, l’axe de la résistance est en train de se renforcer et de grandir. Ils n’ont donc pas pu éliminer la résistance. Au contraire, à Gaza, elle existe. Il y a eu il y a quelques jours, une tentative de prendre un soldat israélien en otage en Cisjordanie. Ce qui constitue un développement important dans l’action résistante. Certes, ils n’ont pas pu l’enlever et ils l’ont tué. Aujourd’hui, il y a eu une tentative d’écraser un soldat. Hier, des jeunes se sont précipités vers un camp militaire avec des couteaux. Vous avez dû voir cela à la télévision. C’est cela la génération de la Palestine. C’est cela la génération future, celle de la résistance. Des jeunes de 14, 15, 16 et 17 ans qui mènent des attaques en Cisjordanie. La résistance continue sans relâche et cela crée un vent de terreur  en Cisjordanie et à l’intérieur de l’entité. Gaza et ce qu’elle représente, ce que nous avons récemment à Jérusalem, la détermination des Palestiniens, ceux qui habitent Jérusalem et les autres, le refus total palestinien du « deal du siècle », tout cela montre que la résistance grandit. Au Liban, c’est aussi clair. La Syrie, elle, a résisté à une guerre universelle et elle se dirige avec détermination vers une victoire définitive. ( J’en parlerai plus au cours du discours dans la Békaa). En Irak, ils ont voulu confirmer l’occupation. Mais grâce à la victoire au Liban et à l’interaction au sein de l’axe de la résistance, une résistance forte, sincère, dure et loyale, a émergé en Irak et elle a contraint l’occupant américain à se retirer de ce pays. Aujourd’hui, ce pays représente un souci et une source d’inquiétude pour les Américains et pour Israël. Le Yémen a montré la résistance et il a accumulé les expériences de force et d’enthousiasme, de patience devenue légendaire et de détermination incroyable. Ce qui est annonciateur d’une défaite proche des agresseurs. Quant à L’Iran, c’est une force régionale puissance, chère et qui a de grandes capacités.

Ils ont voulu éliminer la résistance dans le cadre de la guerre de juillet 2006. Mais après des années, des larmes, du sang, de la loyauté et du dévouement, l’axe de la résistance, il faut le rappeler, est plus solide, plus dévoué et déterminé qu’il ne l’a jamais été.

6-Il faut miser sur la force de cet axe et de ce front, dont nous sommes fiers de faire partie, dans les calculs politiques et stratégiques. Je le dis aux Libanais et à tous les peuples et Etats de la région. Nous n’avons pas honte de le dire et depuis longtemps, notre identité est claire. Il y a toujours des débats au Liban sur ce sujet, parfois il s’agit de propos en l’air juste pour le plaisir de débattre. Nous, nous parlons de réalités sur le terrain et nous parlons d’une essence réelle qui existe à l’extérieur. C’est sur cet axe qu’il faut miser pour empêcher les guerres. Je le dis en particulier à ceux qui nous accusent de vouloir en déclencher. Comment cela ? Au Liban, ce qui empêche Israël de lancer une guerre, c’est la force de l’équation. C’est cela la vérité. Point à la ligne.

Si Israël ne mène pas de guerre contre le Liban, ce n’est pas seulement par crainte du Hezbollah, mais aussi par crainte de déclencher une guerre régionale, à cause de l’axe de la résistance. S’appuyer sur cet axe empêche l’attaque et toute tentative d’utiliser de nouveau le terrorisme en Syrie. Miser sur cet axe empêche le déclenchement d’une nouvelle guerre universelle contre la Syrie et va arrêter l’agression contre le Yémen, tôt ou tard, grâce à la résistance et à la détermination des Yéménites et à la force d’appui. Miser sur cet axe va empêcher l’Irak de retomber sous l’hégémonie américaine et ce pays restera à ses fils. Grâce à cet axe et à la force d’appui qu’il représente, Jérusalem et les lieux sacrés pourraient revenir à leurs fils. Grâce à cet axe, Gaza restera fière et l’espoir restera dans les cœurs des Palestiniens, ceux qui sont dans la région et ceux qui vivent dans le monde. Comme le dit l’ayatollah Khaménéi, le prix de la résistance est bien moins élevé que celui de la reddition et de l’humiliation. Dans la résistance, on conserve sa terre, son gaz, son pétrole, sa souveraineté, ses gens, son régime, sa dignité, son honneur et son avenir. Par contre, dans la reddition et le compromis, ils prennent tout, ils humilient, pillent, privent de dignité et dépouillent. Oui, en misant sur l’axe de la résistance, nous pouvons arrêter les guerres.

C’est pourquoi lorsqu’il a été question d’une guerre américaine contre l’Iran, lorsque des pays arabes, en tête l’Arabie saoudite, et Israël, Netanyahu en particulier ont poussé Trump à mener une guerre contre l’Iran, c’est l’axe de la résistance, l’Iran en tête, qui va l’empêcher. Ce n’est pas cet axe qui va pousser vers la guerre. En toute simplicité, c’est l’axe de la résistance, grâce à sa position cohérente, à sa résistance, à sa détermination à se battre et en annonçant sa détermination à mettre en feu la région, qui empêche la guerre. C’est cette position et cette décision qui empêche le déclenchement d’une guerre dévastatrice dans la région, qui effacera des Etats et des peuples et qui détruira le présent, l’avenir et même le passé. Ceux qui poussent vers cette guerre, ce sont Netanyahu, les pays du Golfe, notamment l’Arabie et les Emirats. Pas nous. Nous voulons que la guerre s’arrête au Yémen et en Syrie. Nous voulons que ce pays aille vers une solution politique. Nous voulons la stabilité au Liban et en Irak. Nous nous tenons aux côtés du peuple palestinien pour qu’il recouvre ses droits. Nous ne voulons pas de guerre contre l’Iran pour que la région et le peuple iranien n’en paient pas le prix. Grâce à cet axe, il est possible d’empêcher la guerre.  Je vous le dis en toute franchise : nous sommes devant une grande réalisation aujourd’hui, puisque les propos sur une guerre contre l’Iran ont diminué. Pour être prudent, je ne dis pas que ses propos sont finis. Certes, depuis le début, l’ayatollah Khaménéi avait déclaré qu’il n’y aurait pas de guerre, qu’il s’agissait de pressions psychologiques. Mais de toute façon, où sont aujourd’hui, toutes les menaces de Trump, ses propos violents et menaçants ? Ils ont reculé. Pourquoi, alors que les peuples et les Etats de la région ont senti que celle-ci était au bord de la guerre ? D’abord parce que Trump a compris que l’Iran est forte et capable sur le plan militaire. Tout comme il a compris que l’Iran est courageuse et déterminée. Car on peut avoir un grand potentiel et des moyens militaires aériens et autres, mais être lâche, hésitant, incapable de prendre une décision. Comme ‘est le cas de beaucoup de dirigeants dans le monde.

L’Iran possède la force militaire, le courage, l’audace. Preuve en est qu’elle a abattu le fleuron de l’industrie américano-israélienne des drones qui coûte 200 millions de dollars dans les eaux du Golfe.

Une autre preuve, c’est que l’Iran a arraisonné un navire britannique. L’Iran a donc touché aux Américains et aux Britanniques à un moment où il existe de nombreuses raisons légales  pour arrêter d’autres navires, mais personne n’ose le faire.

L’Iran ose donc, là où d’autres ne le font pas.

Trump et ceux qui sont avec lui au sein de l’administration américaine ont dont découvert qu’il ne faut pas miser sur une division interne en Iran. Son système politique est uni dans la confrontation avec les Etats-Unis. Elle a aussi un chef sage, courageux et exceptionnel. Son peuple, selon tous les sondages, ne craint pas la guerre et n’est pas prêt à s’aplatir et à accepter toutes les conditions, pour l’éviter.

Les responsables iraniens disent : nous ne négocions pas sous la pression et le peuple iranien leur dit à son tour : nous n’acceptons pas que vous le fassiez car notre dignité est au-dessus de tout.

Donc, l’Iran est forte et l’axe de la résistance a adressé un message clair aux Américains, aux Israéliens et à tous ceux dans la région qui poussent vers la guerre. Je voudrais le répéter aujourd’hui, pour le présent et l’avenir : la guerre contre l’Iran signifie la guerre contre l’ensemble de l’axe de la résistance. Cela signifie que toute la région va s’embraser. Ces propos ne sont pas destinés à la consommation locale, ni à la guerre psychologique. Il s’agit d’un appel à comprendre les réalités et à se baser sur elles pour empêcher la guerre.

Je crois que le message est arrivé à destination au cours des jours précédents, de chez nous, du Liban, de la Palestine, de l’Irak, de la Syrie et d’autres lieux dans le monde. Des acteurs de second plan dans notre région ont compris que le feu qu’ils cherchent à allumer ne leur brûlera pas seulement les doigts, mais aussi les visages, les corps et leurs entités.

C’est pourquoi aujourd’hui, que sont devenus les propos sur la guerre ? Cet axe, grâce à sa force et son efficacité, peut empêcher la guerre. Nous en faisons partie et nous voulons empêcher les guerres dans la région.

Nous pouvons miser sur cette force qui, en définitive, nous aide à protéger notre pays, notre peuple, notre région et ses peuples. Après Dieu, nous comptons sur la force de cet axe et ce front formé des habitants de cette région, ces peuples et des gouvernements de la région. Il ne s’agit donc as de gouvernements venus d’au-delà des mers et des océans et auxquels nous devons verser des sommes énormes, des centaines de milliards et notre dignité pour qu’ils nous fassent l’aumône d’une protection mensongère.

Cette force peut aussi défendre, protéger et empêcher les effondrements.

Après avoir affirmé cette sérénité sur le plan régional, je vais parler en deux mots clairs de la situation interne.

Sur le plan interne, à la lumière de ce qui s’est passé au cours des dernières semaines et qui est désormais sur la voie du règlement depuis la rencontre de Baabda, le Hezbollah souhaite confirmer ce qui suit, pour rectifier certaines choses qui ont été dites et prévoir la période à venir : sur le plan interne, nous ne nous comportons pas en vainqueurs. Nous ne nous comportons pas en considérant que nous avons un surplus de force. Cela est très clair. Si nous avions voulu cela, la situation serait totalement différente. Je ne dirais pas comment, mais je le répète, la situation serait totalement différente. Avec un peu de calme et de sagacité, on peut découvrir que nous ne nous comportons pas ainsi.

Sur le plan interne, nous voulons que tout le monde soit présent et coopère. C’est pourquoi nous insistions pour la formation d’un gouvernement d’unité nationale, à laquelle tout le monde participerait, même nos adversaires politiques. Nous n’étions pas d’accord pour exclure qui que ce soit ou l’écarter de la formation du gouvernement. Les discussions et les faits confirment cela.

Certains disent: vous êtes dans l’axe victorieux et vous voulez par conséquent éliminer les autres? Je réponds: c’est faux.

Ici, je voudrais poser une question aux Libanais : si l’axe opposé était vainqueur dans la guerre de juillet ou depuis 2011 à aujourd’hui, comment se serait-il comporté  avec le Hezbollah, le mouvement Amal, les forces nationales et islamiques, avec l’ensemble de l’autre camp politique, avec ce qu’on a appelé le 8Mars et avec ses alliés ? Une partie des forces politiques libanaises se considèrent les alliés de l’autre axe. Je n’accuse personne d’être en relation avec les Israéliens, mais avec les Saoudiens, les Américains et d’autres qui sont dans cet axe. Comment se seraient-ils donc comportés avec le camp adverse? S’ils possédaient la force que nous avons, ce surplus de force comme ils disent et avec l’appui régional dont ils bénéficient, comment se seraient-ils comportés avec nous?

Je ne répondrai pas à cette question, pour ne pas provoquer un problème. Mais je voudrais que chacun y pense et pense aussi à notre comportement à nous.

Je le répète, nous ne voulons éliminer personne, ni maintenant, ni dans l’avenir. Nous ne voulons écarter personne et nul ne doit amplifier les batailles. Nous pouvons avoir des divergences, faire des polémiques, ce qui est différent. Mais personne ne doit se mettre en position de vouloir éliminer tel camp politique et plus tard tel autre et ainsi de suite; Ce sont de fausses lectures, des illusions et des craintes qui n’ont aucune raison d’être. J’ai beaucoup d’exemples sur notre refus de vouloir éliminer et écarter qui que ce soit.

Mais en même temps que nous disons ne pas vouloir éliminer ou réduire le poids de qui que ce soit, nous disons aussi aux Libanais de coopérer entre eux, de dynamiser le gouvernement et le Parlement pour traiter les dossiers en suspens qui dégagent une mauvaise odeur de déchets et de situation économique et quotidienne pourrie…

En même temps, je précise que nous n’acceptons que d’autres cherchent à éliminer des parties qui existent dans leurs scènes et leurs confessions. Notre problème n’est pas que nous voulons éliminer qui que ce soit, mais que d’autres veulent monopoliser la représentation au sein de leurs communautés. C’est malheureusement une réalité, tout comme il y a des forces  qui existent dans toutes les communautés et les confessions.

Au sein de la communauté chiite, il y a deux forces principales. Aucune ne cherche à éliminer l’autre. Au contraire, il y a entre elles une complémentarité, une coopération et une harmonie. Il arrive que des groupes sur Facebook provoquent des polémiques, mais elles restent limitées et contrôlables. Le niveau de complémentarité existentielle entre le Hezbollah et Amal est connu de tout le pays. Personne ne veut éliminer l’autre.

Ils disent Amal et le Hezbollah veulent éliminer  des groupes dans les milieux chiites. Ok. Mais il faudrait d’abord que ces groupes confirment leur existence. Il y a eu des élections, des célébrations, des si tins, des manifestations, qu’ils prouvent leur existence et leur poids. Pourtant, on leur verse des millions de dollars par mois. On met à leur disposition des sites internet, des médias. Ils écrivent des articles, paraissent à la télévision, qu’ils montrent donc leur poids populaire de n’importe quelle façon.

Concernant les autres communautés, nous n’acceptons pas que dans telle ou telle autre communauté, une partie qui se considère majoritaire, cherche à éliminer les autres, ni chez les druzes, ni chez les chrétiens, ni chez qui que ce soit. Je le dis clairement pour que cela serve de base pour l’étape à venir.

Nous voulons que tous soient présents, ceux qui ont des poids réels. Je ne parle pas ici des ballons gonflés. Il y en a pourtant au Liban. L’un d’eux, par exemple, parle tous les jours, et toutes les nuits, proteste en permanence, alors qu’il ne représente que lui-même, même son chauffeur qui est un fonctionnaire, ne croit pas en lui. Nous voulons donc que tous ceux qui ont une certaine représentation populaire, indépendamment de son volume, soient présents. Nous disons à ce sujet qu’il faut respecter les résultats des élections législatives qui ont montré des poids populaires précis. Pourquoi ignorer cette réalité ?

C’est pourquoi, il ne faut pas nous demander de ne pas vouloir éliminer telle ou telle partie, mais plutôt de le dire aux autres, dans les autres communautés. Il faut leur demander de respecter les poids véritables et de se comporter sur cette base. Nous appelons à ce que tous aient l’esprit et le cœur largement ouverts pour accepter les autres et coopérer avec eux. La confrontation n’est pas dans l’intérêt du pays, ni politique, ni populaire, ni civile, ni armée.

Nous faisons partie de ceux qui appellent à la paix civile, à la coexistence. Certains disent que le Hezbollah veut la paix civile parce qu’elle est dans son intérêt. Et alors ? Est-ce une honte ? Je lis beaucoup d’articles et d’analyses qui parlent de cela. Mais je ne vois pas où est le mal ? En principe, on est fier de vouloir la paix civile et la coexistence et de considérer qu’elles sont dans son intérêt. Nous sommes donc un parti qui considère que son intérêt est celui de son peuple et de ses gens, c’est-à-dire la sécurité, la stabilité et la paix dans le pays. C’est ce que nous voulons. Par conséquent, nous espérons dans la prochaine période que les choses évoluent dans le sens de l’accord conclu et que le travail se fasse dans cet esprit. C’est ce qui est demandé et pas seulement que le Hezbollah ne cherche pas à éliminer qui que ce soit, comme certains le disent ou le croient…

Ce qui est requis, c’est donc que nul ne cherche à éliminer l’autre, que tous soient présents et coopèrent entre eux.

Ce qui est arrivé n’est pas plus difficile que la guerre de juillet. Après cette guerre et la célébration qui avait eu lieu dans la banlieue sud, nos dos étaient striés par les coups de poignards. J’avais pourtant déclaré : il faut  surmonter le passé et rester solidaires, main dans la main, coopérant pour reconstruire notre pays, le protéger et le développer. Je répète cela aujourd’hui.

Dans le sillage de la situation interne, il y a l’élection partielle de Tyr, dans le caza de Tyr. Je profite de cette occasion pour appeler nos gens et tous ceux qui sont inscrits dans ce caza à participer à cette élection.

Bien entendu, nous regrettons la démission de notre cher frère, sayed Nawaf Moussawi, pour des raisons personnelles et familiales connues de tous. Nous demandons à Dieu de lui venir en aide dans cette situation. Il nous manquera dans la vie parlementaire. Mais de toute façon, il poursuivra son action en tant que cadeau sein du Hezbollah, avec nos frères les moujahidins dans d’autres domaines.

Cette démission a rendu inévitable la tenue d’une élection partielle. Dans le cadre de l’entente conclue entre le hezbollah et Amal, il était normal que nous choisissions le candidat qui devrait succéder à sayed Nawaf pour ce siège. Après réflexion et étude des possibilités, nous avons choisi notre frère cheikh Hassan Ezzeddine  pour être notre candidat pour ce siège et pour cette responsabilité.

Je ne vais pas parler de cheikh Hassan. Nous le ferons ultérieurement. Mais pour les raisons que j’avais développées dans le cadre des meetings électoraux dans le caza de Tyr en 2018, je vous demande de participer au scrutin. Nous espérons que le candidat que nous avons choisi, qui est aussi celui du tandem Amal-Hezbollah, et qui a de grandes qualités de stabilité, de solidité et de cohérence, obtiendra votre appui et votre confiance pour qu’il puisse poursuivre sur le chemin tracé et servir les mêmes objectifs et le même programme que nous avons proposés depuis le début.

Nous parlerons plus longuement de cette élection plus tard.

Pour conclure, je voudrais vous remercier tous pour cette présence massive, dans cette région et dans ce lieu, car cette présence fait partie de la guerre. Vous étiez tout ce temps sous le soleil et je dois dire que j’ai chaud avec vous…

En restant sous le soleil et en supportant la fatigue de cette présence, vous participez à la bataille, à la guerre. Vous faites partie de cette image, de ce paysage et des éléments de force. Par votre présence, vous adressez un message fort à l’ennemi, à tous ceux qui veulent du mal à cet axe et qui le guettent pour profiter de la moindre faiblesse. C’est cela le peuple de la résistance, son environnement. Son présent est à l’image de son passé et il en sera ainsi à l’avenir.

Cette présence impressionnante de nos ulémas, de nos responsables, de nos ministres, de nos députés, des présidents et de leurs représentants, de nos partis, de nos mouvements, de nos hommes, de nos femmes, de nos petits et de nos grands, des familles de nos martyrs, des blessés, de tous ceux que nous aimons et derrière eux de l’armée et de la résistance est un message en soi. Grâce à vous et avec  vous nous remporterons cette guerre, nous nous défendrons et nous resterons fiers et nous relèverons notre pays et règlerons si Dieu le veut, tous les problèmes.

Soyez bénis et allez en paix.

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