Damas hostile à une «zone de sécurité» évoquée par Washington et Ankara
Par AlAhed avec agences
Les autorités à Damas ont dénoncé vendredi des pourparlers entre les Etats-Unis et la Turquie sur la création d'une «zone de sécurité» en Syrie, y voyant une «ingérence américaine destructrice».
La Turquie avait fait état mardi de discussions entre responsables militaires américains et turcs sur la mise en place de cette zone destinée à séparer la frontière turque de combattants kurdes soutenus par les Etats-Unis, dans le nord de la Syrie en guerre depuis 2011.
Sa mise en place avait été proposée en janvier par Washington, au moment où Ankara menaçait de lancer une offensive contre une milice kurde soutenue par Washington et impliquée dans la lutte contre le groupe terroriste «Daech».
Selon Ankara, Donald Trump proposait de créer une zone de plusieurs km de profondeur à partir de la frontière turque pour la séparer des territoires contrôlés par cette milice des Unités de protection du peuple (YPG).
«La Syrie réitère son rejet catégorique de toute entente américano-turque, qui représente une agression flagrante de la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie», a indiqué une source aux Affaires étrangères citée par l'agence officielle Sana, en condamnant «la poursuite de l'ingérence américaine destructrice».
Mercredi, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu s'était dit «insatisfait» des propositions américaines sur la «zone de sécurité», sans autre précision. Les YPG sont soutenues par plusieurs pays occidentaux. Ces combattants kurdes ont été en première ligne dans le combat contre «Daech».
La Turquie a déjà mené deux offensives entre 2016 et 2018 en Syrie et menace de lancer de nouvelles opérations contre les forces kurdes. Le gouvernement turc qualifie les YPG de «groupe terroriste» en raison de leurs liens étroits avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qui livre une sanglante guérilla contre Ankara depuis plus de 30 ans.