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Washington demande à l’Arabie saoudite de libérer Raïf Badawi

Washington demande à l’Arabie saoudite de libérer Raïf Badawi
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Par AlAhed avec AFP

Le vice-président américain Mike Pence a demandé jeudi à l’Arabie saoudite de libérer le blogueur Raïf Badawi, dans une rare prise de distance de l’administration Trump à l’égard de cet allié stratégique.

S’exprimant lors d’une conférence sur la liberté religieuse à Washington, le vice-président américain a cité Raïf Badawi dans une liste de personnes détenues pour s’être exprimées sur les religions en Arabie saoudite, mais aussi en Érythrée, en Mauritanie et au Pakistan.

«Le peuple américain est à leurs côtés, et aujourd’hui les États-Unis d’Amérique appellent les gouvernements d’Érythrée, de Mauritanie, du Pakistan et d’Arabie saoudite à respecter le droit de conscience de ces hommes et à les libérer», a dit le vice-président républicain.

«En Arabie saoudite, le blogueur Raïf Badawi est toujours en prison sous l’accusation d’avoir critiqué l’islam sur des médias électroniques», a souligné Mike Pence.

Raïf Badawi est emprisonné depuis 2012 et a été condamné en novembre 2014 à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour «insulte à l’islam». Les 50 premiers coups de fouet lui avaient été infligés en 2015 à Jeddah mais les autres séances, qui devaient être hebdomadaires, avaient été suspendues après une vague de protestations.

Farouche défenseur de la liberté d’expression, Raïf Badawi avait demandé sur son site Internet la fin de l’influence religieuse dans le royaume saoudien, régi par le wahhabisme.

L’ombre de Khashoggi

L’administration du président Donald Trump est sous pression des démocrates du Congrès et de certains républicains pour avoir répondu de façon trop conciliante selon eux à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, étranglé et démembré dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul.

Khashoggi, résident aux États-Unis, s’y était rendu pour effectuer une démarche administrative.

Donald Trump loue au contraire ses excellentes relations avec le prince héritier Mohammed Ben Salmane, homme fort du régime.

Il estime aussi qu’il n’est pas question de se brouiller avec un régime qui est un des tout premiers clients de l’industrie d’armement américaine et qui partage son hostilité à l’égard de l’Iran.

Signe de ces résistances à sa politique vis-à-vis de Ryad, le Congrès a voté mercredi une résolution bloquant une vente d’armes à l’Arabie saoudite, qu’il ne pourra surmonter qu’en y apposant son veto.

Le blogueur Raïf Badawi s’était vu décerner en 2015 le Prix Sakharov par le Parlement européen, une prestigieuse distinction en faveur des droits humains et de la liberté d’expression.

Son épouse, Ensaf Haidar, et ses trois enfants vivent au Canada, où le premier ministre Justin Trudeau a fait de sa libération une de ses priorités.

 

 

 

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