Berry: «Le Liban ne sera pas partenaire de la vente de la Palestine»
Par AlAhed avec agences
Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a critiqué dimanche la proposition d'investissement de 50 milliards de dollars du gouvernement Trump, affirmant que Beyrouth ne sera pas «tentée» par l'argent au detriment de la cause palestinienne et des droits des Palestiniens. La réaction de M. Berry constitue le premier commentaire officiel d’un responsable libanais au sujet du volet économique du «plan Kushner», depuis qu’il a été dévoilé en détail samedi par la Maison-Blanche.
«Mister Kushner, le Liban et les Libanais ne seront ni témoins ni partenaires de la vente de la Palestine » en échange de 30 pièces d’argent», a affirmé le président du Parlement.
Il a affirmé que ceux qui croient que Beyrouth sera séduit par des milliards de dollars alors que le Liban traverse une crise économique se «trompent».
Soulignant que son commentaire intervient «dans l’attente d’une position libanaise unifiée» sur le plan Kushner, qui prévoit des investissements financiers dans les territoires palestiniens et les pays voisins à hauteur de 50 milliards de dollars et afin que «le silence du Liban ne soit pas considéré par certains comme une approbation des propositions empoisonnées» des États-Unis, M. Berry a affirmé que «le seul investissement qui ne trouvera pas sa place au Liban est un investissement fait aux dépens de la cause palestinienne, des droits des Palestiniens au retour sur leurs terres et au détriment de l’établissement d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem pour capitale».
Il a ajouté que le Liban et les pays arabes «résisteront de toutes les façons possibles à l’implantation» des réfugiés palestiniens.
«Nous en appelons à ce qui reste de décence chez les pays arabes afin qu’ils ne permettent pas que la cause des Palestiniens soit condamnée à mort sur leurs propres terres», a-t-il dit. « Malheureusement, cette cause est, comme d’habitude, la cible d’une tentative de meurtre au moyen d’armes financières arabes », a souligné le chef du Législatif.
Le représentant au Liban du mouvement Hamas, Ahmad Abdel-Hadi, a salué la prise de position de Nabih Berry et «son soutien à la résistance palestinienne».
Samedi, Washington a dévoilé le volet économique du futur «plan américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien», qui promet entre autres de booster l’économie palestinienne avec pour objectifs affichés de récolter plus de 50 milliards de dollars et de créer un million d’emplois sur dix ans. Cette initiative sera discutée lors d’une conférence mardi et mercredi à Bahreïn, boycottée déjà par les Palestiniens et à laquelle le Liban a annoncé qu’il n’assistera pas.