En Algérie, les incarcérations d’ex-dirigeants n’ont pas calmé la rue
Par AlAhed avec AFP
L'emprisonnement d'ex-dirigeants politiques piliers de la présidence d'Abdelaziz Bouteflika n'a pas calmé la contestation en Algérie, où les manifestants sont à nouveau mobilisés en masse vendredi pour réclamer le départ de «tout le système».
Ce 17e vendredi consécutif de manifestations coïncide à Alger avec le 18e anniversaire, jour pour jour, d'une grande marche kabyle sur Alger, le 14 juin 2001, violemment réprimée et qui avait tourné à l'émeute. Toute manifestation est depuis strictement interdite dans la capitale algérienne.
L'interdiction est toujours en vigueur mais depuis le 22 février, la police ne peut empêcher le mouvement de contestation inédit et massif d'envahir les rues chaque vendredi et certains autres jours.
Ce vendredi, les rues d'Alger sont noires de monde, la foule défilant aux cris de «Voleurs, vous avez pillé le pays!», à l'issue d'une semaine marquée par le placement en détention préventive de deux anciens Premiers ministres et proches de M. Bouteflika, Ahmed Ouyahia, 66 ans et Abdelmalek Sellal, 70 ans.
Pas plus que la démission d'Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, ces incarcérations n'ont calmé les manifestants qui continuent de réclamer massivement le départ de tous les anciens fidèles ayant accompagné le président déchu durant ses 20 ans au pouvoir.
Ils visent notamment le président par intérim Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bedoui et le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah.