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Une centaine de morts dans un nouveau carnage au Mali

Une centaine de morts dans un nouveau carnage au Mali
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Par AlAhed avec AFP

Un village dogon a été «quasiment rasé» dans le centre du Mali, en proie à un cycle d'atrocités entre communautés de plus en plus antagonistes, lors d'une attaque dans la nuit de dimanche à lundi.

Cette tragédie fait suite au massacre le 23 mars de quelque 160 Peuls par de présumés chasseurs dogons dans cette région, proche de la frontière avec le Burkina Faso, devenue la plus violente du pays.

Depuis l'apparition en 2015 du groupe terroriste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent essentiellement l'agriculture et qui ont créé leurs «groupes d'autodéfense».

«Des hommes armés, soupçonnés d'être des terroristes, ont lancé un assaut meurtrier contre le paisible village de Sobame Da», également connu sous le nom de Sobane-Kou, dans la commune de Sangha, dans la région de Mopti, a indiqué le gouvernement.

Le bilan provisoire «fait état de 95 morts et de 19 portés disparus, plusieurs animaux abattus et des maisons incendiées» précise le gouvernement, qui parle d'un «large ratissage pour traquer les auteurs» de ce «carnage».

«C'est un village dogon qui a été quasiment rasé», a confié une source de sécurité malienne sur place. Les assaillants étaient venus pour «tirer, piller et brûler», a estimé un élu local, en évoquant des « corps calcinés».

Selon un rescapé, Amadou Togo, les assaillants étaient «une cinquantaine d'hommes lourdement armés, venus à bord de motos et de camionnettes». «Ils ont d'abord encerclé le hameau avant de lancer l'assaut; tous ceux qui ont voulu fuir ont été abattus», a-t-il raconté.

Certains ont été égorgés et éventrés, des greniers et du bétail ont été brûlés. Personne n'a été épargné : femmes, enfants et vieilles personnes. Nous avons compté 95 morts, 38 blessés sur place, avec des portés disparus au nombre d'une vingtaine, a-t-il souligné.

«Comme une déclaration de guerre»

L'association de chasseurs dogons Dan Nan Ambassagou, dont le gouvernement avait annoncé la dissolution le 24 mars, au lendemain du massacre d'Ogossagou, a condamné un «acte terroriste et génocidaire intolérable». Dans un communiqué, le mouvement «considère cette attaque comme une déclaration de guerre et en prend acte».

Le groupe, qui avait démenti en mars toute implication dans la tuerie d'Ogossagou, mais rejeté sa dissolution et refusé de «déposer les armes», réitère «sa disponibilité» aux populations pour «assurer davantage leur sécurité» face aux carences de l'État et de la communauté internationale.

Dans son dernier rapport sur le Mali, daté du 31 mai, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait mis en garde contre de nouvelles «atrocités» dans le centre du pays.

Afin de les prévenir, il avait appelé le gouvernement malien à «s'attaquer aux mouvements extrémistes, aux tensions intercommunautaires, à la prolifération des armes légères et de petit calibre et à l'acquisition d'armes par des groupes d'autodéfense fondés sur l'appartenance ethnique».

 

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