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La Belgique prête à suspendre ses ventes d’armes à l’Arabie

La Belgique prête à suspendre ses ventes d’armes à l’Arabie
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Par AFP

La Belgique est prête à suspendre ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite si elles sont utilisées dans des conflits dans d’autres pays, ont annoncé samedi les autorités belges.

«Dès l’instant où il apparaitrait que des armes n’ont pas, in fine, été utilisées à l’endroit ou dans le pays auquel elles étaient destinées, il y aura effectivement une réaction de la Région wallonne», a affirmé samedi le ministre président de la région Willy Borsus à la RTBF.

«Cela peut aller jusqu’à la suspension des licences d’armes déjà accordées, puisque c’est ce dont il est question», a-t-il expliqué.

En Belgique, l’attribution de licences d’exportation aux fabricants d’armes ou d’équipements militaires est une compétence de l’exécutif des régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles).

Une enquête publiée mercredi par le quotidien Le Soir a révélé que Ryad faisait usage d’armes et de technologies belges pour ses opérations au Yémen.

«Je crois qu’il serait bon que l’on suspende les contrats de livraison d’armes à l’Arabie saoudite», a plaidé le chef de la diplomatie Didier Reynders dans un entretien à la RTBF, en invitant les régions, particulièrement la Wallonie, à prendre une telle décision.

Ryad est un des ses principaux clients de la Wallonie, qui représente en terme d’emplois environ les trois quarts du secteur belge de l’armement. La région est l’unique actionnaire du fabricant de mitrailleuses et de fusils d’assaut FN Herstal.

«S’il y a des éléments démontrant effectivement l’utilisation d’armes dans un conflit en cours, comme au Yémen, on doit aller vers ces suspensions et je pense que le gouvernement wallon doit le faire», a plaidé Didier Reynders.

Le chef de la diplomatie va porter aujourd’hui ce débat durant la réunion avec ses homologues de l’UE. Il devrait se heurter à son homologue français Jean-Yves Le Drian.

Important fournisseur d’armes à l’Arabie Saoudite, la France assume ses ventes. Le président Emmanuel Macron a assuré avoir la «garantie» qu’elles «n’étaient pas utilisées contre des civils» dans la guerre au Yémen.

L’Arabie saoudite a pris la tête en 2015 d’une coalition militaire comprenant les Emirats arabes unis qui mène une offensive contre le Yémen pour soutenir le président fugitive Abd Rabbo Mansour Hadi contre le mouvement Ansarullah. Ce conflit, l’une des pires crises humanitaires en cours, a fait des dizaines de milliers de morts.

Ryad soutient également le Libyen Khalifa Haftar, dont les forces sont engagées dans une offensive contre Tripoli pour renverser le gouvernement reconnu par la communauté internationale.

 

 

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