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Rohani : L’accord nucléaire sera un accord gagnant-gagnant ou il ne sera pas

Rohani : L’accord nucléaire sera un accord gagnant-gagnant ou il ne sera pas
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Par AlAhed avec PressTV

Au cours d'un discours tenu mercredi en direct sur les médias nationaux, le président iranien Hassan Rohani a détaillé le contenu de la lettre envoyée par Téhéran aux cinq pays signataires de l’accord nucléaire (Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie + Chine) dans laquelle il annonce la décision du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien de suspendre l’application de « certains engagements de l’Iran au titre de l’accord sur le nucléaire de 2015 ». Le président iranien a annoncé la « première étape de la riposte » :

Nous avons amplement droit de prendre des mesures de rétorsion

« À 14 reprises, l'Agence internationale de l'énergie atomique a confirmé le refus des signataires du PGAC autre que l'Iran de respecter leurs engagements. Or c'est un principe juridique que de tout devoir ramener aux droits. Le PGAC nous en procure des droits pas dans l'état actuel où il est. Et de l'aveu même de l'AIEA, il existe un flagrant déséquilibre dans les modalités de l'application de l'accord, ce qui nous donne amplement droit de prendre des mesures de rétorsion. Ces mesures interviennent au bout d'un an de patience, marqué par de nombreux efforts de la partie iranienne pour préserver l'accord. Nous ne voulons ni sortir l’accord, ni le vicier, mais il devrait être relancé sur de nouvelles bases et c'est ce que l'Iran annonce et fait aujourd'hui. »

Le président s'est ensuite référé aux articles 26 et 36 du PGAC pour annoncer la première étape de la riposte iranienne :

« En vertu de ces deux articles, l'Iran cesse, à partir d'aujourd'hui, la vente de son uranium enrichi ainsi que la vente de son eau lourde. En vertu de l'accord, l'Iran s'engageait à vendre en échange de yellow cake son uranium enrichi, dès que son volume atteindra les 300 kilogrammes. De même, l'Iran vendait son eau lourde chaque fois que son volume de production s'établissait à 130 kilogrammes. Eh bien, cette double vente s'arrête dès aujourd'hui et cette mesure durera soixante jours.

Pendant ce premier délai, nous restons parfaitement ouverts au dialogue. Nous demandons le retour à la table des négociations avec le G5 pour discuter très concrètement de deux choses : pétrole et transactions bancaires. Si ce dialogue aurait lieu et si l'Iran aurait gain de cause, il y aura un retour à la case départ dans le cadre du PGAC.

Seconde étape de sa riposte au bout des prochains 60 jours

Mais au bout des prochains 60 jours, si aucun progrès n'est constaté, l'Iran passera à la seconde étape de sa riposte : le PGAC nous engageait à maintenir le niveau de notre enrichissement à 3.67. Et bien l'Iran renoncera à cet engagement et enrichira son uranium sans s'adapter à un quelconque plafond. Mais cette seconde phase a aussi un autre aspect: suivant le PGAC, les 5+1 s'engageaient à renouveler les installations du réacteur à eau lourde d'Arak. Ils n'ont pas tenu leur engagement. Et bien au bout de 60 jours à partir d'aujourd'hui et si nous n'avons pas gain de cause, nous allons relancer l'activité du réacteur d'Arak tel que cela fut le cas avant la signature de l'accord de 2015. Cette phase durera aussi 60 jours et évidemment, si aucune réponse ne satisfait nos exigences légitimes, on passera à l'étape suivante.

J'ai écrit très clairement dans ma lettre adressée aux cinq pays signataires que s'ils étaient tentés de nous renvoyer devant le Conseil de sécurité, ils se heurteraient à une très ferme réponse de notre part. Cette fermeté est parfaitement détaillée dans ma lettre. » 

L'inaction de l'Europe menace l'existence même du PGAC

Ainsi le président iranien s'est adressé à l'Europe dont l'inaction menace l'existence même du PGAC : « Il est impossible de demander à l'Iran de faire seul les frais de l'accord alors que les autres parties font preuve d'une totale apathie. Le monde sait parfaitement ce que l'Iran a accompli pour assurer la sécurité régionale et internationale dans une vaste étendue qui va du golfe Persique à la Méditerranée, de la mer Caspienne à la mer Rouge. Vous (Européens, NDLR) êtes parfaitement conscients du rôle et du poids de l'Iran dans la lutte contre le terrorisme dans la région et si ce n'était pas notre contribution, les terroristes opéreraient très librement, à l'heure qu'il est, dans les capitales européennes.

Vous savez aussi que, sans l'Iran qui accueille des millions de réfugiés, l'Europe aurait dû les accueillir et ce, sans compter notre franche et dévouée contribution à la lutte contre le narcotrafic. Toutes ces démarches coûtent des milliards de dollars et la politique des Américains nous empêchent d'en assumer les frais. Et d'ailleurs, il est impossible que nous soyons les seuls à faire les frais de la sécurité de la région et du monde et à agir dans le sens de la paix et du développement. Ce sont des enjeux qui demandent l'engagement et la contribution de toutes les parties. »

Et le président de conclure : « L'Iran n'a pas quitté la table des négociations mais utilise dès aujourd'hui un nouveau langage pour dialoguer, un langage juridique différent de notre langage d'hier, un langage plutôt politique... Les Américains ont voulu faire du PGAC un accord gagnant-perdant en défaveur de l'Iran voire de l'Europe. Ils en ont été incapables jusqu'ici. Le PGAC sera un accord gagnant-gagnant ou il ne le sera pas. »

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