Porte-avions américain au Moyen-Orient: un bluff de 100.000 tonnes?
Par AlAhed avec Sputnik
La capacité des États-Unis de projeter la force grâce au porte-avions qu’ils ont envoyé vers les côtes iraniennes a suscité les doutes d’un journaliste du Frankfurter Allgemeine, Lorenz Hemicker, pour lequel le groupe aéronaval US est un «bluff de 100.000 tonnes».
Le journaliste du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine, Lorenz Hemicker a remis en question la capacité des États-Unis de projeter la force à l'aide du porte-avions qu'ils ont envoyé vers les côtes iraniennes.
Dans son article, il se demande si le groupe aéronaval américain est un «bluff de 100.000 tonnes».
«Bien que la puissance de frappe du groupe aéronaval et des bombardiers américains ne fasse pas de doute, la question reste cependant de savoir si les paroles de Bolton produiront un effet sur l'Iran. Et cela pour deux raisons», a noté M. Hemicker.
Il rappelle tout d'abord qu'il y a eu des situations dans le passé où les porte-avions américains «ne passaient pas aux actes après les propos énoncés par le gouvernement Trump». Ainsi, en avril 2017, lors de l'exacerbation du conflit nord-coréen, le locataire de la Maison-Blanche avait annoncé que le porte-avions Carl Vinson serait envoyé en mer du Japon. En réalité, le groupe aéronaval avait pris une direction opposée pour participer à des exercices dans l'océan Indien.
Le journaliste a ajouté que la présence de porte-avions américains au large de l'Iran n'était plus depuis longtemps l'exception, mais plutôt la règle. D'autant que beaucoup d'éléments indiquaient que l'USS Abraham Lincoln se dirigeait déjà vers l'Arabie.
L'envoi du porte-avions Abraham Lincoln et de bombardiers dans le Golfe a été annoncé par le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton. Selon lui, Washington transmet ainsi «un message clair et sans équivoque au régime iranien: toute attaque contre les intérêts des États-Unis et de leurs alliés rencontrera une force implacable».
Un porte-parole du Conseil suprême iranien de sécurité nationale a déclaré pour sa part que Téhéran doutait qu'en envoyant un porte-avions vers les côtes iraniennes, les États-Unis souhaitent mettre à l'épreuve les capacités des forces armées locales.
Les tensions américano-iraniennes sont montées d'un cran suite à la décision des États-Unis de reconnaître les Gardiens de la Révolution islamique comme «organisation terroriste». Le Conseil suprême iranien de sécurité nationale a à son tour qualifié le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) d'organisation terroriste et les USA d'État sponsor du terrorisme.
Le déploiement du groupe naval des États-Unis à proximité des côtes iraniennes intervient un an après le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, alors que le gouvernement Trump s'apprête à annoncer une nouvelle série de sanctions contre l'Iran.