Afghanistan: pourparlers américano-talibans suspendus pour l’ouverture du Ramadan
Par AFP
Les pourparlers sur la paix en Afghanistan entre Etats-Unis et “talibans” à Doha marquent une pause lundi, premier jour du ramadan, alors que les deux parties semblent buter sur la question centrale du calendrier de retrait des forces américaines.
Le porte-parole politique des “talibans” à Doha, Suhail Shaheen, a annoncé dans un tweet cette pause en ce premier jour du mois de jeûne, les négociations devant reprendre mardi.
Sultan Barakat, directeur du Centre d'études sur les conflits et l'aide humanitaire à Doha, a également annoncé que les pourparlers reprendront mardi, estimant que les négociations, démarrées ont "bien progressé".
Mais dans un entretien avec l'AFP, Suhail Shaheen, a affirmé dimanche que les discussions butent sur la question centrale du calendrier de retrait des forces armées américaines.
Avant d'annoncer un calendrier de retrait, les Etats-Unis veulent d'abord que les “talibans” offrent des garanties de sécurité en matière de contre-terrorisme, s'accordent sur un cessez-le-feu et l'ouverture d'un dialogue inter-afghan avec des représentants du gouvernement et d'autres responsables.
Mais les “talibans” préviennent qu'ils ne souhaitent pas aller de l'avant tant que les Etats-Unis n'auront pas annoncé formellement ce calendrier de retrait.
Le président Ashraf Ghani avait appelé la semaine dernière les talibans à un cessez-le-feu pour le premier jour du ramadan, lors d'un discours à l'issue de la "loya jirga", vaste assemblée qui avait rassemblé des milliers de hauts dignitaires afghans à Kaboul.
Il a renouvelé cet appel lundi dans un message vidéo à l'occasion de l'ouverture du ramadan.
"Le ramadan est un mois de paix et de réconciliation. J'appelle une fois de plus les talibans à faire preuve de respect ce mois-ci et à tenir compte des exigences du peuple afghan en matière de paix et de réconciliation", a-t-il dit.
Dans la résolution finale de la loya jirga, les 3.200 politiciens, responsables religieux, dirigeants communautaires et membres de la société civile avaient appelé à un cessez-le-feu "immédiat et permanent" qui débuterait lors du premier jour du ramadan.
Dans un communiqué, les “talibans” avaient implicitement repoussé la proposition et ont dimanche revendiqué l'attaque d'un poste de police dans une province du nord du pays, tuant au moins 13 policiers et blessant 55 personnes, dont de nombreux civils.