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Algérie: dixième vendredi consécutif de manifestations contre le régime

Algérie: dixième vendredi consécutif de manifestations contre le régime
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Par AlAhed avec AFP

Le mouvement de contestation en Algérie teste vendredi sa capacité à rester mobilisé lors du 10e vendredi consécutif de manifestations à travers le pays, sur fond de limogeages de symboles du régime Bouteflika déchu et d’incarcérations dans des affaires de corruption présumée.

«Pas de demi-révolution», titre en une l'édition week-end du quotidien El Watan, appelant à continuer à manifester jusqu'au départ du «système» dans son entier.

Des appels similaires continuent d'être relayés sur les réseaux sociaux.

Des centaines de manifestants ont été rassemblés en début de matinée devant la Grande Poste, bâtiment emblématique du cœur d'Alger, devenu le point de ralliement de la contestation, aux cris de «Système, dégage!», «Vous avez pillé le pays, voleurs!».

Les manifestants pourraient être encouragés à poursuivre leur mouvement, à l'issue d'une semaine marquée par de nouveaux limogeages, des convocations judiciaires et poursuites annoncées contre des caciques du régime et le placement en détention provisoire de riches hommes d'affaires.

D'autant que le pouvoir ne cède pas sur l'essentiel des revendications: Abdelkader Bensalah, apparatchik ayant accompagné Abdelaziz Bouteflika au long de ses 20 ans au pouvoir jusqu'à sa démission le 2 avril, est toujours chef de l'Etat par intérim. Et Noureddine Bedoui, autre fidèle dévoué, toujours Premier ministre d'un «gouvernement de la honte», comme le nomment les manifestants.

Les manifestants refusent particulièrement que les structures et figures de l'appareil hérité de M. Bouteflika organisent la présidentielle fixée au 4 juillet et réclament une transition dirigée par des structures ad hoc.

«Pas de pression»

L'armée, replacée au centre de la vie politique depuis le départ de M. Bouteflika, continue à insister pour que la présidentielle se tienne dans les délais prévus par la Constitution.

L'incarcération en début de semaine de trois frères Kouninef, famille propriétaire d'un géant privé du BTP algérien, bénéficiaires de gigantesques contrats publics, ne peut que satisfaire la contestation qui depuis le 22 février dénonce les liens troubles entre la présidence Bouteflika et les «oligarques».

Réputés proches de Saïd Bouteflika, frère et conseiller abhorré du président déchu, les frères Kouninef sont soupçonnés de «non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics» et «trafic d'influence».

Mais le placement en détention préventive, simultanément, d'Issad Rebrab, première fortune d'Algérie et patron du conglomérat Cevital, premier employeur privé du pays, qui entretenait des relations notoirement tendues avec l'entourage de M. Bouteflika, a semé le doute sur les objectifs réels de ces enquêtes.

Une partie de la presse a qualifié «d'injonctions» les appels répétés à «accélérer la cadence» des enquêtes anticorruption, lancés aux autorités judiciaires par le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée et de facto homme fort du pays.

L'armée a dénoncé «une lecture erronée» des déclarations du général Gaïd Salah, et le Parquet a assuré n'avoir subi «aucune pression».

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