Syrie: la coalition «anti-Daech» a tué 1.600 civils à Raqqa durant son offensive en 2017
Par AlAhed avec AFP
Plus de 1.600 civils ont été tués en quatre mois durant l'offensive de la coalition internationale «anti-Daech» en 2017 dans la ville syrienne de Raqqa, selon un rapport publié jeudi par Amnesty International.
Ex-capitale de facto du «califat» autoproclamé en 2014 par «Daech», la ville de Raqqa, dans l'est de la Syrie, a été détruite à près de 80% lors d'une offensive d'envergure menée en 2017 par cette coalition dirigée par les États-Unis.
«De nombreux bombardements aériens n'étaient pas précis et des dizaines de milliers de tirs d'artillerie ont été lancés de façon aveugle» durant cette offensive, a affirmé jeudi Donatella Rovera, conseillère en gestion de crise à Amnesty.
Amnesty a mené cette enquête en collaboration avec Airwars, une ONG qui recense les victimes civiles de tous les bombardements aériens dans le monde.
Les États membres appelés à leurs responsabilités
Leurs résultats sont le fruit de mois de recherches sur le terrain et d'analyses de données, dont plus de deux millions d'images satellitaires passées au crible par 3.000 volontaires associés au projet, lancé en novembre par Amnesty.
Les auteurs de cette enquête sans précédent ont exhorté les principaux pays membres de la coalition, parmi lesquels les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, à faire preuve de plus de transparence et à prendre leurs responsabilités.
«Amnesty International et Airwars appellent les forces de la coalition à arrêter de nier l'ampleur choquante des morts de civils et de la destruction que leur offensive à Raqqa a causé», a indiqué le rapport.
«La coalition a admis être responsable de la mort de 159 civils, soit environ 10% du nombre total recensé» de victimes, a déploré Amnesty.
Selon Donatella Rovera, le bilan élevé de victimes civiles est notamment lié à «des failles du renseignement».
Dans de nombreux cas, des bâtiments résidentiels ont été pris pour cible, tuant des familles entières qui y vivaient ou qui s'y abritaient, «faute de surveillance suffisante en amont», a-t-elle estimé, ajoutant que «la présence de civils dans ces bâtiments aurait été détectée, s'il y avait eu une surveillance adéquate de ces bâtiments».