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Les lobbies de l’argent et des armes: les électeurs numéro un d’«Israël»

Les lobbies de l’argent et des armes: les électeurs numéro un d’«Israël»
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Source : Al-Akhbar, traduit par AlAhed

Malgré toute la propagande faite pour promouvoir le modèle démocratique israélien «idéal», la réalité est bien différente. Les grands lobbies liés aux banques et aux industries militaires exercent une grande influence sur les primaires des partis, qui décident des gagnants et des perdants aux élections de la Knesset. Il s’agit d’un fait controversé, car les partis eux-mêmes cherchent à amoindrir l'influence de ces mêmes secteurs qui forment une grande partie des électeurs.

L’ennemi israélien est constamment présenté comme la «seule démocratie au Moyen-Orient», tandis que les pays occidentaux, sous les directifs des États-Unis, utilisent cette propagande pour justifier leur soutien à «Tel-Aviv» dans cet «Orient noir». Mais sur le terrain, «Israël» n'est pas aussi clair qu’on le présume et ses élections ne sont pas exemptes de corruption et de favoritisme, desquels sont toujours accusés les pays arabes. Dans l’entité sioniste, les grandes entreprises et les secteurs militaires dominants, cherchent à faire réussir leurs candidats aux primaires au sein des partis et jouent un rôle important dans l’ascension ou la chute des membres de la Knesset, en fonction de leurs performances.

Des entreprises, des secteurs industriels et des banques exploitent la période des primaires des partis israéliens pour renverser des candidats qu’ils ne souhaitent pas voir à la Knesset. Dans ces élections, qui précèdent les élections générales, les candidats du parti sont élus directement des membres, et figurent sur la liste des partis allant de 1 à 120 (selon le nombre de voix), soit le nombre de sièges à la Knesset. Selon le système électoral, cet arrangement est nécessaire car si un parti obtient suffisamment de voix pour gagner dix sièges, les dix premiers candidats sur la liste des «candidats à la majorité» entrent à la Knesset, et si un membre du parlement décède ou abandonne son siège, c’est le membre suivant de la liste qui le remplace. Il convient de mentionner ici que l’entité sioniste a hérité ce système électoral des colons juifs pendant le mandat britannique qui a été adopté pour assurer la représentation de la plupart des composantes des nouveaux occupants de la Palestine, leur permettant ainsi d'accéder au gouvernement. Pour les partis religieux, c'est leur leadership spirituel qui détermine les candidats aux élections.

L'influence des entreprises et des banques israéliennes commence lors des primaires, car elles veillent à ce que les «non-approuvés» ne fassent pas partie des dix premiers noms de la liste des «candidats à la majorité», les empêchant ainsi d'entrer au Parlement. Lors des récentes élections «primaires», auxquelles ont participé le Likoud et le Parti travailliste, la pression exercée par les entreprises et les banques a permis de renforcer la position de certains candidats et d'affaiblir d'autres qui étaient pourtant considérés comme «les stars» du parti. Cependant, leur performance au cours du dernier mandat de la Knesset et leur opposition à certaines entreprises ont provoqué leur perte aux élections et donc l'impossibilité d'obtenir une place avancée sur les listes du parti. Le 13 février 2019, Barak Gonen et Harel Freemak, dirigeants de l'association «Justice financière -Citoyens pour l'intégrité, la concurrence et la transparence du système bancaire», ont écrit un article dans le magazine «septième œil» selon lequel la perte du membre de la Knesset Eitan Kaplan, aux élections du parti, malgré sa place garantie sur la liste des candidats du parti, est due à son rôle majeur à la présidence du Comité économique de la Knesset, où il a promulgué une loi imposant des restrictions sur les publicités pour le tabac.

Les lobbies ne veulent pas voir les «non-approuvés» parmi les top 10 des listes des partis

En outre, l'intervention des banques aux élections primaires a amené Aiyelit Nehemias Verbin, membre du Parti travailliste à la Knesset, qui a aidé à former le Comité Fishman, à ne pas se présenter aux élections, sachant qu'il lui serait impossible d'obtenir un siège avancé sur la liste du parti. Son collègue Yossi Yona, l'un des députés les plus favorables à la loi visant à accroître la concurrence dans le système bancaire, a été attaqué par des banques et a remporté la 21ème place sur la liste des candidats du parti travailliste, une place qui n'est pas garantie, surtout que les sondages montrent que le parti travailliste ne remportera que huit sièges à la Knesset.

En revanche, le député italien Itzik Shmuli, qui a gagné la première place sur la liste des candidats travaillistes, est vivement soutenu par les banques. «Il était l'un des leaders des manifestations sociales en 2011. Après les manifestations, il a reçu des dons de l'homme d'affaires Noah Dankner. Il n’a pas participé aux délibérations du Comité de la réforme (la Knesset) qui a discuté de la réduction des monopoles des banques, bien qu'il soit membre», comme ont écrit Gonen et Fremak. Lors d'une réunion au sein de la commission des finances (à la Knesset), Shmuli «a aidé les banques à transformer les critiques publiques en contrôle bancaire et à critiquer ceux qui ont appelé à la modification de la politique bancaire».

Du côté du Likoud, la plupart des candidats ont travaillé pour fournir des services aux grandes entreprises dans lesquelles travaillent leurs partisans. Yisrael Katz, ministre des services de renseignement et des transports, a empêché l'entrée de voitures Uber à l'aéroport Ben Gourion pour satisfaire les chauffeurs de taxi de l'aéroport et les partisans du Likoud, qui perçoivent des salaires plus élevés que ceux d’Uber, il a alors gagné la troisième place dans la liste de son parti. Le ministre des Affaires sociales, Haim Katz, qui a également élu son directeur de bureau, Itai Attia, a été classé 15e dans la liste. Selon le rapport du contrôleur de l'État, elle est accusée de toucher un salaire (pot-de-vin) de l'industrie aérienne, bien qu'elle n'y travaille pas. Kern Barak a remporté la 26e place, (les sondages prévoient que le Likoud remportera 28 sièges), elle travaillait auparavant à la Knesset au profit des compagnies de cigarettes, du téléphone, des assurances et du pétrole. Le «militant du temple» le plus redoutable, le député de droite Yehuda Gilek, est resté en dehors de la liste en raison de son opposition à ces industries et de son insistance à l’augmentation de l'âge légal pour la vente de cigarettes.

La corruption ne se limite pas à l'influence des grandes entreprises et des banques dans les primaires, elle implique également que les partis eux-mêmes cherchent à satisfaire les secteurs comptant le plus grand nombre d’électeurs. Benjamin Netanyahu, l'actuel Premier ministre, a utilisé le vote des électeurs du Likoud employés par la société d'Etat «Aeronautics Industries Company» pour empêcher Gideon Saar de remporter la deuxième place sur la liste des candidats du parti (Netanyahu est le président du parti et il occupe catégoriquement la première place) de peur qu’il soit chargé de former un gouvernement. Selon le site israélien Globes «plus de la moitié des 15 000 travailleurs de l'industrie aérienne ont rejoint le Likoud en raison des activités du ministre de l'Industrie, Haim Katz, qui a dirigé le syndicat de la société pendant 22 ans, ce qui a augmenté la peur de Netanyahou de la création d’une alliance étroite entre les deux pôles de son parti Saar et Katz». Faisant référence à l'intérêt que Netanyahou donne pour «Aeronautics Industries Company», Globes a évoqué les visites répétées de Netanyahou à l'entreprise au cours des derniers mois. «L'intérêt de Netanyahu pour les industries aérospatiales est dû à l'intérêt de milliers de travailleurs qui ont rejoint les rangs du parti, dans le but d'éliminer toute coopération potentielle entre Katz, dont le pouvoir politique provient de l'industrie aérienne, et Saar», a déclaré une source du Likoud. Les tentatives de Netanyahu d’attirer les travailleurs de l’industrie aérienne ne se limitent pas à ses visites dans l’entreprise, mais également aux contrats d’industries militaires d’une valeur de 3,5 milliards de dollars signés en Inde et qui se concentrent sur l’industrie aérospatiale. Depuis qu'il a pris ses fonctions de ministre de la Défense en novembre dernier, Netanyahu a tenté d'annuler l'interdiction d'introduction en bourse de l’industrie aérospatiale, approuvé par l'ancien ministre, Avigdor Lieberman, sur laquelle les responsables de la société comptent pour réunir des fonds destinés au développement et au renforcement de la société.

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