L’Allemagne rapatrie plusieurs enfants de terroristes d’Irak

Par AlAhed avec AFP

L'Allemagne a rapatrié d'Irak plusieurs enfants de combattants terroristes, ont indiqué vendredi le ministère des Affaires étrangères et un avocat, alors que cette question épineuse est au menu d'une réunion internationale à Paris.

Le rapatriement de ces enfants est une première en son genre en Allemagne, deux semaines après l'éradication du soi-disant «califat» autoproclamé de «Daech» en Syrie.

Ils sont au nombre d'une petite dizaine, selon le ministère des Affaires étrangères. Tous ont été placés auprès de proches. Parmi ces mineurs figurent trois enfants, arrivés jeudi soir avec leur mère de 31 ans «à Stuttgart en provenance de la Turquie et immédiatement arrêtés à leur arrivée à l'aéroport», selon un communiqué de leur avocat Mahmut Erdem.

«Ma demande au gouvernement fédéral a été entendue», s'est-il félicité, demandant à ce que «d'autres rapatriés doivent suivre».

Actuellement, Berlin est en contact avec huit autres ressortissants allemands emprisonnés en Irak. «Leurs enfants, qui sont également détenus dans la prison, peuvent être emmenés en Allemagne auprès de proches disposés à les accueillir, si leurs parents ont donné leur consentement», a expliqué à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Comme dans d'autres pays occidentaux, le débat fait rage en Allemagne au sujet du sort de ces enfants. Les familles militent pour leur retour, soulignant qu'ils sont victimes d'une situation qu'ils n'ont pas choisie, alors que les autorités restent plus prudentes.

Le ministre de l'Intérieur a néanmoins estimé jeudi que ces enfants étaient «des victimes». Si des enfants ont été radicalisés, ils devraient être placés sous la garde d'un organisme spécialisé mais «ne seront pas enfermés», a précisé le ministre.

Selon le ministère de l'Intérieur, au moins 59 enfants de combattants terroristes allemands de «Daech» se trouvaient encore fin mars en Syrie.

Les initiatives se sont récemment multipliées en faveur des enfants d’extrémistes, dont nul ne connaît avec certitude le nombre. Ils seraient plus de 3500 originaires d'une trentaine de pays dans les camps de déplacés, selon l'ONG Save The Children.

Concernant les adultes, Berlin comme Paris souhaitent que les auteurs de crime perpétrés dans la région soient jugés sur place.

Selon le ministère de l'Intérieur allemand, au moins 66 combattants allemands de «Daech» sont actuellement prisonniers des «Forces démocratiques syriennes».

Les ministres de l'Intérieur du G7 sont réunis à Paris depuis jeudi pour discuter de la gestion des terroristes et de leurs familles.