Feu vert de Washington à des projets nucléaires en Arabie saoudite
Par AlAhed avec AFP
Les États-Unis ont donné leur feu vert à des entreprises américaines pour qu'elles puissent travailler sur six projets nucléaires en Arabie saoudite, a dit jeudi le secrétaire à l'Énergie Rick Perry, en dépit des critiques d'élus inquiets que le royaume ne cherche à acquérir l'arme atomique.
Lors d'une audition au Sénat, M. Perry a confirmé que l'administration Trump avait approuvé six dossiers pour du travail nucléaire préliminaire en Arabie et deux en Jordanie.
Perry, selon qui le département de l'Énergie a approuvé 37 des 65 dossiers dans le monde qu'il a reçus depuis 2017, a assuré que les États-Unis s'engageaient à garantir que les Saoudiens ne puissent pas retraiter le combustible usé pour fabriquer des armes nucléaires.
« Ce qui me préoccupe vraiment, c'est que si les États-Unis ne font pas de partenariat avec l'Arabie saoudite (ou) la Jordanie », ces deux pays « se tourneront vers la Russie et la Chine pour leur technologie nucléaire civile », a dit M. Perry.
Et « je peux vous assurer que ces deux pays se fichent complètement de la non-prolifération », a-t-il ajouté. « Nous avons un passif en matière de non-prolifération, et personne dans le monde ne fera ça mieux que nous ».
Le feu vert américain, rapporté mercredi par le site The Daily Beast, n'avait pas été annoncé, M. Perry affirmant que les entreprises concernées voulaient protéger leurs secrets de fabrication.
Mais des élus démocrates se sont dits inquiets que l'administration Trump ne soit en train d'approuver trop vite ces projets d'énergie nucléaire civile en Arabie, bien que le royaume n'ait pas cherché à passer un accord dit de la Section 123, aux termes duquel un pays s'engage à faire un usage pacifique de la technologie.
Les compagnies américaines n'ont pas le droit de transférer de matériel nucléaire à des pays sans cet accord.
Lors d'une audition du secrétaire d'État Mike Pompeo mercredi, l'élu démocrate de Californie Brad Sherman avait dit son opposition.
« Si on ne peut pas confier de tronçonneuse à un régime, on ne devrait pas lui confier d'armes nucléaires », avait-il lancé en allusion au meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, démembré à l'intérieur du consulat de son pays à Istanbul.
Bien que la responsabilité de son assassinat ait été attribuée par le Sénat américain au prince héritier Mohammed ben Salmane, le président Donald Trump a clairement fait savoir que l'alliance «stratégique» avec l'Arabie saoudite était prioritaire.