L’UE s’accorde sur la compensation avant le Brexit
Par AlAhed avec AFP
Les institutions de l'UE se sont accordées, mercredi soir, à deux semaines d'un potentiel Brexit, sur de nouvelles règles susceptibles d'obliger les chambres de compensation étrangères fournissant des services en euro à se relocaliser dans l'Union.
Actuellement, une grande partie des produits dérivés libellés en euros sont compensés à la City de Londres. Or, si le Royaume-Uni quitte l'Union, les Européens s'inquiètent des risques potentiels sur leur système financier.
Chapeauté par la Commission européenne, l'accord provisoire trouvé mercredi soir entre le parlement européen et le Conseil (qui représente les 28 Etats membres de l'Union) est destiné à faire face à ces risques.
Cet accord doit encore recevoir le feu vert définitif du parlement européen et des 28 Etats membres.
Selon cet accord, l'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) sera chargée d'évaluer le risque systémique pour l'UE des chambres de compensation étrangères fournissant des services libellés en euros.
S'il s'avérait que l'une de ces dernières puisse potentiellement mettre en danger le système financier, d'après l'analyse de l'ESMA, «la Commission européenne pourrait décider, en dernier recours, que la chambre soit obligée de s'établir dans l'UE», indique le Conseil, dans un communiqué.
«Pour pouvoir fonctionner, la chambre de compensation, originaire d'un pays hors UE, devrait alors s'établir dans l'Union», insiste-t-il.
«L'accord est essentiel pour parvenir à la sécurité juridique sur les règles qui s'appliqueront à l'avenir», a estimé Eugen Teodorovici, ministre roumain des Finances, dont le pays assure la présidence semestrielle de l'Union.
Ces nouvelles règles sont censées s'appliquer aux opérateurs américains, tels que CME group et ICE, et britanniques, telle LCH, filiale de London Stock Exchange.
Par ailleurs, le Président du conseil européen Donald Tusk a invité jeudi le Royaume- Uni à changer sa position s'il veut obtenir une «longue prolongation» pour reporter la date de son divorce avec l'UE prévue le 29 mars.
«Au cours des consultations pour le sommet européen, je conseillerai aux 27 membres de l'UE d'être prêts à accorder une longue prorogation si le Royaume-Uni accepte de repenser sa stratégie pour le Brexit et parvient à dégager un consensus autour de celle-ci», a-t-il annoncé dans un message publié via son compte twitter.
Mercredi soir, les députés britanniques ont rejeté de justesse une sortie de l'Union européenne sans accord, et la Première ministre Theresa May a annoncé dans la foulée qu'elle allait leur soumettre à nouveau son accord de Brexit, qu'ils ont déjà rejeté deux fois.