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Les députés britanniques ont voté contre un Brexit sans accord

Les députés britanniques ont voté contre un Brexit sans accord
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Par AlAhed avec AFP

Les députés britanniques ont rejeté mercredi soir de justesse une sortie de l'Union européenne sans accord, et la Première ministre Theresa May a annoncé dans la foulée qu'elle allait leur soumettre à nouveau son accord de Brexit, qu'ils ont déjà rejeté deux fois.

Les députés ont infligé un nouveau camouflet à Mme May puisque 312 ont voté contre un sortie de l'UE sans accord, tandis que 308 ont voté pour, lors d'une session chaotique au Parlement.

Le vote n'a toutefois pas valeur légale et n'écarte donc pas la possibilité d'une sortie brutale de l'UE, théoriquement prévue le 29 mars.

Après le vote, Theresa May a prévenu les députés qu'une absence d'accord de divorce pourrait nécessiter un report de longue durée du Brexit. «Une courte extension technique ne sera offerte que si nous avons un accord en place», a dit la dirigeante conservatrice. Sans accord, «une extension beaucoup plus longue» sera nécessaire tout comme la tenue d'élections européennes au Royaume-Uni.

Le chef du Labour, principal parti d'opposition, Jeremy Corbyn, a répliqué que le Parlement devait «maintenant reprendre le contrôle de la situation» et qu'il s'agissait de trouver une «solution de compromis» soutenue par la Chambre des communes.

Mais près de trois ans après avoir voté, en juin 2016, pour quitter l'Union européenne, le Royaume-Uni reste profondément divisé sur la manière de quitter un bloc européen qu'il avait rejoint en 1973 et les députés ne parviennent pas à se décider sur la mise en œuvre du Brexit et ses modalités.

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«Pour exclure un +no deal+, il n'est pas suffisant de voter contre un +no deal+ -il faut convenir d'un accord», a réagi une porte-parole de la Commission européenne, rappelant qu'un accord avait été trouvé entre le Royaume-Uni et l'UE, après 17 mois de négociations, et que l'Union européenne était «prête à le signer».

Les députés britannique doivent se prononcer jeudi, dans leur troisième vote de la semaine, sur la motion que va leur présenter Mme May. Malgré deux échecs cuisants, elle propose de leur soumettre à nouveau son accord négocié avec Bruxelles, d'ici le 20 mars. Les députés l'avaient une première fois rejeté mi-janvier, puis mardi soir.

S'il est adopté cette fois-ci, Mme May demandera aux dirigeants européens, réunis en sommet les 21 et 22 mars, un court report du Brexit, jusqu'au 30 juin.

Si l'accord est à nouveau recalé, alors le report devra aller au-delà du 30 juin et impliquera que le pays organise des élections européennes en mai, précise la motion.

Le rejet par les députés d'une sortie sans accord a fait remonter la livre mais n'a pas éloigné «le nuage d'incertitude» sur l'avenir du pays décrit par le ministre des Finances Philip Hammond mercredi. M. Hammond a appelé les députés à trouver un «consensus», sous la forme d'un accord permettant une sortie «ordonnée» de l'UE.

Dans ce contexte incertain, l'institut officiel OBR a réduit à 1,2% sa prévision de croissance pour 2019.

«Résultat raisonnable»

Côté UE, on attend des précisions sur ce que veut le Royaume-Uni.

L'Union européenne serait «prête à envisager» l'octroi d'un délai si le Royaume-Uni présentait une requête «motivée», a fait savoir la Commission européenne. Les 27 pays de l'UE devront donner leur accord à l'unanimité.

Mais «prolonger cette négociation pour quoi faire? La négociation, elle est terminée», s'est agacé mercredi Michel Barnier. «Ce traité est et restera le seul traité disponible», a-t-il affirmé en brandissant un exemplaire de l'accord de divorce de près de 600 pages devant les députés européens à Strasbourg.

«Si un délai additionnel était demandé, il faudrait alors qu'on nous explique pour quoi faire (...) Ce ne peut être pour renégocier un accord que nous avons négocié durant de nombreux mois et dont nous avons dit qu'il n'était pas renégociable», a déclaré en écho mercredi le président français Emmanuel Macron.

Côté Royaume-Uni comme UE, on accélère les préparatifs en cas de «no deal». L'Irlande aussi a voté une loi mercredi pour amortir le choc en cas de sortie sans accord.

Toutefois, Londres comme Bruxelles ont répété qu'ils ne souhaitaient pas ce scénario. Et la chancelière allemande Angela Merkel a estimé qu'un Brexit «ordonné» était dans l'intérêt de tous et restait «l'objectif».

Il est «important» également pour les Européens de «parvenir à un résultat raisonnable», a ajouté la chancelière, laissant entendre qu'elle était disposée à continuer les discussions avec Londres sur une formule de compromis qui satisfasse les deux parties.

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