Algérie: Bouteflika perd le soutien de groupes liés à la guerre d’indépendance
Par AlAhed avec AFP
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a perdu ces dernières 24 heures le soutien, qui lui est habituellement acquis, des trois importantes associations liées à la guerre d'indépendance dont il est un ancien combattant, selon des communiqués publiés dans les médias locaux.
Dernier texte en date, jeudi, un communiqué de l'ONEC, l'Organisation nationale des Enfants de Chouhadas (combattants de la guerre d'indépendance tués au combat), annonçant le soutien de ses membres «au mouvement populaire contre le cinquième mandat» que brigue M. Bouteflika le 18 avril.
Les auteurs du communiqué, à en-tête de l'ONEC mais non signé, précisent se désolidariser du patron de l'organisation, Tayeb Houari, qui était présent au grand meeting de soutien à la candidature de M. Bouteflika, à Alger le 9 février.
«Le communiqué ne reflète pas la position de toute l'organisation. Il est l'œuvre d'un groupe de dissidents en conflit ouvert avec M. Houari», a expliqué à l'AFP Rabie Chalabi, un cadre de l'ONEC.
Cette dissidence arrive au lendemain de la défection de la puissante Organisation nationale des Moujahidine (ONM, qui regroupe les anciens combattants de la guerre d'indépendance), autre traditionnel soutien de son compagnon d'armes, M. Bouteflika, qui a apporté un soutien inattendu à la contestation.
L'ONM a dénoncé dans un communiqué des institutions «pas à la hauteur des aspirations du peuple».
Mercredi, l'association des anciens du MALG (service de renseignement de l'Armée nationale de Libération durant la guerre d'indépendance) a également retiré son soutien à la candidature de M. Bouteflika.
Dans un communiqué signé de son président, Dahou Ould Kablia, ex-ministre de l'Intérieur de M. Bouteflika, l'organisation se félicite de «l'élan irrésistible» et la «volonté exprimée» par les manifestants et dénonce les «manœuvres» pour «perpétuer un système qui a atteint des limites et risque de mener le pays aux plus graves périls».
Plusieurs branches locales ou syndicats affiliés à l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), ont également apporté ces derniers jours leur appui aux manifestants, se démarquant du patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, soutien indéfectible du chef de l'Etat.
Des démissions ont été également annoncées par divers médias au sein du Forum des chefs d'entreprise (FCE).
Cette organisation patronale dirigée par Ali Haddad, réputé proche du clan Bouteflika, a apporté son soutien depuis plusieurs mois à un 5e mandat du chef de l'Etat à la présidentielle.