Rima Bint Bander nommée ambassadrice saoudienne à Washington ... le jeu d’échecs de Ben Salmane

Par AlAhed

Les opposants saoudiens ont considéré la nomination de Rima Bint Bander Ben Sultan, ambassadrice saoudienne aux États-Unis, comme successeur du prince Khaled fils du roi Salman ben Abdul Aziz, une tentative d’embellir l’image du régime saoudien accusé de persécuter et de torturer les femmes saoudiennes.

«L'Arabie saoudite fait un acte sans précédent en nommant la première ambassadrice au monde qui a besoin d'un permis de voyage de son tuteur pour pouvoir accomplir sa mission diplomatique», a déclaré Ali Adubisi, président de Organisation européenne saoudienne des droits de l'homme. Sur son compte twitter, il a souligné qu’ «il n’y a rien d’inquiétant si son Altesse se rebelle contre son tuteur, il peut tout simplement, annuler son permis de voyage, en appuyant sur l’application @Absher».

«La décision saoudienne de nommer une femme ambassadrice soulèvera le problème de l'oppression des femmes : les arrestations arbitraires pour avoir revendiquer des réformes et la défense de ses droits humains, les tortures, les harcèlements sexuels, le contrôle total imposé par l'État, la privation de la liberté, privation de la nationalité. Il est probable que son Altesse s’associe fortement à la campagne du prince héritier en évoquant tous les secrets de corruption dans l'accord Al-Yamama, ajoutant : «il est certain que Bandar Bin Sultan n’aurait pas pu échapper à la peine s’il y avait des informations concernant son implication dans ce fameux accord, et maintenant la princesse n'hésitera pas à fournir tout ce qu’elle sait pour prouver sa loyauté et son obéissance».

«La décision saoudienne de nommer une femme ambassadrice aux États-Unis ne vise pas à impliquer les femmes dans de postes politiques importants, mais vise plutôt à dissimuler les nombreux rapports sur les droits humains qui révèlent l’augmentation des arrestations de femmes militantes pour les droits humains», ajouta le militant Adel Al-Said.

Pour sa part, le militant et l’expert politique saoudien Fouad Ibrahim a commenté la nomination de Rima Bint Bandar bin Sultan : «Nous ne perdrons pas le temps à nous demander qui est Rima Bint Bandar Bin Sultan car cela n’est pas notre priorité, et ce sujet ne doit pas être aborder dans le contexte des droits des femmes saoudiennes, car il s'agit du plus grand mensonge, visant à dissimuler la vérité sur la situation de la femme en Arabie Saoudite. Il faut plutôt s’engager à révéler les pratiques du pouvoir en place qui devient de plus en plus brutal».

Pour sa part, la militante Tamara al-Otaibi a déclaré que l'Arabie saoudite souffrait d'un trouble dissociatif de l'identité, qui se reflète clairement dans ses actions, notant que l’Arabie forçait les femmes saoudiennes à se soumettre à la loi du tuteur, et en même temps les princesses d’Al-Saoud sont nommés ambassadrice hors du pays sans tuteur ni compte à rendre». Elle a également noté que «le royaume prétend l’evolution des droits des femmes, alors qu’en même temps, des militantes des droits des femmes sont capturées et torturées pour avoir fait revendiquer leurs droits fondamentaux».

Le militant saoudien Yahya al-Asiri a commenté la décision de la nomination de Rima Bint Bander bin Sultan, en disant : «Khaled ben Abi-Salman a été retiré du poste en raison des efforts menés et la pression exercée dans l’affaire de Jamal Khashoggi dans laquelle il a été impliqué. Toutes les décisions et les nominations qui ne prenne pas en considération la volonté et la participation du peuple sont sans valeur, et n’ont aucune légitimité».

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman et successeur du roi a émis un décret royal, selon lequel son frère Khaled est nommé au poste de ministre adjoint de la Défense et Rima Bint Bandar bin Sultan nouvelle ambassadrice aux États-Unis.