La France regrette le retrait des Etats-Unis du traité FNI
Par Reuters et AlAhed
La France « regrette d'arriver à une situation dans laquelle les Etats-Unis ont dû notifier leur retrait » du traité sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI), a déclaré vendredi le ministère des Affaires étrangères.
Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils cesseraient dès samedi de respecter le traité de 1987 avec la Russie sur les FNI et se retireraient officiellement de ce pacte dans six mois, sauf si Moscou cessait de violer l'accord.
« Avec ses partenaires et alliés, la France est parvenue à la conclusion que la Russie a développé un système de missile, le 9M729, qui viole le traité » sur les FNI, peut-on lire dans un communiqué du ministère.
« La Russie n'a pas répondu aux demandes d'explications ni aux appels à une application conforme du traité formulés de façon répétée ces derniers mois. »
La France « regrette d'arriver à une situation dans laquelle les États-Unis ont dû notifier leur retrait du traité FNI », ajoute le ministère.
Ce dernier « appelle la Russie à utiliser la période des six mois ouverte par la suspension des obligations américaines prévue par le traité FNI pour revenir pleinement en conformité ».
Le ministère ajoute que « durant ce laps de temps, la France continuera à encourager un dialogue approfondi avec la Russie et à se concerter étroitement avec ses alliés de l'Otan ».
« La France rappelle son attachement aux instruments de maîtrise des armements, qui contribuent à garantir la stabilité stratégique », ajoute le communiqué.
« Nous appelons à cet égard les Européens et l'ensemble des parties à redoubler d'efforts pour préserver les instruments de maîtrise des armements conventionnels et nucléaires existants. À ce titre, la France encourage la Russie et les États-Unis à prolonger au-delà de 2021 le traité New Start sur leurs arsenaux nucléaires et à négocier un traité successeur. »
Le traité FNI a été signé il y a 32 ans par le président américain Ronald Reagan et le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Il visait à l'élimination de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et russes lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 km et 5.500 km.
Washington accuse Moscou depuis plusieurs mois de violer cet accord en alignant dans son arsenal militaire des missiles Novator 9M729 (SSC-8 pour l'Otan).
Moscou avait dénoncé « des accusations sans fondement » assurant qu'« aucune preuve qui soutiendrait les accusations américaines n'a été apportée » ajoutant que « les faits ont été tordus pour camoufler le vrai objectif du retrait américain de ce traité ».