Traité FNI : Moscou met en garde contre un retrait américain «irresponsable»
Par AFP
La Russie a mis en garde aujourd'hui les États-Unis contre un retrait « extrêmement irresponsable » du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (FNI), à la veille de l'expiration de l'ultimatum lancé par Washington à Moscou.
Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, doit s'exprimer aujourd'hui sur l'avenir de cet important traité de désarmement datant de la Guerre froide, que les deux puissances s'accusent mutuellement de violer et dont les États-Unis menacent de se retirer.
« Nous considérons que ce traité est nécessaire. Il est dans l'intérêt de notre sécurité, de la sécurité européenne. Il serait extrêmement irresponsable de le saper par des actions unilatérales », a mis en garde le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, selon des propos retransmis à la télévision.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui indiqué que la Russie s'attendait à recevoir dès aujourd'hui « une notification de la part des États-Unis » concernant le sort du traité. « La réticence des Américains à entendre nos arguments et à mener des négociations de fond avec la Russie semble indiquer que la décision de rompre le traité a déjà été prise il y a longtemps à Washington », a affirmé Dmitri Peskov, ajoutant qu'il « est fort probable que cette décision commence à être mise en œuvre dans les prochains jours ».
Les États-Unis reprochent notamment à la Russie d'avoir développé un missile, le 9M729, capable de transporter une ogive nucléaire et qui serait, selon Washington et l'Otan, d'une portée supérieure à 500 km, et donc en violation du traité. Ils ont donné à la Russie 60 jours, arrivant à échéance au 2 février, pour démanteler les missiles violant selon eux le traité. Conclu en 1987, le traité interdit les missiles d'une portée comprise entre 500 et 5000 km.