Les USA exhortent l’UE à ne pas contourner les sanctions contre l’Iran
La Maison Blanche a mis en garde dimanche les Européens contre toute tentative de contourner les sanctions américaines contre l'Iran, sous peine de se voir infliger de lourdes amendes et de sévères sanctions.
L’administration Trump surveille de près les efforts déployés en Europe pour mettre en place un canal alternatif de paiement en espèces afin de faciliter les relations commerciales avec l’Iran et d’éviter de se plier aux sanctions imposées par les États-Unis à la République islamique.
Une porte-parole du chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré que les préparatifs du système alternatif étaient arrivés «à un stade avancé».
«J'espère que nous pourrons annoncer son lancement très bientôt», a déclaré Maja Kocijancic à des journalistes la semaine dernière à Bruxelles.
L'instrument devrait être un véhicule spécial (Special Purpose Vehicule). Il gérera l'argent versé pour les achats de pétrole et permettra de régler les achats iraniens dans l'UE, sur le modèle d'une chambre de compensation.
Les Européens n'écartent pas la possibilité d'ouvrir cette entité aux autres pays qui ont décidé de braver les sanctions américaines, notamment la Chine, l'Inde et la Turquie.
Devançant une éventuelle annonce, un haut responsable américain, ayant requis l’anonymat, a déclaré à l’agence Associated Press vendredi que les Etats-Unis appliqueraient pleinement leurs sanctions et demanderaient des comptes aux individus et entités qui les auraient enfreintes.
Nombreuses inquiétudes
Les États-Unis ont de nombreuses inquiétudes concernant le système de paiement alternatif, selon ce conseiller de l’administration de Trump.
Selon lui, Washington redoute que ce système ne soit suffisamment performant, à long termes, pour concurrencer le système de virement bancaire international connu sous le nom de SWIFT, voir même ne le supplante en tant que première institution mondiale d’informations financières sur les transactions bancaires.
Les États-Unis craignent par ailleurs que d’autres pays ne tentent d’exécuter leurs transactions via le système alternatif, dans le seul but de contourner les sanctions américaines, alors que les Européens ont juré que le système alternatif de transfert de fonds ne serait utilisé que dans le domaine humanitaire, a déclaré le conseiller.
«Nous devrions nous opposer aux efforts visant à créer des canaux financiers étrangers que l’Iran pourrait utiliser pour contourner la campagne de pression américaine maximale, en particulier lorsque des exceptions humanitaires figurent déjà dans les lois américaines sur les sanctions», a déclaré le sénateur Marco Rubio (Républicain-Floride) à l'AP.
«Il s’agit de choisir entre faire affaire avec l'Iran ou faire affaire les États-Unis», a déclaré le sénateur Tom Cotton (républicain de l'Arkansas), ajoutant: «J'espère que nos alliés européens choisiront judicieusement».
Le président américain Donald Trump a dénoncé unilatéralement en mai l'accord international sur le nucléaire iranien, affirmant que celui-ci n'offrait pas de «garanties suffisantes» pour «empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique», qualifiant le processus de «marché horrible et unilatéral».
Le retrait des États-Unis de ce pacte a entraîné le rétablissement d'une première série de sanctions américaines contre Téhéran en août. Une deuxième vague a suivi au mois de novembre, visant notamment le secteur pétrolier iranien et la Banque centrale.
Source: agences et rédaction