Tensions avec l’Italie: la France ne jouera pas au «concours du plus bête»
La France ne va pas jouer au «concours du plus bête» avec les dirigeants italiens, qui multiplient les salves désobligeantes envers le président Emmanuel Macron, a lancé mercredi la ministre des Affaires européennes.
«Notre intention n'est pas de jouer au concours de celui qui est le plus bête», a déclaré Nathalie Loiseau à l'issue du Conseil des ministres, laissant entendre que Paris n'allait pas se lancer dans une guerre des mots ou dans des mesures de rétorsion à l'encontre de Rome.
«Quand des propos sont excessifs à la fois par leur ton et par leur nombre, ils deviennent insignifiants», a-t-elle poursuivi.
Des visites de responsables français ne sont toutefois guère envisageables en Italie dans un tel contexte, quelle que soit la volonté de travailler ensemble, a-t-elle souligné.
«Nous avons beaucoup de choses à faire avec un voisin important qui est l'Italie, nous voulons continuer à pouvoir travailler», a relevé Nathalie Loiseau.
«Est-ce que pour autant le climat permet toutes les visites ministérielles comme si de rien n'était ? Je me rendrai en Italie quand le climat sera apaisé», a-t-elle averti.
Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, qui tente d'organiser un front européen de l'extrême droite contre les pro-européens, a eu des propos d'une rare violence envers le président français dans la perspective des élections européennes de mai.
Le patron de la Ligue et homme fort du gouvernement italien a dit espérer mardi que le peuple français se libère bientôt d'un «très mauvais président», des propos totalement inédits entre responsables de pays fondateurs de l'UE.
Dimanche, le vice-Premier ministre Luigi Di Maio, chef de file du M5S, antisystème), l'autre composante de la majorité gouvernementale, avait accusé la France «d'appauvrir l'Afrique» et de pousser les migrants à rejoindre l'Europe par sa politique de «colonisation».
L'ambassadrice d'Italie en France a été convoquée lundi au ministère français des Affaires étrangères après ces propos jugés «inacceptables et sans objet».
A l'exception de cette convocation, l'exécutif français est resté toutefois très mesuré dans ses réactions, soucieux de ne pas mettre de l'huile sur le feu avec Rome, alors qu'il est lui-même confronté à la crise des «gilets jaunes» en France.
«Est-ce que (ces propos) rendent service au peuple italien, contribuent à son bien être? Je ne le pense pas. Est-ce que cela change quoi que ce soit à la situation politique française? Je ne le crois pas non plus», a estimé Nathalie Loiseau.
Source: agences et rédaction