La Russie prête à travailler pour «sauver» le traité nucléaire
La Russie est prête à travailler «pour sauver» le traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) datant de la Guerre froide, dont Washington a menacé de se retirer, a déclaré mercredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
«Nous sommes comme toujours prêts à travailler pour sauver le traité», a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse annuelle, appelant les pays européens à soutenir Moscou dans ces négociations.
Mardi, Washington a accusé la Russie de continuer d'être en «violation flagrante» du traité nucléaire INF.
Des diplomates russes et américains ont mené mardi à la mission russe à Genève des discussions sur ce traité, alors que les Etats-Unis ont adressé début décembre un ultimatum à la Russie, lui donnant 60 jours pour s'y conformer, faute de quoi ils se retireront de l'accord.
«La réunion a été décevante car il est clair que la Russie continue d'être en violation flagrante du Traité», a déclaré la sous-secrétaire d'Etat américaine chargée du Contrôle des armements et des Affaires de sécurité internationales, Andrea Thompson, à l'issue des discussions.
Mme Thompson, qui dirigeait la délégation américaine à Genève, a également estimé que la Russie «n'était pas disposée à expliquer comment elle compte revenir à un respect intégral et vérifiable de ses engagements».
«Notre message a été clair: la Russie doit détruire son système de missile non conforme» aux règles, a-t-elle conclu, ajoutant que la délégation américaine informera ses alliés et partenaires de la situation lors d'une réunion mercredi à l'Otan.
Le président américain Donald Trump a accusé fin octobre la Russie de ne pas respecter le traité et menacé de s'en retirer.
Washington a ensuite fixé un ultimatum, réitéré mardi par Mme Thompson.
La délégation russe, dirigée par le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, n'a pas fait de commentaire immédiat à l'issue des discussions. Mais lundi, M. Riabkov, cité par l'agence de presse russe Interfax, avait indiqué que «la partie américaine a récemment durci son ton», estimant que «ce n'était pas un signal très favorable».
Le traité INF, en abolissant l'usage de toute une série de missiles d'une portée variant de 500 à 5.500 km, avait mis un terme à la crise déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires ciblant les capitales occidentales.
L'Otan et les Etats-Unis accusent Moscou de violer le traité INF par la mise au point d'un nouveau système de missile, des accusations rejetées par la Russie comme «sans fondement».
Selon le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, ces missiles peuvent frapper les villes d'Europe en quelques minutes après avoir été tirés de l'intérieur du territoire russe et peuvent porter des charges nucléaires.
Moscou rejette ces accusations «sans fondement» et a accusé en retour Washington de violer ce traité. A la mi-décembre, le président russe Vladimir Poutine a par ailleurs dévoilé les projets de Moscou si les Etats-Unis se retirent du traité, assurant que la Russie développera des missiles stratégiques jusqu'alors interdits par cet accord signé en 1987.
Source: agences et rédaction