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Pour The National Interest, la guerre US en Afghanistan est «perdue»

Pour The National Interest, la guerre US en Afghanistan est «perdue»
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L’intention de retirer les troupes américaines de l’Afghanistan est «bonne» mais il faut s’attendre à «un prompt retour des Talibans après le départ des États-Unis», selon The National Interest. Un compromis avec Moscou et Pékin serait en revanche nécessaire pour éviter la création d’un refuge terroriste en Asie centrale.

Le retrait des troupes américaines de l'Afghanistan, annoncé par le président Donald Trump, est une «bonne décision» si l'on prend en considération le fait que la guerre dans ce pays est «perdue» et que la politique de Washington à son égard est dans une impasse, note The National Interest.

«Le président a raison de chercher à mettre fin à cette guerre perdue mais les États-Unis ne doivent se faire aucune illusion quant aux conséquences possibles de ce retrait», estime Gil Barndollar, l'auteur de l'article.

Washington ne progresse pas dans «la pacification de l'Afghanistan», souligne l'auteur. Les forces des Talibans n'ont jamais contrôlé autant de territoires depuis 2002: près de 60% du pays selon des estimations. Le niveau de sécurité est au plus bas, il suffit de citer le cas où le commandant américain en Afghanistan, le général Austin Scott Miller, a failli être tué lors d'une attaque perpétrée à proximité de l'endroit où il se trouvait.

La nouvelle stratégie «tant vantée» de l'administration Trump n'a connu une croissance tangible que dans une seule mesure: le nombre de bombes larguées sur l'Afghanistan, poursuit la revue. Même les partisans de la guerre admettent que Washington est «dans une impasse». Le général Joe Dunford, président du Comité des chefs d'état-major, a déclaré que «les Talibans ne sont pas en train de perdre» et qu'il n'y a «pas de solution militaire» en Afghanistan.

Les 100.000 soldats américains déployés n'ont pu pacifier temporairement que les parties les plus dangereuses de l'Afghanistan, au sud et à l'est. Certaines zones, comme la province de Kunar, n'ont jamais été sous le contrôle de l'Otan. Quand ces soldats sont rentrés chez eux, les Talibans sont revenus et ont repris la majeure partie de la province de Helmand au moment de la désintégration des unités de l'armée nationale afghane, rappelle l'article.

En cas de retrait, les alliés de l'Otan suivront les Américains: la plupart avaient peu d'enthousiasme à l'idée de s'installer en Afghanistan. Le gouvernement de la République islamique d'Afghanistan sera alors obligé de se battre seul. Cela «ne finira pas bien», avertit l'auteur. «Les forces de sécurité nationales afghanes (ANSF) ne pourront pas continuer sans l'aide et les conseils de l'Occident», estime la revue.

Il existe d'autres moyens d'éviter la création d'un refuge terroriste en Asie centrale, note l'article. Il faudra alors engager les voisins de l'Afghanistan. Cela nécessitera toutefois des compromis avec la Russie et la Chine.

Si le représentant spécial des États-Unis pour la réconciliation en Afghanistan peut parvenir à un accord avec les Talibans, Washington devra «l'accepter et partir». Mais on ne doit pas se faire d'illusions sur ce qui se passera après le départ des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan. Le régime du communiste Mohammad Najibullah, dont certains Afghans se souviennent encore avec tendresse, s'est effondré moins de trois ans après le retrait des Soviétiques. «Nous aurons de la chance si nos clients afghans survivent plus longtemps que cela», conclut l'article.

Source: agences et rédaction

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