Macron: L’ordre républicain sera assuré sans complaisance
«Cessons de nous déconsidérer», a lancé Emmanuel Macron en appelant les Français à «faire mieux», lundi soir lors de ses vœux pour 2019.
«Cessons de nous déconsidérer ou de faire croire que la France serait un pays où les solidarités n'existent pas, où il faudrait dépenser toujours davantage», a-t-il déclaré. «Nous pouvons faire mieux et nous devons faire mieux».
«Qu'on puisse avoir le téléphone portable ou internet partout ou on vit et travaille. Et surtout qu'on puisse vivre en sécurité et tranquillité partout», a-t-il poursuivi, assurant qu'il y «veillerait personnellement».
«Nous vivons dans l'une des plus grandes économies du monde, nos infrastructures sont parmi les meilleures au monde, on ne paye pas ou presque la scolarité de nos enfants, on se soigne à un coût parmi les plus faibles des pays développés pour avoir accès à des médecins d'excellence», a énuméré le chef de l'Etat.
Il a également dénoncé la désinformation, les «manipulations» et les «intoxications» qui entament selon lui la «confiance démocratique».
«Parler vrai, c'est parler de la réalité», a-t-il lancé dans son allocution de vœux aux Français: «Le vœu de vérité, c'est aussi celui qui doit nous conduire, afin de demeurer une démocratie robuste, à mieux nous protéger des fausses informations, des manipulations et des intoxications».
«On peut débattre de tout», a-t-il poursuivi, «mais débattre du faux peut nous égarer, surtout lorsque c'est sous l'impulsion d'intérêts particuliers. A l'heure des réseaux sociaux, du culte de l'immédiateté et de l'image, du commentaire permanent, il est indispensable de rebâtir une confiance démocratique dans la vérité de l'information reposant sur des règles de transparence et d'éthique».
Il s'est élevé contre «les porte-voix d'une foule haineuse», affirmant dans une allusion aux débordements des «gilets jaunes» que «l'ordre républicain sera assuré sans complaisance.»
«Que certains prennent pour prétexte de parler au nom du peuple (...) et n'étant en fait que les porte-voix d'une foule haineuse, s'en prennent aux élus, aux forces de l'ordre, aux journalistes, aux Juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c'est tout simplement la négation de la France», a déclaré le président français.
Le chef de l'Etat a estimé que «les résultats» des réformes engagées depuis le début du quinquennat «ne peuvent pas être immédiats et l'impatience que je partage ne saurait justifier aucun renoncement».
Sans citer les «gilets jaunes», Macron a évoqué dans son allocution «de grands déchirements et une colère qui venait de loin: colère contre les injustices, contre le cours d'une mondialisation parfois incompréhensible, colère contre un système administratif devenu trop complexe et manquant de bienveillance, colère aussi contre des changements profonds qui interrogent notre société sur son identité et son sens.»
«Cette colère», a-t-il poursuivi, «a dit une chose à mes yeux, quels que soient ses excès et ses débordements: nous ne sommes pas résignés. Notre pays veut bâtir un avenir meilleur reposant sur notre capacité à inventer de nouvelles manières de faire et d'être ensemble. Telle est à mes yeux la leçon de 2018».
Emmanuel Macron écrira aux Français «dans quelques jours» afin de préciser les contours du grand «débat national» promis pour répondre à la crise des «gilets jaunes», a-t-il annoncé.
«Le débat national qui s'ouvre doit nous permettre de parler vrai et je vous écrirai dans quelques jours pour vous en préciser les attentes», a-t-il déclaré.
Source: agences et rédaction