La Libye reste un «terrain fertile» pour «Daech», selon le gouvernement d’union
Le ministre de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, a admis mardi un «chaos sécuritaire» dans son pays qui reste, selon lui, un «terrain fertile» pour le groupe terroriste «Daech».
«La situation de sécurité est bonne en apparence, mais en réalité elle ne l'est pas», a avoué Fathi Bach Agha, lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie Tahar Siala, quelques heures après une attaque qualifiée de «terroriste» contre le ministère des Affaires étrangères qui a fait au moins trois morts.
Le ministre a reconnu une «faiblesse et une défaillance de sécurité» qui a permis aux assaillants d'entrer au ministère et de perpétrer leur attaque.
«Le chaos sécuritaire se poursuit, ce qui va être un terrain fertile pour Daech», a déclaré le ministre.
Ce «chaos (...) est hors de notre contrôle», a-t-il dit, avouant ainsi la faiblesse du GNA face aux groupes armés qui font la loi dans tout le pays, en particulier dans la capitale Tripoli.
M. Bach Agha a déploré le manque de moyens, affirmant avoir trouvé «zéro arme, zéro véhicule» dans les dépôts de son ministère à sa prise de fonctions en octobre.
Le GNA avait pourtant annoncé une série de «réformes» des services de sécurité après des combats meurtriers en septembre entre des groupes rivaux près de la capitale. Ces mesures appuyées par la mission de l'ONU en Libye visaient notamment à former des forces de sécurité.
M. Siala a «renouvelé de son côté» l'appel du GNA à une levée partielle de l'embargo sur les armes imposé par l'ONU à son pays depuis 2011.
«La stabilité ne peut pas être rétablie (...) sans une levée partielle de l'embargo pour assurer la sécurité et combattre le terrorisme», a-t-il soutenu.
Après la chute du régime de Kadhafi et en raison du chaos qui a suivi, l'ONU impose depuis 2011 un embargo sur les armes à destination de la Libye. Ses experts ont malgré tout signalé de nombreuses livraisons d'armes à des factions libyennes, venant du Soudan, d'Egypte, de Turquie ou des Emirats arabes unis.
Source: agences et rédaction