France: pétition géante pour forcer l’Etat à lutter pour le climat
Plus de 1,6 million de personnes avaient signé lundi une pétition sur Internet soutenant le projet de quatre associations d'attaquer l'Etat français en justice pour non-respect de ses engagements dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Selon plusieurs médias, aucune pétition n'a recueilli en France autant de signatures que celle lancée mardi par ces organisations: Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France.
Ces dernières prévoient d'assigner l’Etat en justice «pour inaction face aux changements climatiques», lit-on sur le site Internet dédié à cette action, nommée «l'Affaire du siècle».
«L'objectif est de faire reconnaître par le juge l’obligation de l’Etat d’agir pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C, afin de protéger les Français.es face aux risques induits par les changements climatiques», poursuivent les associations.
Elles précisent avoir envoyé le 18 décembre à plusieurs ministres une «demande préalable indemnitaire démontrant l’inaction de l’Etat depuis des décennies face au changement climatique et demandant une réparation des préjudices causés par cette inaction». Cet envoi ouvre, selon elles, une période de deux mois pendant laquelle l'Etat peut ou non répondre.
A l'issue des deux mois, elles prévoient de déposer un recours en plein contentieux devant le tribunal administratif de Paris.
Si le juge admet la recevabilité du recours, la procédure durera probablement deux à trois ans, ajoutent-elles.
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, avait répondu aux associations jeudi, en les invitant à porter leurs revendications dans le cadre du grand débat national décidé face à la crise des «gilets jaunes».
«Je partage cette impatience», déclare-t-il dans une vidéo publiée sur Twitter. «Transformons cette mobilisation, en mobilisation autour de solutions, autour de propositions (...). Portez cette voix dans le grand débat».
Les responsables des associations assurent que leurs revendications sont compatibles avec celles des «gilets jaunes», qui ont pourtant obtenu l'annulation de la hausse de la fiscalité sur les carburants. Cette augmentation devait, selon l'exécutif, contribuer à la lutte contre la pollution et le dérèglement climatique.
Source: agences et rédaction