Enquête de l’UE après le piratage de «milliers» de câbles diplomatiques
Le Conseil de l'Union européenne «enquête activement» sur le piratage pendant plusieurs années de milliers de câbles diplomatiques de l'Union européenne, révélé par le New York Times, a indiqué une source mercredi.
Le Conseil, qui regroupe les 28 Etats membres, «est au courant d'allégations concernant la fuite potentielle d'informations sensibles et enquête activement» sur le sujet, a indiqué une porte-parole, refusant de commenter la teneur de ces informations.
Ces câbles diplomatiques montrent notamment l'inquiétude de l'institution à l'égard de l'administration Trump, de la Chine ou de la Russie, affirme mercredi le New York Times.
Le piratage, découvert par la société spécialisée dans la cybersécurité Area 1, rappelle la révélation de télégrammes de la diplomatie américaine par Wikileaks en 2010, même si l'échelle est moins importante et les informations moins sensibles.
Dans l'un de ces messages, des diplomates européens qualifient une rencontre entre les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine, à Helsinki en juillet 2018, comme «un succès (au moins pour Poutine)», selon le quotidien américain qui a pris connaissance de plus d'un millier de communications mises à sa disposition par Area 1.
Dans un autre télégramme, après une rencontre entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping, des diplomates européens rapportent des propos du président chinois, qui a comparé les méthodes de son homologue américain à l'égard de Pékin à un «match de boxe freestyle».
Selon la société Area 1, la technique déployée par les hackers sur une période de trois ans ressemble à celle d'une «unité d'élite de l'armée chinoise», rapporte le New York Times.
Ces câbles, provenant des missions diplomatiques de l'UE dans le monde, rapportent des entretiens avec des responsables d'Arabie saoudite, l’entité sioniste ou d'autres pays qui ont été ensuite diffusés au sein de l'Union.
De nombreux télégrammes s'intéressent aux agissements de Moscou en Ukraine, faisant notamment état d'un avertissement datant de février dernier sur la Crimée, annexée par Moscou en 2014, qui serait devenue «une zone à haut risque où des têtes nucléaires pourraient déjà avoir été déployées» par les Russes. Les Américains ont indiqué ne pas avoir de preuve d'un tel déploiement.
Concernant l'administration Trump, un haut responsable européen à Washington décrit les Etats-Unis comme «notre plus important partenaire» même si l'Europe doit s'élever contre Trump «dans des domaines où nous sommes en désaccord avec les Etats-Unis (climat, commerce, accord nucléaire iranien)».
Les communications les plus protégées- y compris celles de niveau «très secret» -relèvent d'un système séparé dont la sécurité a été renforcée, selon des responsables européens, cités par le quotidien américain.
Source: agences et rédaction