Tunisie : arrestation d’un des fondateurs d’un mouvement « gilets rouges »
En Tunisie, un des fondateurs d’un mouvement de « gilets rouges », qui, comme les « gilets jaunes » français, souhaitent manifester pour plus d’égalité sociale, a été arrêté cette semaine, avant même le début des protestations, ont déploré des membres du mouvement.
Borhen Ajleni, militant d’un parti de gauche, a été arrêté jeudi à Kasserine, ville défavorisée du centre-ouest, après avoir diffusé en ligne des appels à soutenir la campagne de contestation, selon les membres du mouvement.
« Il a été interpellé et s’est retrouvé poursuivi pour une affaire remontant à 2008, à cause de son implication dans la campagne », a déploré le porte-parole des « gilets rouges », Riadh Jrad.
Par ailleurs, la police a saisi 48 000 gilets jaunes et 2 000 gilets rouges dans une opération jeudi à Sfax, a indiqué le porte-parole du tribunal de la ville, Mourad Turki. Selon lui, il s’agit uniquement de vérifier la légalité de l’importation de ces gilets de sécurité, destinés selon leur importateur à la revente à des sociétés pétrolières et des quincailleries.
En Egypte, les autorités ont restreint la vente de gilets jaunes, devenus le symbole de la contestation qui secoue la France depuis plusieurs semaines.
Le leader des « gilets rouges », Néji Dziri, a déclaré vendredi devant la presse qu’après quelques mobilisations à l’intérieur du pays, ils comptaient manifester à Kasserine puis dans d’autres villes, dont Tunis.
La première manifestation à Kasserine est prévue lundi, à l’occasion du huitième anniversaire de l’immolation par le feu d’un jeune vendeur ambulant dans la ville voisine de Sidi Bouzid, excédé par la pauvreté et les humiliations policières qui a marqué le début de la révolution de janvier 2011.
Les « gilets rouges » réclament « une vie digne pour les retraités, une véritable stratégie pour l’emploi, une augmentation du SMIC à 600 dinars (soit 200 euros, contre 450 dinars actuellement) et une diminution du prix des produits de première nécessité », a indiqué Néji Diziri à l’AFP.
Nombre de fondateurs du mouvement sont liés à l’UGET, syndicat étudiant de gauche.
La contestation sociale s’accentue régulièrement à l’approche du mois de janvier, exacerbée par un chômage au-dessus de 15%, voire 30 % pour les jeunes diplômés, et une inflation à 8 %.
Les enseignants, les avocats et les transporteurs d’essence se sont mis en grève cette semaine. Certaines pompes sont à sec à Tunis et les appels à la grève dans les prochaines semaines se multiplient.
En France, les « gilets jaunes », issus majoritairement des classes populaires et moyennes, se disent excédés par la politique fiscale et sociale du président Emmanuel Macron.
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