France: affrontements entre lycéens et forces de l’ordre à travers le pays
Des dizaines de lycées ont été bloqués ce lundi dans différentes villes françaises dans le cadre de la mobilisation des syndicats lycéens qui protestent contre les réformes dans l'Éducation nationale. Tout comme pour les «gilets jaunes», plusieurs manifestations se sont soldées par des affrontements avec les forces de l'ordre et des arrestations.
Des accrochages avec les forces de l'ordre, accompagnés dans la plupart des cas par des tirs de grenades lacrymogènes, comme on l'apprend sur Twitter, ont marqué ce lundi des manifestions de lycéens dans plusieurs villes françaises dont Bordeaux, Dijon, Toulon et Marseille.
Ainsi, le ministère de l'Éducation nationale a constaté des blocages complets ou partiels d'une centaine de lycées à travers la France. Les académies les plus touchées étaient Toulouse, Versailles et Créteil.
Des tentatives de blocage ont été constatées à Paris mais ils ont été levés rapidement, sans incident.
À en juger par les déclarations de certains syndicalistes, le mouvement des lycéens n'est pas sans lien avec celui des «gilets jaunes» qui agite depuis plus de deux semaines la France.
Dans un commentaire accordé à l'AFP, Nabil Hedar, porte-parole du Syndicat général des lycéens (SGL), a repris certaines revendications des «gilets jaunes» dont des «impôts plus justes» et «une dissolution de l'Assemblée nationale» soulignant que son syndicat voulait «une révolte générale» et «un mouvement intergénérationnel, avec les "gilets jaunes"».
Un manifestant dans le coma
Par ailleurs, un homme de 28 ou 29 ans, participant à la manifestation des «gilets jaunes» samedi à Toulouse, a été grièvement blessé et son état «s'est aggravé de façon critique», a indiqué lundi la préfecture de Haute-Garonne.
«Samedi 1er décembre, une victime a été transportée au CHU de Purpan (à Toulouse) sans indication de gravité. Son état s'est aggravé dimanche de façon critique. Il est hospitalisé en neurochirurgie», ont détaillé à l'AFP les services administratifs.
Une enquête pour «rechercher les causes des blessures» a été confiée à la sûreté départementale de Toulouse, a-t-on appris d'une source proche du dossier. Néanmoins, selon les pompiers, il aurait été blessé par un tir de flash-ball.
D'après plusieurs témoignages, dont celui de sa mère, recueillis par France-Soir, Benoît se trouvait dans la zone de la gare Toulouse-Matabiau quand les CRS ont cherché à disperser les manifestants avec des gaz lacrymogènes et une charge. Il a été touché «juste au-dessus de l'oreille», précise sa mère, Isabelle.
Le jeune homme serait «entre la vie et la mort» et a été plongé dans un «coma artificiel», indiquait lundi soir La Dépêche du Midi sur son site Internet.
57 personnes, dont 48 policiers, ont été blessées samedi lors de la manifestation des «gilets jaunes» à Toulouse, avait annoncé dimanche la préfecture.
La manifestation des «gilets jaunes» contre l'érosion du pouvoir d'achat a été entachée samedi de graves violences. Les chiffres de samedi dernier témoignent du chaos, à Paris et dans d'autres villes de France comme Marseille, Bordeaux, Le Puy-en-Velay et Charleville-Mézières: quatre personnes sont mortes, 63 ont été blessées, dont 133 dans la capitale, et les forces de l'ordre ont placé 630 manifestants en garde à vue, dont 378 à Paris.
Prison ferme pour deux «gilets jaunes»
Dans ce contexte, deux «gilets jaunes» ont été condamnés lundi à trois mois de prison ferme après avoir été interpellés lors d'un rassemblement samedi soir au Puy-en-Velay (centre de la France), durant lequel la préfecture avait été incendiée, ont indiqué les autorités.
Les deux hommes étaient présentés en comparution immédiate. L'un a écopé de douze mois d'emprisonnement, dont neuf avec sursis, pour «violences aggravées». L'autre a été condamné à six mois de prison, dont trois avec sursis, pour le même motif, doublé de «tentatives de dégradations».
Leur peine de prison ferme sans mandat de dépôt doit être aménagée avec le juge d'application des peines, a poursuivi la préfecture.
Un troisième «gilet jaune» a été écroué jusqu'à son procès le 7 janvier, «le temps de préparer sa défense», a-t-elle précisé. Il sera présenté au tribunal pour «violences et dégradations aggravées», selon la même source.
Aucune précision n'a été apportée sur les faits qu'ont commis les trois hommes, âgés d'une vingtaine à une quarantaine d'années.
Empêtré dans la crise des «gilets jaunes», le gouvernement français a lancé lundi une grande consultation politique deux jours après de graves violences, qui donnent lieu à de premières comparutions judiciaires parmi les nombreux interpellés, notamment à Paris.
Source: agences et rédaction