Washington exhorte le Conseil de sécurité de l’ONU à repousser une résolution sur le Yémen
Le projet de résolution du Royaume-Uni appelant à une trêve au Yémen sera-t-il discuté par le Conseil de sécurité de l'ONU ? Washington, souhaitant ménager son allié saoudien, tente de retarder son étude et souhaite plutôt organiser des pourparlers.
Les Etats-Unis ont signifié au Conseil de sécurité de l'ONU qu'un projet de résolution appelant à une trêve au Yémen devrait être retardé, en attendant les consultations de paix prévues en Suède début décembre.
Le Royaume-Uni avait présenté la semaine dernière ce texte alors que les Nations unies intensifiaient leurs efforts pour organiser des pourparlers afin de mettre un terme à l’offensive qui ravage le Yémen depuis près de quatre ans.
L'émissaire de l'ONU, Martin Griffiths, espère rassembler autour d'une même table le gouvernement yéménite sortant, soutenu par l'Arabie saoudite, et le mouvement Ansarullah, lors de prochaines consultations de paix qui pourraient débuter dès le 3 décembre en Suède, selon des diplomates onusiens.
Lors des négociations à l'ONU autour du projet de résolution présenté par les Britanniques, la mission américaine aux Nations unies a indiqué qu'il était «important de prendre en considération les résultats des discussions imminentes à Stockholm, qui seront un point d'inflexion important dans le processus politique», selon un courriel consulté par l'AFP.
Un texte appelant à une trêve immédiate dans la ville portuaire de Hodeida
«Nous avons hâte d'apporter des commentaires de fond au projet [de résolution] une fois que nous aurons davantage d'informations quant aux résultats des consultations à venir», précise le message de la mission américaine envoyé aux autres membres du Conseil. Le projet, qui serait le premier sur le Yémen à être discuté au Conseil depuis 2015, augmenterait la pression sur la coalition emmenée par l'Arabie saoudite afin qu'elle négocie un accord sur le Yémen, où des millions de personnes sont menacées par la famine.
Ce texte appelle à une trêve immédiate dans la ville portuaire de Hodeïda et donne un délai de deux semaines aux belligérants pour lever tous les obstacles au passage de l'aide humanitaire. Les négociations ont commencé la semaine du 19 novembre mais aucune date de vote sur ce texte n'a encore été fixée. Les Etats-Unis, soutien de Riyad, avaient surpris le mois dernier en demandant que cessent les frappes aériennes de la coalition menée par l'Arabie saoudite.
Source : sites web et rédaction