Affaire Khashoggi: Un milliardaire britannique gèle ses relations d’affaires avec Riyad
Le milliardaire britannique Richard Branson a annoncé qu'il gelait plusieurs projets d'affaires avec l'Arabie saoudite, la pressant de faire la lumière sur la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul.
«Si ce qui a été rapporté à propos de la disparition du journaliste Jamal Khashoggi est véridique, cela changerait radicalement les perspectives d'affaires de tous les Occidentaux vis-à-vis du gouvernement saoudien», a souligné M. Branson dans un communiqué publié jeudi soir sur le site de son groupe, Virgin.
Il a ajouté avoir demandé «davantage d'informations de la part des autorités en Arabie saoudite et une clarification de leur position vis-à-vis de M. Khashoggi».
«En attendant que ces enquêtes soient menées et que le sort de M. Khashoggi soit éclairci, je vais suspendre ma participation à deux projets touristiques. Virgin va aussi suspendre ses discussions avec le fonds souverain d'investissement (saoudien, ndlr) à propos d'un investissement éventuel dans nos compagnies spatiales Virgin Galactic et Virgin Orbit».
M. Branson avait accepté dernièrement un poste de conseiller auprès des autorités saoudiennes pour des projets touristiques sur le littoral de la Mer Rouge. «J'avais de grands espoirs dans le gouvernement actuel de l'Arabie saoudite et dans son leader le prince héritier Mohammed ben Salmane et c'est pour ça que j'avais accepté avec plaisir ces missions de conseiller», a-t-il expliqué dans son communiqué.
L'an passé, Virgin avait par ailleurs annoncé des discussions qui visaient à finaliser un investissement d'un milliard de dollars du fonds souverain saoudien dans Virgin Galactic. Plus tôt dans la semaine, lors d'une intervention distincte à Singapour, M. Branson avait annoncé que la compagnie spatiale de Virgin pourrait lancer son premier vol dans l'espace «dans les semaines à venir».
Editorialiste critique du pouvoir saoudien et collaborateur du Washington Post, M. Khashoggi n'a plus donné de signe de vie depuis son entrée le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Des responsables turcs ont affirmé qu'il y avait été assassiné par des agents saoudiens. Riyad dément et maintient, sans preuve à l'appui, qu'il a quitté le bâtiment.
La pression internationale s'est accentuée ces derniers jours autour du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane afin qu'il intervienne et fasse faire la lumière sur cette affaire.
Source : AFP