Les Saoudiens ont informé les Turcs: Khashoggi est à Ryad
Une source arabe a déclaré que les autorités saoudiennes ont informé Ankara que l'écrivain saoudien Jamal Khashoggi «se trouve à Riyad». La source a révélé certains mouvements effectués par Khashoggi au cours des derniers mois, notamment ses rencontres avec Khalid ben Salman à Washington, ce qui soulève de nombreuses questions concernant sa situation.
Une source du Golfe a déclaré à al-Akhbar que le transfert du journaliste saoudien Jamal Khashoggi vers Riyad avait été confirmé. Selon la source, les autorités saoudiennes ont contacté les autorités turques vers 10 heures le matin, dévoilant le sort de Khashoggi, confirmant qu’il se trouve en territoire saoudien. Selon les informations, le déplacement de Khashoggi vers l’Arabie saoudite était compliqué, signalant que l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, le fils du roi et le frère du prince héritier, Khalid bin Salman, avait auparavant rassuré le journaliste, qu’il ne confrontera aucun danger s’il retourne en Arabie Saoudite. Selon les informations, Khashoggi s’est dirigé mardi dernier vers le consulat, et a pénétré le bâtiment n°1 alors que sa fiancée l’attendait à l’extérieur, il fut ensuite sorti du bâtiment 1 et vers le bâtiment n°2 par un couloir reliant les deux bâtiments avant d'être conduit vers une grande voiture blanche en direction de l'aéroport.
La source a déclaré que l'opération avait été complotée avec un officier turc. Les doutes planent encore sur ce qui s'est passé. Tout d’abord, Khashoggi a rencontré «tête à tête» Khalid ben Salman à Washington, à quatre reprises. Cela a poussé les responsables américains à interroger Khashoggi sur les motifs de ces réunions, vu ses mauvaises relations avec le régime saoudien. Selon le journaliste, il avait demandé au prince saoudien de l'aider en tant qu'ambassadeur à Washington dans certaine affaire familiale. Le deuxième point «suspect», selon les sources proches de Khashoggi, c’est qu'il avait transféré plus de 200 000 dollars pour acheter un appartement à Istanbul, où il devait y habiter avec sa fiancée turque (il n'est pas clair si ce domicile était temporaire ou permanent) après avoir certifié leur mariage au consulat du Royaume d'Arabie Saoudite où il a été vu pour la dernière fois. Les entretiens de Khashoggi avec Khalid ben Salman supposent que si Khashoggi avait accepté de se réconcilier avec le régime saoudien et prêter serment d’allégeance au prince héritier Mohammad ben Salman et son père, cela aurait été fait avec douceur et sans bruit, tant que le «prince» garantissait son retour sans danger au royaume.
Mais les derniers évènements soulèvent des doutes quant à la «réconciliation» de Khashoggi avec le régime, ce qui a poussé Riyad à lui tendre un piège. Deux faits montrent que l’histoire de Khashoggi restera une énigme difficile à comprendre. La première est que, récemment, l'homme s'est entretenu avec un célèbre journaliste arabe et s'est présenté comme un médiateur de réconciliation entre ce journaliste et le régime saoudien, ce qui a soulevé des questions sur le fait qu’un opposant au régime se présente comme médiateur pour négocier avec les autorités saoudiennes, comme si Khashoggi n’avait pas saisi à quel point il était refusé par le régime saoudien bien qu’il faisait partie de l’opposition «calme».
Deuxièmement, depuis hier, le téléphone portable de Khashoggi est entre les mains du conseiller de la Cour royale, Saoud al-Qahtani. Ce dernier a contacté via ce téléphone des princes, des écrivains et des personnalités publiques qui étaient en contact avec Khashoggi au cours des derniers mois, les prévenant que la Cour royale dispose désormais de toutes les informations les concernant.
Source : Al-Ahed, traduit par l’équipe du site