Les sionistes du Royaume sont prêts…

Par Latifa Husseïni

En avril dernier, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a révélé lors de sa tournée aux Etats-Unis sa position concernant la normalisation des relations avec les sionistes. «Les Israéliens ont le droit de vivre en paix sur leurs terres», a-t-il déclaré au magazine Atlantic, «Nous n'avons aucun problème avec les juifs et nous avons des intérêts communs avec Tel Aviv».

Ceci est l’intérêt du «petit prince». La normalisation progressive a été réellement conçue et exprimée à travers des réunions et des déclarations et le lancement de plateformes médiatiques pour en faire la propagande. Ces divers medias travaillent avec diligence afin de convaincre l'opinion publique de l'utilité de s’allier à l’ennemi en fin de compte, le but final étant de se mettre contre l'Iran et la présenter comme la plus grande menace pour le royaume.

Bin Salman se sert d’un groupe d'écrivains et d’orateurs pour répandre les concepts de «paix» et d'harmonie avec les juifs. Parmi eux figure l’ex-directeur de la chaine Al-Arabia Abdul Rahman Al-Rashed et les écrivains Ahmed Arfag, Ahmed Faraj et Turki al-Hamad et Mohammed Al-Cheikh Hamza Al-Salem, Al-Saoud et Al-Fawzan et Souad Al Shammari, ainsi que Daham Anzi qui a appelé à établir une ambassade israélienne à Riyad. S’ajoute à eux, ceux qui parlent couramment l'hébreu, ils se font concurrence sur les plates-formes des réseaux sociaux pour attirer des activistes sionistes des territoires occupés et interagir avec eux sous le nom de la «paix électronique», au moins jusqu'à présent. Ils ont la liberté absolue de courtiser toutes les personnes et les personnalités au sein de l'entité usurpatrice tant qu’ils sont d’accord sur l’hostilité de la République islamique et qu'ils incitent à la haine contre elle.

Vu que tweeter en hébreu n'est pas un crime en Arabie Saoudite, l'écrivain et l’animateur télévisé saoudien, Louay Al-Sharif, parle à travers son compte Twitter aux sionistes. Il préfère twitté en hébreu pour commenter les nouvelles locales ou régionales. Il y a quelques mois, il a enregistré une vidéo dans laquelle il a souligné «que l’Arabie Saoudite n’a jamais menacé ses voisins», appelant le peuple d’«Israël» à lire attentivement les informations. Ce message a été vivement entendu à «Tel-Aviv», les médias sionistes se sont précipités à rediffuser les propos de l’un des proches de bin Salman.

Al-Sharif, est connu pour sa forte relation avec la cour royale, et par son grand rôle dans la fondation «Misk» du prince héritier. Il consacre son compte pour faire connaitre à ses abonnés qui dépassent les 150 mille, «Israël» et son histoire, et interagit avec les sionistes partant du grand intérêt qu’il porte au «patrimoine juif» comme il prétend.

Sur ce même chemin, Abdul Rahman al-Qahtani, qui se présente comme intéressé par la langue hébraïque, et comme fan de Mohammad bin Salman. Les publications d'Al-Qahtani montrent qu'il se concentre sur l'attaque contre l'Iran et les mouvements de la résistance en Palestine et dans la région. Il réédite même des tweets de militants sionistes et américains, y compris ceux comportant des appels à attaquer le  Hamas. Il utilise le drapeau d’ «Israël» dans la plupart de ses tweets concernant l'entité sioniste et l'Arabie Saoudite.

De là, le phénomène des tweets en hébreu a commencé à se répandre parmi les activistes saoudiens sur le réseau Twitter. L'un d'eux, Abu Omar, se présente comme ayant un BA en hébreu. Son compte peut-être un vrai, ou peut faire partie de la toile des faux comptes saoudiens, mais ce qui compte c’est le contenu de ses tweets qui parlent de la facilité d’apprendre l’hébreu et la paix avec les israéliens tout en critiquant les palestiniens, un autre a également déclaré que le «moment est venu pour apprendre l’hébreu» !

Bien que, Mohamad Bin Ghaban soit la personnalité la plus importante parmi tous ceux qu’on a cités. Bin Ghaban est un docteur spécialisé en hébreu et en études juives au département de langues modernes et de traduction de la faculté des langues et de traduction de l'Université du roi Saoud à Riyad. Il a aussi, une maîtrise en Philosophie de la Faculté des Arts, des Langues et de la Cultures du Proche-Orient, d’Indiana-Bloomington, aux États-Unis. Sa spécialisation générale est l'hébreu, et sa spécialisation secondaire est les études juives. Il a plus de 20 ans d'expérience en hébreu moderne et en traduction. En plus de tout cela, l'Université du Roi Saoud, le présente comme un expert en média sioniste, qui suit de près la presse et les médias israéliens, et un expert en études approfondies sur «Israël» et sur les lois religieuses et les cultures juives. Bin Ghaban, parle couramment la langue de «yiddish» qui est la langue des «Juifs d'Europe».

Bin Ghaban a la «foi» que les attitudes négatives en Arabie Saoudite face aux études hébraïques vont changer, ajoutant que «il y a dix ans cette langue été vue comme la langue de l’ennemi, alors qu’actuellement on la considère comme toutes les autres langues» selon bin-Ghaban.

L’enseignement de la langue hébraïque fait partie du Département des langues modernes et des programmes de traduction du Collège des langues et de traduction à l'Université du Roi Saoud. Il a commencé lors de la transformation de l'Institut des langues et de traduction à la faculté des langues et de traduction à l'Université du Roi Saoud en vertu du décret royal en 1994. C’est le seul programme dans la région du Golfe en général et en particulier en Arabie saoudite qui offre un baccalauréat en traduction de la langue hébraïque.

L'Arabie saoudite n'est pas en mesure d'arrêter ces activités, mais plutôt de les développer et peut-être d'ouvrir plus d'instituts qui enseignent l'hébreu. Louay Al-Sharif a parlé de l’ouverture d’un institut spécialisé pour l'enseignement des langues, dont l'hébreu, en Arabie saoudite, Bin Salman sera-t-il le premier à le rejoindre vu sa pleine entente et harmonie avec les sionistes?

On peut dire aujourd'hui que l'Arabie saoudite n’est plus en mesure de surprendre l'opinion publique arabe en général et les saoudiens en particulier, qu’elle a placés au cœur de sa politique de normalisation. Seule l'hostilité envers l'Iran, et tout le reste ne compte pas. Originellement dérivé de la fatwa de l'ancien mufti Abdul Aziz bin Baz qui appelle à la réconciliation avec les juifs pavant la voie à l'accord d'humiliation que Riyad signera avec «Tel Aviv». Mais la question est pourquoi l'annonce a été retardée, notamment que la base populaire est prête à cette annonce? Qu'attend la Cour royale après les réunions secrètes tenues par bin Salman avec les sionistes dans les territoires occupés et aux Etats-Unis en mars et avril, selon les médias israéliens et américains?

Source : Al-Ahed, traduit par l’équipe du site