États-Unis: poursuites suspendues contre les migrants illégaux venus en famille

Après le tollé provoqué par la séparation des enfants de migrants et de leurs parents à la frontière américaine, l'administration Trump a annoncé mardi qu'elle suspendait temporairement les poursuites contre les parents, faute de place dans les centres de détention.

Les poursuites sont momentanément suspendues aux États-Unis contre les migrants venus illégalement du Mexique avec leurs enfants, faute de lieux pour détenir les familles, mais la politique de "tolérance zéro" reste en place, selon les autorités américaines.

Le commissaire des douanes et de la protection des frontières Kevin McAleenan a expliqué lundi à des journalistes avoir mis fin aux poursuites contre les migrants venus avec leurs enfants, ses services manquant de place pour placer en détention toutes ces familles. Cette décision est une conséquence selon lui de la volte-face du président Donald Trump la semaine dernière mettant fin à la séparation systématique des familles de migrants illégaux.

"Nous ne poursuivons pas ces parents", a déclaré Kevin McAleenan, cité par Politico (en anglais). Selon le New York Times, il a ajouté que son agence et le ministère de la Justice devraient se mettre d'accord sur une politique selon laquelle "les adultes qui emmènent leurs enfants à travers la frontière - violant nos lois et risquant leurs vies à la frontière - pourraient être poursuivis sans une longue séparation d'avec leurs enfants".

Les agents de contrôle de la frontière continueront à faire poursuivre les adultes traversant illégalement la frontière sans enfants. Ils sépareront les enfants de leurs parents en cas de danger pour l'enfant ou si l'adulte a un casier judiciaire, a précisé Kevin McAleenan ajoutant travailler sur un plan permettant de reprendre les poursuites des parents passant avec leurs enfants.

Une "tolérance zéro" qui choque

La politique de l'administration Trump face à l'immigration illégale avait abouti à la séparation de nombreux enfants de leurs parents, provoquant un tollé aux États-Unis, jusque dans les rangs républicains, mais aussi au niveau international avec de vives critiques de l'ONU. 

La porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Sanders a de son côté souligné que la politique de "tolérance zéro" restait en vigueur, du moins officiellement. "Nous ne changeons pas de politique", a-t-elle dit, "nous manquons simplement de ressources".

Source : AFP