Assad à «The Mail on Sunday»: la Grande-Bretagne a publiquement soutenu les Casques blancs
Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que ce sont la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis qui avaient fabriqué l’attaque chimique menée à Douma, estimant que la Grande-Bretagne avait publiquement soutenu les Casques blancs qui constituent une branche d’«Al-Qaïda-Front Nosra» dans les différentes zones syriennes et que les Casques blancs sont un outil utilisé par la Grande-Bretagne dans les relations publiques.
Dans un entretien qu’il a accordé au journal britannique «The Mail on Sunday», le président al-Assad a répondu à une question posée sur le fait que la participation britannique aux frappes aériennes contre la Syrie est justifiée en vertu du droit international, en disant : «Aucune attaque n’a été commise. Il faut que le gouvernement britannique confirme que l’attaque chimique a été commise à Douma et montre ensuite la partie qu’il a perpétrée. Ils voulaient changer et renverser le gouvernement syrien au début de la guerre contre la Syrie, mais leur échec se poursuit et ils continuent à lancer des mensonges et tentent de déclencher une guerre d’épuisement contre notre gouvernement».
A propos des rapports non-corroborés sur l’arrestation par le gouvernement syrien des éléments des forces occidentales et de certains combattants britanniques, le président al-Assad a indiqué qu’il y a des combattants de par le monde qui aident les terroristes, faisant noter : «Je ne crois pas qu’on a des combattants britanniques vivants, la majorité de ces combattants ont été tués, ils sont venus ici pour mourir et aller au paradis, c’est ça leur croyance».
Faisant allusion aux contacts menés par les différents services de renseignement en Europe avec la Syrie, le président al-Assad a dit : «Nous avons récemment mis fin à ces contacts en raison de leur non-sérieux. Ils voulait échanger des renseignements bien que leurs gouvernements se tiennent politiquement contre notre gouvernement. Nous serons disposés à collaborer avec eux lorsqu’ils changent leurs positions politiques. Nous n’avons actuellement aucun contact avec les services de renseignement britanniques, y compris les services de renseignement britanniques», a-t-il précisé.
A la question de savoir quelle est la différence entre les interventions de Theresa May et de Donald Trump et celles du président Vladimir Poutine, le président al-Assad a répondu : «Il y a une grande différence, les Russes sont venus à l’invitation du gouvernement syrien et leur présence en Syrie est légale, la même chose pour les Iraniens, tandis que la présence américaine et britannique est illégale et constitue une invasion. Ils violent la souveraineté d’un pays souverain, qu’est la Syrie. Donc, leur présence est illégale».
Quant à son avis sur la manière de traitement de May et Trump avec la Syrie, le président al-Assad a assuré que la question ne dépend pas uniquement de May et Trump, mais de tous les politiciens occidentaux et les régimes occidentaux en général qui n’acceptent aucun pays, gouvernement ou personnalité ayant une opinion contraire, indiquant que c’est le cas avec la Syrie qui est un pays très indépendant dans ses positions politiques.
«Nous œuvrons en faveur de nos intérêts nationaux et nous ne sommes pas de marionnettes dans les mains de quiconque et ils n’admettent pas cette réalité», a-t-il martelé.
Questionné sur ses propos quant à la faille géographique, politique, sociale et idéologique dans laquelle se trouve la Syrie, le président al-Assad a affirmé que les cinq dernières années avaient démontré qu’il a raison à cet égard, abordant le terrorisme qui se propage partout dans le monde à cause du chaos soutenu par l’Occident en Syrie.
Concernant la lutte anti- «Daech», le président al-Assad a assuré que la Syrie est la partie principale qui lutte contre «Daech» en soutien apporté par les Russes et les Iraniens pendant les années passées, précisant : «Aucune autre partie n’a fait la même chose, même partiellement. En fait, l’Occident et la Coalition occidentale conduite par les Américains soutiennent «Daech», car ils attaquent l’armée syrienne à chaque fois qu’elle vise Daech ou qu’elle a été prise pour cible par ce dernier, comme ce qui s’était passé il y a quelques jours quand les Américains avaient visé notre forces armées dans la partie est de la Syrie lorsque Daech a attaqué l’armée syrienne qui l’a vaincu».
A la question de savoir si le monde s’est trompé en isolant la Syrie pendant les sept dernières années, le président al-Assad a dit que le concept de l’isolement de n’importe quel pays est faux en général dans le monde, «quand vous isolez un pays quiconque, vous vous y isolez de la réalité et vous devenez aveugle politiquement», a-t-il évoqué.
Questionné sur les arguments démontrant que ses mains n’ont pas entachées de sang pendant les sept dernières années, le président al-Assad a qualifié d’«illogique et irréelle» l’histoire disant qu’il est un mauvais président qui tue son peuple, s’interrogeant : «Comment ce président qui est toujours en son poste en raison du soutien que lui apporte son peuple le tue-t-il ?».
Et le président al-Assad de poursuivre : «Nous luttons contre les terroristes soutenus par les deux gouvernements britannique et français, par les Américains et par les marionnettes vassales en Europe ou dans notre région. Nous ne pouvons réaliser aucune progression dans la lutte contre ces terroristes sans le soutien populaire, même avec le soutien russe ou iranien».
A la question de savoir si la Russie prend les décisions à la place de lui, le président al-Assad a fait noter que la Russie lutte pour le droit international et qu’une partie de ce droit international est relative à la souveraineté des différents pays souverains, dont la Syrie. «La politique, le comportement et les valeurs des Russes n’ont rien à voir avec l’intervention ni les diktats», a-t-il précisé.
«La décision unique sur ce qui se passe ou ce qui aura lieu en Syrie est une décision syrienne», a affirmé le président al-Assad.
A la question de savoir pourquoi la Russie coordonne les cibles des raids israéliens derrière les coulisses avec les ennemis de la Syrie, le président al-Assad a assuré que la Russie n’avait coordonné avec aucune partie contre la Syrie que ce soit au niveau politique ou à celui militaire, s’interrogeant : «Comment aident-ils l’armée syrienne dans la réalisation d’une progression alors qu’ils traitent en même temps avec nos ennemis en vue de détruire notre armée ?».
Le président al-Assad a assuré que les Russes ne savent pas auparavant les cibles des attaques israéliennes.
Quant aux missiles S-300 que la Russie avait promis de délivrer à la Syrie depuis des années sans le faire, le président al-Assad a indiqué qu’il faut poser cette question aux responsables russes, disant : «C’est une annonce politique et ils ont leurs tactiques. La question de l’envoi de ces missiles ou pas est une question militaire dont nous ne parlons point».
A propos des mises en garde de hauts responsables au Pentagone sur une riposte militaire si le gouvernement syrien vise leur Coalition et de la présence militaire américaine en Syrie, le président al-Assad a martelé : «Nous libérerons tout pouce de la Syrie sans prendre en considération n’importe quelle déclaration ou attaque. C’est notre territoire et c’est notre devoir national».
Quant à la date de la reprise de tout pouce des territoires syriens, le président al-Assad a dit que la question ne dépend pas ni de l’armée syrienne, ni des terroristes, ni des événements en Syrie, mais de l’intervention étrangère, soulignant qu’«à chaque fois que nous réalisons une progression, les terroristes reçoivent davantage de soutien de la part de l’Occident qui tente de perdurer le conflit et de le rendre moins accessible des Syriens».
A la question de savoir s’il se présentera à la présidentielle après la fin de son mandat dans trois ans, le président al-Assad a dit que personne ne sait comment la situation sera dans trois ans. «Ma candidature à la présidentielle dépendra de deux choses, la première est la volonté personnelle d’assumer cette responsabilité alors que la deuxième est la volonté du peuple syrien s’il accepte cette personne ou pas», a-t-il conclu.
Source : Sana