Des centaines de civils tués par la «coalition» à Raqqa, selon Amnesty
La “coalition” dirigée par les États-Unis dans le conflit syrien a utilisé de nombreuses munitions explosives imprécises dans des zones peuplées de civils, accuse mardi Amnesty International au terme d'une enquête sur le terrain à Raqqa. L'opération a fait des milliers de morts et de blessés parmi la population civile et a détruit la majeure partie de la ville, selon Amnesty.
Même les bombes de précision de la coalition ont fait un grand nombre de victimes parmi les civils, poursuit le communiqué de l'organisation. La “coalition” a tué des centaines de civils pour finalement laisser partir les terrorists de “Daech” (les Forces démocratiques syriennes (FDS) et la “coalition” ayant finalement conclu un accord avec Daech autorisant ses combattants restants à sortir de la ville), dit ce rapport intitulé "War of annihilation": Devastating Toll on Civilians, Raqqa - Syria.
Amnesty a visité 42 sites touchés par des frappes aériennes à Raqqa et ont interrogé 112 habitants et accuse la “coalition” d'avoir, ni plus ni moins, "bafoué le droit international humanitaire" durant l'opération menée de juin à octobre 2017 et destinée à chasser “Daech” de la ville.
"Nous pensions que les forces qui venaient chasser Daech savaient ce qu'elles faisaient et s'en prendraient à Daech en épargnant les civils", a expliqué Rasha Badran, une rescapée. "Nous étions naïfs. Quand nous avons réalisé à quel point la situation était devenue dangereuse partout, il était trop tard, nous étions piégés".
Après avoir tenté de fuir à plusieurs reprises, elle et son mari ont finalement réussi à s'échapper mais ils ont perdu toute leur famille, dont leur petite fille d'un an. Devant ces témoignages, Amnesty appelle les membres de la “coalition” à mener des enquêtes impartiales et approfondies sur ces allégations et à rendre publiques les conclusions de ces enquêtes.
Source : agences et rédaction