Syrie: Une base aérienne visée par des missiles dont la majorité a été interceptée
Des missiles ont frappé tôt ce 9 avril un aéroport militaire syrien. Si, la veille, Paris et Washington avaient menacé Damas d'une «réponse forte», l'accusant d'avoir conduit une attaque chimique, ils ont affirmé ce matin n'avoir mené aucune frappe.
«Plusieurs missiles ont frappé l'aéroport de Tayfur», a rapporté l'agence officielle syrienne SANA tôt ce 9 avril, affirmant qu'«une attaque américaine [était] soupçonnée» avant de retirer toute référence aux Etats-Unis. Une source militaire a indiqué à Sana que les défenses anti-aériennes avaient intercepté l’attaque et abattu plusieurs missiles. Elle a ajouté que l’agression avait été effectuée avec des chasseurs israéliens du type F15 qui ont tiré des missiles à partir des territoires libanais. L'origine de l'attaque restait indéterminée pour l'instant. Selon l'agence, il y aurait des martyrs et des blessés.
Le Pentagone déclare n'avoir mené aucune frappe aérienne en Syrie
Le Pentagone a aussitôt réagi en assurant que ses forces armées ne menaient «pas de frappes aériennes en Syrie». L'armée française a, de même, déclaré ne pas avoir bombardé la base militaire du gouvernement syrien.
La veille, les Etats-Unis et la France avaient menacé de prendre des mesures contre Damas, invoquant une attaque chimique présumée qui serait survenue le 7 avril à Douma, dans la Ghouta orientale. En fin d'après-midi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait fait savoir que Paris assumerait «toutes ses responsabilités au titre de la lutte contre la prolifération chimique».
Par la suite, la Maison Blanche avait fait savoir que le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron s'étaient prononcés pour une «réponse forte et commune».
Par ailleurs, l'armée israélienne, qui a mené ces derniers mois plusieurs raids en Syrie contre les bases de l'armée et de ses alliés, a «décliné tout commentaire» après ces frappes sur la base militaire syrienne.
Moscou a de son côté demandé une réunion du Conseil de sécurité – en plus de celle demandé la veille, notamment par la France, pour ce 9 avril, au sujet de l'attaque chimique présumée.
Une attaque chimique présumée contestée par Damas et Moscou
Washington et Paris s'appuient, pour accuser les autorités syriennes de cette supposée attaque chimique, sur l'organisation controversée des Casques blancs, qui avait dénoncé un recours au chlore, ce qui a été immédiatement démenti par les médias publics syriens. Le tout aussi controversé Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avait pour sa part fait état de dizaines de cas de suffocation, dont certains mortels, sans toutefois se prononcer sur l'emploi ou non d'armes chimiques.
Le gouvernement syrien a nié toute responsabilité pour cette attaque chimique présumée à Douma, dernier bastion tenu par les extrémistes dans la Ghouta orientale qui, selon les médias publics syriens, est en cours d'évacuation en application d'un accord obtenu par les autorités.
Source : sites web et rédaction