Accusée d’espionner Londres, Moscou dénonce la «phobie» russe de Williamson

La Russie a dénoncé vendredi la «phobie» anti-russe du ministre de la Défense britannique Gavin Williamson, qui a «perdu tout sens des limites du raisonnable» en accusant Moscou d'espionner les infrastructures stratégiques de la Grande-Bretagne.

«On dirait que, dans sa lutte acharnée pour obtenir de l'argent pour le budget de la Défense, le ministre de la Défense britannique a perdu tout sens des limites du raisonnable», a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'armée russe, le général Igor Konachenkov.

«La phobie du ministre concernant une Russie photographiant des centrales électriques ou étudiant le tracé des gazoducs, mérite d'avoir sa place dans les livres pour enfants ou dans la série des Monty Python», a-t-il lancé.

Selon M. Konachenkov, le ministre britannique, qu'il appelle tour à tour M. Williams et M. Wilson, cherche avec ces accusations à «attirer l'attention sur lui».

«Il n'est pas le premier ministre de la Défense à tenter de gagner des points politiques en faisant cauchemarder les Britanniques sur une menace russe», assure-t-il, appelant Londres à faire passer un examen «médical» aux responsables politiques britanniques.

Dans un entretien au Daily Telegraph publié jeudi soir, Gavin Williamson a accusé la Russie de vouloir provoquer la «panique» ou attaquer la Grande-Bretagne, assurant que Moscou espionnait les réseaux d'approvisionnement électriques reliant la Grande-Bretagne et l'Europe.

La Première ministre Theresa May avait déjà évoqué en novembre des actes «hostiles» de la Russie, avec qui les relations sont tendues.

Interrogé vendredi lors d'un point-presse, le Kremlin n'a pas voulu commenter les accusations de Gavin Williamson.

La Russie faisait face également vendredi à des révélations dans les médias néerlandais sur un piratage russe présumé du parti démocrate américain avant l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.

Citant les services de renseignements généraux et de sécurité néerlandais, le quotidien De Volkskrant et l'émission de télévision publique Nieuwsuur ont affirmé que le célèbre groupe de hackers Cozy Bear avait transféré «des milliers» d'e-mails du parti démocrate avant le scrutin.

«Si les journaux néerlandais souhaitent jeter de l'huile sur le feu de l'hystérie anti-russe qui existe aux Etats-Unis, ce n'est pas la plus noble des activités», a commenté vendredi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Source : AFP