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Ryad veut déstabiliser le Liban à travers les débris du 14-Mars

Ryad veut déstabiliser le Liban à travers les débris du 14-Mars
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Samer R. Zoughaib

Les débris du 14-Mars libanais ont été convoqués à Ryad pour se voir assigner des missions dans une vaste entreprise de déstabilisation du Liban et de la région, après les victoires de l’axe de la Résistance.

Ryad veut déstabiliser le Liban à travers les débris du 14-Mars

Les tweets haineux du ministre saoudien des Affaires du Golfe –également chargé du dossier libanais-, Thamer al-Sabhane, qualifiant le Hezbollah de «parti du diable», et sommant les Libanais de choisir leur camp, n’étaient pas une réaction impulsive aux succès enregistrés par l’axe de la Résistance en Syrie et en Irak. Ils étaient le signal de nouvelles pressions politiques et diplomatiques contre le Hezbollah et ses alliés, couplées à une campagne de dénigrement médiatique.

En effet, les propos d’al-Sabhane ne peuvent être séparés de plusieurs événements survenus presque simultanément, qui confirment l’intention du royaume et du chef d’orchestre américain d’utiliser la scène libanaise, jusque-là épargnée, pour exercer leurs pressions.

Ainsi, cette semaine, Ryad a convoqué les débris du 14-Mars pour leur assigner leur mission. Les chefs des Forces libanaises, Samir Geagea, et des Kataëb, Samir Gemayel, ont répondu à la convocation, sans même prendre la peine de préserver la forme. C’est ainsi que les milieux saoudiens ont indiqué que les deux responsables libanais avaient accepté une «invitation» saoudienne, pour se rendre à Ryad, où ils ont été reçus par le prince héritier, Mohammad Ben Salmane. D’autres personnalités vont suivre dans les jours qui viennent: l’ancien ministre Achraf Rifi, l’ex-député Farès Souhaid, l’intellectuel Radwan Sayyed, connu pour ses prises de positions confessionnelles, et d’autres vestiges du 14-Mars vont effectuer ce pèlerinage. Le point commun entre ces individus est leur farouche hostilité à la Résistance, à l’Iran et au pouvoir syrien. Sans doute qu’ils reviendront avec des instructions claires, pour établir un plan de déstabilisation, et avec un compte en banque plus fourni qu’avant leur voyage.

Nouvelles sanctions américaines

Cet activisme saoudien s’accompagne, de l’autre côté de l’Atlantique, d’une nouvelle batterie de sanctions américaines. Une commission du Congrès américain a adopté en première lecture, jeudi, deux projets de loi visant à renforcer considérablement les sanctions politiques et financières contre les individus et les organismes liés à la Résistance, y compris les associations à but humanitaire, éducatif et médical.

Dans le même temps, «Israël» multiplie ses menaces et intensifie ses agressions en Syrie. La presse et les centres de recherche «israéliens» foisonnent d’articles et d’études sur les options militaires de l’entité sioniste, qui vont de la campagne aérienne massive à l’invasion terrestre totale.

Tous ces éléments réunis, conjugué au referendum organisé par les Kurdes d’Irak, prouvent que la région, y compris le Liban, est au seuil d’une vaste entreprise de déstabilisation orchestrée par les Etats-Unis et leurs sous-traitants régionaux.

La remobilisation des pions saoudiens au Liban doit être reliée à deux événements. Le premier est la défaite de «Daech» et d’«al-Nosra» à la frontière orientale du pays. La libération du territoire de toute présence terroriste a fait perdre à l’Arabie saoudite une carte qui constituait une épine dans le flanc de la Résistance, et qu’elle pouvait instrumentaliser à tout moment.

Contacts avec la Syrie

Le deuxième événement est la rencontre entre le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et son homologue syrien Walid Moallem, conformément à des instructions données par le président de la République, Michel Aoun. En tenant cette rencontre sous les flashes des caméras, M. Bassil exprime sans ambages l’intention des autorités libanaises d’établir des contacts officiels avec Damas, en dépit des objections des politiciens liés à l’Arabie saoudite. Le président Aoun a déclaré que le Liban comptait examiner avec la partie syrienne la question du retour des réfugiés installés au Liban. Si ces déplacés, ou une grande partie d’entre eux, sont rapatriés, dans le respect des droits de l’homme, Riyad perdra sa dernière carte de pression contre la Résistance.

Sur un plan régional, la remobilisation par l’Arabie saoudite de ses outils au Liban et ailleurs survient après les grandes victoires enregistrées en Syrie par l’armée syrienne et ses alliés. Victoire également en Irak, où «Daech» a perdu plus de 90% des territoires qu’il contrôlait dans ce pays.

Le principal objectif des pressions et des entreprises de déstabilisation en gestation est d’empêcher l’axe de la Résistance d’engranger les dividendes politiques de ses succès militaires. Même s’il faut pour cela dépecer l’Irak et le transformer en mini-Etats confessionnels et ethniques. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire le referendum organisé par les Kurdes, et qu’«Israël» a été le seul pays à saluer… alors que l’Arabie saoudite n’a fait aucun commentaire.

C’est aussi dans le cadre de la remobilisation du camp américano-saoudien qu’il faut comprendre le dernier message d’Abou Bakr al-Baghdadi appelant ses partisans à «résister». Après un an de silence, le chef de «Daech» a donc pris la parole, et ses combattants ont réagi en attaquant les positions de l’armée syrienne sur la route al-Sokhna-Deir Ezzor, tandis qu’ils se retirent vaillamment devant les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les troupes spéciales américaines, qui avancent à l’est de l’Euphrate en ne rencontrant pratiquement aucune résistance.  

Source: French.alahednews

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