Quand le régime de Ryad massacre son propre peuple
Par Gilles Munier
Contrats pétroliers, ventes d’armes et complicités géostratégiques obligent, les médias français se gardent bien de rendre compte des atrocités commises par le régime de Ryad en Arabie même.
Exemple récent : la destruction en cours de Awamiyah – 30 000 habitants – ville située à 390 km à l’est de Ryad dans la riche province pétrolière de Qatif, dont le tort est d’être peuplée de chiites et d’avoir vu naître l’opposant Nimr al-Nimr, leader religieux chiite exécuté janvier 2016 – peu après l’accession au pouvoir du roi Salman ben Abdelaziz – pour avoir réclamé des réformes démocratiques.
Le quotidien britannique The Independent a brisé l’omerta médiatique occidentale en révélant que la ville est en état de siège depuis trois mois et qu’une partie de sa population résiste aux forces spéciales et aux bulldozers. Selon des témoignages, près de 25 personnes auraient été tuées dernièrement par des tirs de blindés et de snipers.
En juin dernier, à Qatif, quatre opposants chiites accusés de terrorisme ont été exécutés et la police saoudienne a tué Amin al-Hani, dirigeant du Conseil coranique (brûlé dans l’incendie de son véhicule à Awamiyah).
The Independent note que la répression qui s’est abattue sur Awamiyah a été déclenchée après la visite de Donald Trump à Ryad en mai dernier et sa réunion avec plus d’une centaine de chefs d’Etats musulmans.
Source : Mondialisation.ca